Après le décès de son compagnon, cette femme de 57 ans s’est retrouvée à la rue voilà cinq ans, où elle dort la plupart du temps, y compris ces jours de grand froid. Elle espère toujours obtenir un jour un logement
« Il fait très froid. Je vais finir par mourir. » Virginie est épuisée par cette vie au sol, par des températures polaires, sans autre but que de trouver un coin où s’asseoir et s’allonger, se laver où elle peut (parfois dans les toilettes publiques) et obtenir de quoi lui permettre de manger et boire. Sa pension d’invalidité de 460 euros est souvent assez vite épuisée. À 57 ans, elle ne rêve aujourd’hui que d’une chose : un logement, du chauffage, du repos.« Je demande un logement, mais on ne fait rien »
L’histoire de Virginie est celle d’une femme qui a « vécu heureuse pendant des années ». Originaire d’Arcachon, elle a été serveuse. « Mon compagnon avec qui j’ai vécu longtemps était pêcheur. Il gagnait bien sa vie. On était bien. Il m’a dit d’arrêter de travailler. » Seulement, son compagnon tombe gravement malade et décède. Comme ils louaient un bien qui ne leur appartenait pas, Virginie ne peut plus payer et se retrouve à la rue.C’était il y a cinq ans. Depuis, elle est dehors, sans domicile fixe et se fait aider parfois par des amis, rarement sa famille, et par les services sociaux. Insuffisamment selon elle. « Je demande un logement, mais on ne fait rien. Les logements d’urgence à Balanos sont fermés. On me dit d’aller à Bordeaux, où il y a des places, mais c’est trop loin. Et puis je suis d’ici », explique-t-elle. Interrogés par « Sud Ouest », les services sociaux de La Teste-de-Buch disent bien connaître Virginie et la suivre.“On me dit d’aller à Bordeaux où il y a des places, mais c’est trop loin. Et puis je suis d’ici »
Sous curatelle
« Nous la soutenons comme nous pouvons. Nous lui avons déjà payé des nuits d’hôtel, donné des vêtements, l’avons aidée dans ses démarches. Mais un logement permanent, c’est plus compliqué », indique l’adjointe au social de la commune. Virginie a aussi de graves problèmes de santé, marche en boitant avec des béquilles. Cela explique sa pension d’invalidité et le fait qu’elle soit sous curatelle. La mandataire judiciaire en charge de son dossier, que « Sud Ouest » a contactée, explique qu’une demande est en cours auprès de la Caisse nationale d’assurance maladie pour qu’elle touche l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI).Si elle obtient ce complément, ses revenus seront bien supérieurs (entre 800 et 900 euros) et son problème de logement pourra peut-être se résoudre. Car, depuis des années, elle touche une pension d’invalidité d’un peu plus de 400 euros, inférieure au RSA (607 euros par mois avec le forfait logement), qui est pourtant le revenu minimum en France. À La Teste-de-Buch, il y aurait une dizaine de SDF. Certains parviennent à se réinsérer et trouver un travail, mais de nouveaux arrivent dans les rues en raison de la pénurie de logements.
« Je vais finir par mourir », Virginie : cinq ans à dormir dehors dans les rues de La Teste-de-Buch
Après le décès de son compagnon, cette femme de 57 ans s’est retrouvée à la rue voilà cinq ans, où elle dort la plupart du temps, y compris ces jours de grand froid. Elle espère toujours obtenir un jour un logement
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