Ses dernières interventions, qui ont les allures d'une précampagne électorale, alors qu'il ne s'est pas encore déclaré officiellement candidat, et où on le voyait intensifier ses diatribes contre l'immigration notamment, n'ont pas laissé indifférents ces Algériens qui, jusque-là, suivaient avec un certain amusement les innombrables saillies et autres «vacheries» du polémiste tant qu'il n'était pas encore cité dans les sondages.
Les Algériens étant historiquement et culturellement proches de la France, ont toujours été sensibles aux différentes élections françaises autant qu'aux candidats qui en prennent part. À plus forte raison quand l'avenir de leurs compatriotes établis dans l'Hexagone en dépend, comme cela a l'air d'être le cas aujourd'hui.
Cependant, depuis quelques années, ils assistent, inquiets, au lent glissement d'une bonne partie de la classe politique française vers la droite et l'extrême droite. Emmanuel Macron prône par exemple un discours de plus en plus marqué à droite, de l'hommage officiel aux harkis à la dernière intervention devant des étudiants algériens et franco-algériens le 1er octobre à l'Élysée, où il a jeté un véritable pavé dans la mare qui risque de troubler sérieusement les relations avec l'Algérie.
Habitués à ce genre de remontrances de la part des politiques français, les Algériens d'Algérie ne se sont néanmoins jamais sentis aussi interpellés que par le cas Zemmour, sans doute parce qu'il est d'abord algérien: rarement une figure impliquée dans le débat politique n'aura suscité autant de curiosité que de mépris.
Naïma, médecin généraliste à Alger, se dit peu intéressée par la politique française, mais a tenu à suivre le débat pour se faire une idée «définitive» du personnage Zemmour «qu'on nous présente comme un épouvantail»: «Je reconnais qu'il est bon orateur et qu'il a un sens de la répartie, mais ses arguments restent très faciles à démonter. Jean-Marie Le Pen, en son temps, avait plus de punch», juge notre interlocutrice.
Kamel Kerour est éditeur et à l'affût de la vie des idées. Interrogé au sujet du phénomène Zemmour, il estime d'entrée que celui-ci «veut être plus français que les Français», et que «son seul projet est de surenchérir sur Marine Le Pen». Il analyse ses prises de positions comme étant le résultat d'une frustration liée à sa vie personnelle: «Au lieu de penser à chasser la communauté musulmane, il ferait mieux de chercher à connaître les raisons de l'échec de son intégration dans la société française.» La même remarque s'applique, selon lui, aux autres candidats potentiels de la présidentielle française, tentés, selon lui, par «les extrêmes».
Les Algériens étant historiquement et culturellement proches de la France, ont toujours été sensibles aux différentes élections françaises autant qu'aux candidats qui en prennent part. À plus forte raison quand l'avenir de leurs compatriotes établis dans l'Hexagone en dépend, comme cela a l'air d'être le cas aujourd'hui.
Cependant, depuis quelques années, ils assistent, inquiets, au lent glissement d'une bonne partie de la classe politique française vers la droite et l'extrême droite. Emmanuel Macron prône par exemple un discours de plus en plus marqué à droite, de l'hommage officiel aux harkis à la dernière intervention devant des étudiants algériens et franco-algériens le 1er octobre à l'Élysée, où il a jeté un véritable pavé dans la mare qui risque de troubler sérieusement les relations avec l'Algérie.
Habitués à ce genre de remontrances de la part des politiques français, les Algériens d'Algérie ne se sont néanmoins jamais sentis aussi interpellés que par le cas Zemmour, sans doute parce qu'il est d'abord algérien: rarement une figure impliquée dans le débat politique n'aura suscité autant de curiosité que de mépris.
Oiseau de mauvais augure
On ne dispose pas de chiffres exacts, mais les Algériens ont été très nombreux à suivre, par exemple, le débat, premier du genre, entre Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV le 24 septembre. Au-delà de la qualité ou de la virulence des échanges entre les deux protagonistes, la prestation du polémiste est celle ayant focalisé plus l'attention des téléspectateurs algériens. Mohamed, journaliste dans un organe public, estime que, «en dehors de l'immigration et de l'islam, Zemmour ne maîtrise en réalité aucun sujet». Son ascension le laisse pantois: «C'est sidérant de voir un tel personnage grimper à ce niveau dans les sondages.»Naïma, médecin généraliste à Alger, se dit peu intéressée par la politique française, mais a tenu à suivre le débat pour se faire une idée «définitive» du personnage Zemmour «qu'on nous présente comme un épouvantail»: «Je reconnais qu'il est bon orateur et qu'il a un sens de la répartie, mais ses arguments restent très faciles à démonter. Jean-Marie Le Pen, en son temps, avait plus de punch», juge notre interlocutrice.
Kamel Kerour est éditeur et à l'affût de la vie des idées. Interrogé au sujet du phénomène Zemmour, il estime d'entrée que celui-ci «veut être plus français que les Français», et que «son seul projet est de surenchérir sur Marine Le Pen». Il analyse ses prises de positions comme étant le résultat d'une frustration liée à sa vie personnelle: «Au lieu de penser à chasser la communauté musulmane, il ferait mieux de chercher à connaître les raisons de l'échec de son intégration dans la société française.» La même remarque s'applique, selon lui, aux autres candidats potentiels de la présidentielle française, tentés, selon lui, par «les extrêmes».