lundi 19 avril 2010 - 06h:10
Alain Gresh
Le Monde diplomatique
Dans une publicité intitulée « For Jerusalem » et reproduite par lInternational Herald Tribune (16 avril 2010), Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, réaffirme son inquiétude. Ce texte affirme hautement que « Jérusalem est au-dessus de la politique ». Ce qui, pour lauteur, signifie quelle doit... rester israélienne.
Pour lui, précise-t-il, sa présence dans lhistoire juive est totale, elle est mentionnée « 600 fois dans les écritures et pas une seule fois dans le Coran ». Outre que cela est discutable (je ne vais pas entrer ici dans une interprétation du texte coranique), on ne voit pas en quoi la mention dune ville dans un texte vieux de quelques milliers dannées donnerait un droit de propriété à quiconque. Ou alors il faudrait redéfinir les frontières de lEurope en fonction des textes latins du Moyen Age ou des textes grecs de lAntiquité.
« Il ny a pas de prière plus émouvante dans lhistoire juive, poursuit-il, que celle qui exprime notre (les juifs) désir ardent de retourner à Jérusalem. » Cette interprétation politique dune prière na évidemment aucun sens. Pendant des siècles, les juifs religieux ont effectivement prononcé cette prière, mais sans jamais vouloir la mettre en uvre. Jusquen 1948, les juifs pouvaient se rendre à Jérusalem (certains y allaient pour être enterrés). Cest seulement avec la naissance du mouvement sioniste que lobjectif est devenu politique. Comme lécrit si pertinemment Gilles Perrault dans sa biographie dHenri Curiel, Un homme à part (Fayard), « la minorité sioniste exceptée, personne ne ressentait la nécessité dun Etat juif et lon néprouvait pas le besoin de psalmodier lan prochain à Jérusalem quand il suffisait de prendre le train de 9h45 pour sy rendre ».
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8560
Alain Gresh
Le Monde diplomatique
Dans une publicité intitulée « For Jerusalem » et reproduite par lInternational Herald Tribune (16 avril 2010), Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, réaffirme son inquiétude. Ce texte affirme hautement que « Jérusalem est au-dessus de la politique ». Ce qui, pour lauteur, signifie quelle doit... rester israélienne.
Pour lui, précise-t-il, sa présence dans lhistoire juive est totale, elle est mentionnée « 600 fois dans les écritures et pas une seule fois dans le Coran ». Outre que cela est discutable (je ne vais pas entrer ici dans une interprétation du texte coranique), on ne voit pas en quoi la mention dune ville dans un texte vieux de quelques milliers dannées donnerait un droit de propriété à quiconque. Ou alors il faudrait redéfinir les frontières de lEurope en fonction des textes latins du Moyen Age ou des textes grecs de lAntiquité.
« Il ny a pas de prière plus émouvante dans lhistoire juive, poursuit-il, que celle qui exprime notre (les juifs) désir ardent de retourner à Jérusalem. » Cette interprétation politique dune prière na évidemment aucun sens. Pendant des siècles, les juifs religieux ont effectivement prononcé cette prière, mais sans jamais vouloir la mettre en uvre. Jusquen 1948, les juifs pouvaient se rendre à Jérusalem (certains y allaient pour être enterrés). Cest seulement avec la naissance du mouvement sioniste que lobjectif est devenu politique. Comme lécrit si pertinemment Gilles Perrault dans sa biographie dHenri Curiel, Un homme à part (Fayard), « la minorité sioniste exceptée, personne ne ressentait la nécessité dun Etat juif et lon néprouvait pas le besoin de psalmodier lan prochain à Jérusalem quand il suffisait de prendre le train de 9h45 pour sy rendre ».
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8560
Rappelons que, outre ses positions sur le conflit israélo-palestinien, il a fait léloge de la torture, celle du financier Bernard Madoff chez qui il avait placé une partie de sa fortune (il ne lui a jamais semblé immoral de gagner des millions de dollars grâce à lui quand ses combinaisons financières marchaient), comme le rapportait LeMonde.fr (« Bernard Madoff est un psychopathe, selon Elie Wiesel », 27 février 2009).