En Algérie, les étudiants en médecine mobilisés depuis plusieurs jours

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Une mobilisation importante a lieu depuis près de dix jours en Algérie, celle des étudiants en médecine. Elle s'étend à travers tout le pays, à Alger, Oran, Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna, Annaba ou encore Constantine. Des dizaines de vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des milliers d'étudiants algériens, en blouses blanches, postés devant leurs facultés, brandissant des affiches et des pancartes pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils travaillent.

Le journal Twala évoque "un malaise si grand que l'éruption de la colère était devenue inévitable". "Un ras-le-bol unanime", couché sur le papier, dans un communiqué publié par le collectif national des étudiants en sciences médicales et dont se fait l'écho Algérie 360. On peut y lire les revendications multiples et qualifiées d'urgentes. Ils dénoncent le manque d’infrastructures, une surcharge des effectifs impactant la qualité des enseignements. Le média rapporte aussi un système de bourses et d’indemnités de stage jugé insuffisant. Les étudiants s’inquiètent également de leurs perspectives professionnelles dans le pays, le nombre de postes de spécialistes n'est pas en adéquation avec le nombre de diplômés. "Cette disparité entre les places disponibles et les besoins réels des hôpitaux algériens crée un climat d’incertitude quant à leur avenir", évoque Algérie 360.

Mais ce qui a aggravé cette situation déjà difficile c'est le gel de l'authentification de leurs diplômes. Les étudiants se sentent "discriminés" par une telle mesure, relate Twala. Ce gel empêche leur reconnaissance à l'étranger, un moyen pour le pays de stopper la fuite des cerveaux. "On ne va pas former pour l'étranger, ce n'est pas quelque chose d'acceptable", défend Rachid Belhadj, le président du Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires dans une vidéo, relatée par L'Algérie Aujourd'hui.

En début de semaine, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique Kamel Baddari a reçu les étudiants. Selon le journal francophone TSA, six mesures ont été actées, avec entre autres la hausse du nombre de postes de spécialité et la formation d'un groupe de travail pour revoir à la hausse de la bourse des étudiants. Concernant le gel des diplômes, le quotidien l'Expression rapporte que le ministre a assuré qu'il "sera levé lorsque des solutions seront proposées pour traiter et atténuer ce phénomène" d'exil des médecins fraichement diplômés sans donner de détails ni de délais. Dans L'Algérie Aujourd'hui on raconte même que Kamel Baddari aurait proposé l'idée d’imposer aux étudiants un dédommagement financier à verser s'ils décidaient de quitter le pays. Proposition qui a reçu le veto des étudiants.

Des "petites réponses" face aux "grandes préoccupations" des étudiants en médecine pointe Twala. "Une série de mesures, jugées insuffisantes" par les étudiants qui poursuivent leur mobilisation, explique L'Algérie Aujourd'hui qui, dans un article, raconte les échanges avec ces jeunes manifestants devant la faculté de Ben Aknoun à Alger. "Le ministre a tenu un discours de taswif", explique un représentant des étudiants. "Taswif" qui peut se traduire par "une série de promesses sans lendemain".
 
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