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PLD (Peace, Love and Diversity)
Conjoncture | Richesse nationale
Le Belge sest appauvri
P.Lo
Mis en ligne le 06/01/2010
Le revenu national par tête a reculé de près de 5% entre 2007 et aujourdhui. Il faudra deux années de bonne conjoncture pour revenir au seuil antérieur.
Le revenu national par tête dhabitant a plus que doublé en Belgique depuis 1970 mais, contrairement à lidée reçue, il sest nettement replié depuis 2007 (près de 5 %). Qui plus est, la baisse cumulée de ces trois dernières années est très largement supérieure aux reculs observés depuis quarante ans, qui ont toujours été limités à une année maximum (-1,8% en 1975; -1,7% en 1981; -0,2% en 2001). Telles sont les principales conclusions de létude que vient de mener léconomiste Philippe Defeyt, président de lInstitut pour un développement durable, selon qui, par comparaison historique, "la crise est donc plus longue et plus profonde quil ny paraît". "Il faudra deux années de bonne conjoncture pour que le revenu national par tête retrouve son niveau de 2007", souligne lexpert. Pour diverses raisons, précise M. Defeyt, les analyses macroéconomiques se concentrent souvent sur le PIB (produit intérieur brut). Mais, selon lui, le revenu national réel, et plus encore le revenu national par tête sont plus pertinents pour mesurer lévolution de la "richesse" économique. Une évidence, en effet : le revenu national est à partager entre un nombre croissant dhabitants. Sur la période considérée, la population totale a augmenté de 1200000 habitants, soit une hausse de 12,4%.
Outre le revenu national par tête, cinq autres variables macroéconomiques (emploi, heures de travail, temps de travail moyen, PIB et chômage) ont été passées au peigne fin par lexpert, qui a souhaité "décoder le passé pour mieux éclairer lavenir".
En recul denviron 100000 unités entre 2008 et 2010, lemploi intérieur total reste malgré tout supérieur de 640000 unités à ce quil était en 1970, soit une augmentation de 17% entre 1970 et 2010. Par contre, le nombre total dheures de travail effectuées par cette force de travail est toujours inférieur à ce qui était observé en 1970 (quelque 5% en moins).
Autre constat : le temps de travail moyen, exprimé en heures de travail par an, a fortement diminué depuis 1970. Cependant, la quasi-totalité de cette baisse a été acquise avant 1990. Depuis lors, autre "surprise", laugmentation de la proportion de travailleurs à temps partiel ne sest pas traduite par une réduction du temps de travail moyen puisque, parallèlement, le temps de travail moyen des travailleurs à temps partiel est passé de 20 à 24 heures par semaine
Par ailleurs, vu quon observe sur la même période un plus que doublement de la production intérieure, il est naturel que le contenu en heures de travail de lactivité économique ait fort chuté (-60% environ entre 1970 et 2010). "Cest donc, sur le long terme, la réduction tendancielle du temps de travail qui a permis de créer des emplois, non la croissance", insiste M. Defeyt.
"Les évolutions positives de lemploi nont pas suffi pour contenir ce qui apparaît être une irrésistible montée du chô mage", analyse léconomiste. En effet, sur la période 1970-2010, on observe une augmentation de la population active de 1300 000 personnes alors que lemploi disponible naugmente que denviron 650000 unités, soit la moitié seulement de ce quil aurait fallu pour "occuper" tout le monde, indique-t-il. "Le chômage est donc devenu structurel et tendanciellement croissant dès la fin des années 70." Le nombre de chômeurs atteindrait en 2010 plus de 750000 unités - son maximum historique sur la période. Le taux de chômage - 14,6 % en 2010 - serait lui aussi à son apogée. Une surprise ? "Pas vraiment, mais tout le monde a-t-il bien conscience de ce triste record ?", interroge Philippe Defeyt.
Le Belge sest appauvri
P.Lo
Mis en ligne le 06/01/2010
Le revenu national par tête a reculé de près de 5% entre 2007 et aujourdhui. Il faudra deux années de bonne conjoncture pour revenir au seuil antérieur.
Le revenu national par tête dhabitant a plus que doublé en Belgique depuis 1970 mais, contrairement à lidée reçue, il sest nettement replié depuis 2007 (près de 5 %). Qui plus est, la baisse cumulée de ces trois dernières années est très largement supérieure aux reculs observés depuis quarante ans, qui ont toujours été limités à une année maximum (-1,8% en 1975; -1,7% en 1981; -0,2% en 2001). Telles sont les principales conclusions de létude que vient de mener léconomiste Philippe Defeyt, président de lInstitut pour un développement durable, selon qui, par comparaison historique, "la crise est donc plus longue et plus profonde quil ny paraît". "Il faudra deux années de bonne conjoncture pour que le revenu national par tête retrouve son niveau de 2007", souligne lexpert. Pour diverses raisons, précise M. Defeyt, les analyses macroéconomiques se concentrent souvent sur le PIB (produit intérieur brut). Mais, selon lui, le revenu national réel, et plus encore le revenu national par tête sont plus pertinents pour mesurer lévolution de la "richesse" économique. Une évidence, en effet : le revenu national est à partager entre un nombre croissant dhabitants. Sur la période considérée, la population totale a augmenté de 1200000 habitants, soit une hausse de 12,4%.
Outre le revenu national par tête, cinq autres variables macroéconomiques (emploi, heures de travail, temps de travail moyen, PIB et chômage) ont été passées au peigne fin par lexpert, qui a souhaité "décoder le passé pour mieux éclairer lavenir".
En recul denviron 100000 unités entre 2008 et 2010, lemploi intérieur total reste malgré tout supérieur de 640000 unités à ce quil était en 1970, soit une augmentation de 17% entre 1970 et 2010. Par contre, le nombre total dheures de travail effectuées par cette force de travail est toujours inférieur à ce qui était observé en 1970 (quelque 5% en moins).
Autre constat : le temps de travail moyen, exprimé en heures de travail par an, a fortement diminué depuis 1970. Cependant, la quasi-totalité de cette baisse a été acquise avant 1990. Depuis lors, autre "surprise", laugmentation de la proportion de travailleurs à temps partiel ne sest pas traduite par une réduction du temps de travail moyen puisque, parallèlement, le temps de travail moyen des travailleurs à temps partiel est passé de 20 à 24 heures par semaine
Par ailleurs, vu quon observe sur la même période un plus que doublement de la production intérieure, il est naturel que le contenu en heures de travail de lactivité économique ait fort chuté (-60% environ entre 1970 et 2010). "Cest donc, sur le long terme, la réduction tendancielle du temps de travail qui a permis de créer des emplois, non la croissance", insiste M. Defeyt.
"Les évolutions positives de lemploi nont pas suffi pour contenir ce qui apparaît être une irrésistible montée du chô mage", analyse léconomiste. En effet, sur la période 1970-2010, on observe une augmentation de la population active de 1300 000 personnes alors que lemploi disponible naugmente que denviron 650000 unités, soit la moitié seulement de ce quil aurait fallu pour "occuper" tout le monde, indique-t-il. "Le chômage est donc devenu structurel et tendanciellement croissant dès la fin des années 70." Le nombre de chômeurs atteindrait en 2010 plus de 750000 unités - son maximum historique sur la période. Le taux de chômage - 14,6 % en 2010 - serait lui aussi à son apogée. Une surprise ? "Pas vraiment, mais tout le monde a-t-il bien conscience de ce triste record ?", interroge Philippe Defeyt.