Emploi des jeunes : Merkel roule Hollande dans la farine
Les chiffres du chômage européen font généralement peur, mais il y en a qui sont plus effrayants que dautres :
celui des jeunes, par exemple.
Six millions, soit 25 % pour toute lEurope, avec des pointes de 60 % en Grèce, 56 % en Espagne, 38 % au Portugal
et 26,5 % pour la France ; contre seulement 8 % en Allemagne.
Le 28 mai, François Hollande et Angela Merkel ont donc lancé, lors dun colloque tenu à Sciences Po,
une sorte doffensive franco-allemande sur le sujet.
Quoique tenant un peu de lusine à gaz, tout nest pas négatif dans cette affaire.
Un meilleur accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises, par exemple, grâce à la Banque européenne dinvestissement.
Seulement voilà, premier bémol : la BEI, au lieu de sautofinancer par le biais de la Banque centrale européenne,
devra le faire sur les marchés financiers ; ce qui transforme les dernières velléités dun volontarisme politico-économique de lEurope
en une soumission de plus à la finance mondialisée. Avec les résultats à venir que lon devine
Il est néanmoins un second point positif dans ce plan :
la formation en alternance, entre école et apprentissage.
Certes, mais à qui tout cela profitera en premier ? À la France, dont le tissu des PME-PMI est exsangue, ou à lAllemagne qui, en la matière,
est florissant ? Allemagne qui, par ailleurs, en réduisant drastiquement coût des salaires et flexibilité,
rompant en cela avec lancien et désormais moribond consensus du capitalisme rhénan,
pratique une dévaluation compétitive qui ne dit pas son nom.
Bref, pour Merkel, cest gagnant-gagnant et pour Hollande, perdant-perdant.
Pis, le troisième volet de cet accord insiste sur la mobilité des futurs ex-chômeurs.
Et cest là que Berlin réussit un coup de maître, pallier sa démographie déclinante en ayant déjà accueilli,
pour la seule année 2012, un million de jeunes Européens laissés sur le carreau, accueillant ainsi presque toute la misère du Vieux Continent
mais une misère surqualifiée ou en passe de le devenir, puisquelle entend au passage assurer sa formation.
En ce sens, ce même mardi dernier, Éric Zemmour navait pas tort de faire de lhumour brun sur les ondes de RTL,
en assurant que la puissante Allemagne, après avoir perdu deux guerres mondiales, était en train de gagner la troisième en rétablissant,
de fait, un STO de sinistre mémoire.
Avec le traité de Maastricht qui nous conduisait à leuro,
François Mitterrand pensait museler les vieux instincts pangermanistes de notre puissant voisin.
Avec le recul, et malgré les bonnes intentions de départ, il sest fourvoyé, linstinct des peuples pouvant déjouer les
calculs les plus florentins. Le problème de notre stagiaire élyséen est
quil ne semble rien comprendre ni à lun ni aux autres.
bd vol
mam
Les chiffres du chômage européen font généralement peur, mais il y en a qui sont plus effrayants que dautres :
celui des jeunes, par exemple.
Six millions, soit 25 % pour toute lEurope, avec des pointes de 60 % en Grèce, 56 % en Espagne, 38 % au Portugal
et 26,5 % pour la France ; contre seulement 8 % en Allemagne.
Le 28 mai, François Hollande et Angela Merkel ont donc lancé, lors dun colloque tenu à Sciences Po,
une sorte doffensive franco-allemande sur le sujet.
Quoique tenant un peu de lusine à gaz, tout nest pas négatif dans cette affaire.
Un meilleur accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises, par exemple, grâce à la Banque européenne dinvestissement.
Seulement voilà, premier bémol : la BEI, au lieu de sautofinancer par le biais de la Banque centrale européenne,
devra le faire sur les marchés financiers ; ce qui transforme les dernières velléités dun volontarisme politico-économique de lEurope
en une soumission de plus à la finance mondialisée. Avec les résultats à venir que lon devine
Il est néanmoins un second point positif dans ce plan :
la formation en alternance, entre école et apprentissage.
Certes, mais à qui tout cela profitera en premier ? À la France, dont le tissu des PME-PMI est exsangue, ou à lAllemagne qui, en la matière,
est florissant ? Allemagne qui, par ailleurs, en réduisant drastiquement coût des salaires et flexibilité,
rompant en cela avec lancien et désormais moribond consensus du capitalisme rhénan,
pratique une dévaluation compétitive qui ne dit pas son nom.
Bref, pour Merkel, cest gagnant-gagnant et pour Hollande, perdant-perdant.
Pis, le troisième volet de cet accord insiste sur la mobilité des futurs ex-chômeurs.
Et cest là que Berlin réussit un coup de maître, pallier sa démographie déclinante en ayant déjà accueilli,
pour la seule année 2012, un million de jeunes Européens laissés sur le carreau, accueillant ainsi presque toute la misère du Vieux Continent
mais une misère surqualifiée ou en passe de le devenir, puisquelle entend au passage assurer sa formation.
En ce sens, ce même mardi dernier, Éric Zemmour navait pas tort de faire de lhumour brun sur les ondes de RTL,
en assurant que la puissante Allemagne, après avoir perdu deux guerres mondiales, était en train de gagner la troisième en rétablissant,
de fait, un STO de sinistre mémoire.
Avec le traité de Maastricht qui nous conduisait à leuro,
François Mitterrand pensait museler les vieux instincts pangermanistes de notre puissant voisin.
Avec le recul, et malgré les bonnes intentions de départ, il sest fourvoyé, linstinct des peuples pouvant déjouer les
calculs les plus florentins. Le problème de notre stagiaire élyséen est
quil ne semble rien comprendre ni à lun ni aux autres.
bd vol
mam