Elina Feriel : femme de caïd

Un mari, un frère, un compagnon. Tous tués par balle. Elina Feriel a vécu de trop près la violence dans les quartiers Nord de Marseille. Dans un livre choc, elle raconte sa descente aux enfers. En quelques années, cette mère de famille de 34 ans a perdu son mari, son frère aîné et son nouveau compagnon. Trois deuils qu’elle raconte dans un livre, « Au bout de la violence » (éd. Jean Claude Gawsewitch), dans lequel elle revient sur son enfance difficile dans les quartiers Nord de Marseille, son mariage avec un dealer charmeur devenu caïd, ses trois enfants, l’argent facile et, bientôt, les coups, les tentatives de séparation, puis les morts violentes qui se succèdent. Un ouvrage coup de poing qui témoigne avec énergie de l’ambivalence d’une jeune femme pour son homme, son quartier, son pays... Interview.

ELLE. Votre histoire est-elle exceptionnelle ou banale ?
Elina Feriel. Elle est exceptionnelle de par le nombre de morts mais, des filles comme moi, on en ramasse à la pelle dans ces coins-là. Les quartiers Nord de Marseille ressemblent à des bidonvilles, de hauts miradors où, vu le taux de chômage, le seul horizon des jeunes est le trafi c de drogue, la seule économie et le seul employeur qui offre des salaires décents...

ELLE. Ce livre est un journal intime ou un plaidoyer politique ?
Elina Feriel. Je ne suis pas militante ou porte-parole. Je ne suis pas la Arlette Laguiller des quartiers Nord. J’ai simplement ressenti le besoin d’écrire parce qu’il fallait que je vide mon sac. C’était vital. Si ça peut contribuer à faire changer les choses, tant mieux.

ELLE. Vous n’avez pas eu peur de briser l’omerta ?
Elina Feriel. Après la mort de mon mari, certains auraient préféré que je me gave de Prozac et m’enferme dans un deuil silencieux, mais je suis grande gueule et je fais le contraire de ce que l’on attend de moi. Personne n’a encore lu mon livre à Marseille que, déjà, des rumeurs de balance circulent. Les gens évoqués dans ce livre ne sont pas reconnaissables et ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper de mon cas. Je crains plus les petits parasites qui veulent me faire payer leur propre frustration.

ELLE. Vous avez été mariée à un voyou et avez forcément profité de l’argent de ses trafics.
Elina Feriel. J’étais une femme de caïd, pas de voyou...

ELLE. La différence ?
Elina Feriel. La femme de voyou passe ses journées dans des yachts, de splendides maisons, dîne avec le gratin... La femme de caïd, elle, fait profil bas et ne sort pas de chez elle. Je n’ai jamais culpabilisé par rapport à l’argent. Pourquoi le devrais-je ? A Marseille, les politiciens magouillent avec les voyous. La mafia est bien structurée. C’est pour cela que, avant de karchériser les quartiers Nord, il faudrait nettoyer les beaux quartiers.

ELLE. Quel rôle les femmes pourraient-elles avoir pour réduire les violences ?
Elina Feriel. Pour la majorité d’entre elles, la réalité est accablante. Elles se sentent impuissantes et subissent parfois la violence de leurs propres enfants, car la génération actuelle est bien plus dure que la mienne.

ELLE. Qu’espérez-vous aujourd’hui ?
Elina Feriel. Je vis loin de Marseille désormais. Je veux transmettre à mes enfants une ouverture d’esprit et une ***fiance qui n’existe pas là d’où je viens. Mais je veux aussi qu’ils s’endurcissent, qu’ils sachent que le monde qui les attend, ce n’est pas celui des Bisounours.

http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Elina-Feriel-femme-de-caid-2449391
 

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Y a des gens pour donner une oreille attentive à ce ramassis de ***** qu'est ce bouquin ??? :npq:
Ses bons conseils !!! elle aurait se les appliquer, le reste relève de l'industrie du spectacle...
 
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