Élections communales: comment redonner confiance aux Casablancais ?

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Casablanca d'antan
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Comment redonner confiance aux Casablancais pour qu’ils participent aux élections communales prévues au mois de juin prochain ? Telle était la question épineuse qui a été débattue jeudi dernier (29 janvier 2009) lors d’un débat qui entre dans le cadre des “ Jeudi de la Gouvernance”, un cycle de conférences organisé par le Conseil de la ville de Casablanca.

La ville des contrastes

En dépit de la clarté de la question, les réponses étaient divergentes et le débat était, à un certain moment, houleux et tumultueux. Pour Nabila Mounib, militante syndicale et universitaire, le désintérêt des citoyens à Casablanca, “la ville des contrastes” selon la terminologie de Mounib, est une conséquence inéluctable des politiques publiques pratiquées dans cette ville depuis des années.

“Il y a d’une part le progrès, et d’autre part la misère et la discrimination. Est-ce que les politiques publiques mises en œuvre à Casablanca ont préservé la dignité de tous les citoyens ?”

Nabila Mounib, militante syndicale et universitaire

Le discours de cette militante du Parti Socialiste Unifié peut paraître, à première vue, un peu pessimiste voire défaitiste, mais la réalité est autre. Le tableau un peu morne que Mounib a tenté de brosser n’est qu'un prélude pour exposer sa vision “politique” qui vise à redonner confiance aux citoyens envers la chose politique.

Cette vision “politique” de Mounib se résume en deux points essentiels : instauration d’une démocratie participative où tous les membres de la cité peuvent participer dans les gestions de la chose publique et dans la prise des décisions collectives, et cela nécessite une révision constitutionnelle et politique.

L'efficacité des actions

Par contre, l’approche d'Abderrahim Harouchi, ancien ministre et président de l'association AFAK, et plus ou moins de Khalil Hachemi, journaliste et directeur d'“ Aujourd’hui le Maroc” (ALM), était une approche “ technocratique”.

Selon Harouchi, ce qui importe le citoyen ce n’est pas l’idéologie des partis politiques, mais la gestion des élus : “On dit maintenant que le citoyen ne se préoccupe pas de l’idéologie d’un parti. Le citoyen juge les politiques à l’aune de l’efficacité de leurs actions. La politique est devenue une affaire de gestion avant toute chose. La mission fondamentale de nos élus, c’est de gérer le cadre de notre vie”, a-t-il précisé durant le débat modéré par le journaliste Driss Ksikes.

Le problème dont souffre Casablanca, qui a pourtant “des projets ambitieux”, est l’insuffisance des compétences techniques pour mettre en pratique ces projets. La démocratie participative est, pour Harouchi, impossible, seule une démocratie représentative est valable voire concevable. Selon lui, il est difficile de prendre une décision dans un conseil comprenant 131 élus, et a fortiori par tous les citoyens d’une ville.

De son côté, l’intervention de Khalil Hachemi a soulevé deux points : l’une d’ordre technique, l’autre d’ordre politique. Le premier point concerne la question de la taille d’une ville comme Casablanca.

“Le premier problème que nous observons depuis l’unité de la ville c’est la taille. Je ne suis pas sûr que nous ayons trouver la bonne taille d’intervention. On fait une grande ville avec un grand parlement et un président qui négocient pratiquement coup par coup la majorité des projets et des idées. Je ne sais pas si l’on a trouvé la bonne taille, la bonne respiration et le bon rythme”, a insisté Khalil Hachemi.

L’autre idée qu’a défendue l’intervenant, c’est qu’il n’y a pas de participation politique s’il n’y a pas d’offre politique, c’est-à-dire s’il n’y a pas une pluralité de projets politiques devant le citoyen :

“S’il n’y a pas de débat entre les projets, pourquoi les citoyens participeraient-ils aux élections ?”

Khalil Hachemi, directeur de publication de ALM

Et d’ajouter “l’offre politique détermine la participation”.

Auteur : T.M
 
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