Les touristes: ça s'en va et ça ne revient pas
Les Égyptiens fêtent le premier anniversaire de la révolution, sans touristes.
Le 25 janvier approche et les Egyptiens sapprêtent à fêter lanniversaire du début de linsurrection populaire contre le régime du raïs déchu Hosni Moubarak. Festivités de façade, diront certains, car «larmée et lancien régime sont une seule main». Certains en sont convaincus et appellent à une deuxième révolution le 25 janvier prochain. En témoigne une vidéo vue par des milliers de personnes et qui raconte comment la démission annoncée dHosni Moubarak a ouvert une fausse transition politique dictée par le Conseil suprême des forces armées. Le régime est toujours en place. Ahmed, un jeune Egyptien qui vit entre le Caire et le delta du Nil nous le confirme. Dès les premières heures de la révolution, lui et ses amis ont battus le pavé, enfin plutôt la caillasse de la place Tahrir pour dire «dégage» au pharaon égyptien. 18 jours de bras de fer avec le régime avant la démission du raïs le 11 février dernier.
Des millions d'Egyptiens au chômage technique
Ahmed travaille pour une agence de tourisme. Un secteur qui rime aujourdhui avec galère. Depuis mars dernier, la branche marche au ralenti, à linstar de toute léconomie égyptienne, qui frôle le défaut de paiement. Ahmed saccroche pourtant à son travail, à son rôle daccompagnateur. Après des études de langue française à l'université d'al Azhar au Caire, Ahmed s'orienta vers le tourisme. Un secteur porteur il y a un an. Aujourd'hui, le climat est morose pour les professionnels. File de bateaux à quai, des calèches vides qui font désespérément le tour dAssouan pour ne pas rater les quelques touristes qui ont osé regagner les rives du Nil.
«Côté mer rouge, cest également une catastrophe. Les touristes ont déserté les plages dOurgada et de Charm el Cheikh. Depuis le mois de mars, on a 4 ou 5 clients par semaine. Cest rien», confie Ahmed, agacé et fatigué.
Comme Ahmed, ce sont des millions dEgyptiens qui vivent de la manne touristique. Une ressource qui sest tarie depuis mars dernier. Les conséquences ne se font pas attendre: les agences de tourismes ferment, les marchands nécoulent pas leurs stocks de souvenirs et dépices, le personnel des hôtels et des restaurants se retrouvent au chômage technique. Les vendeurs du souk d'Assouan attendent leurs quelques clients de la journée, en espérant que la prochaine saison débute sous de meilleurs auspices.
«Le nombre dEgyptiens qui vivent du tourisme est minimisé. Je pense que nous sommes 25 millions à tirer profit du tourisme de manière directe ou indirecte», tient à rectifier Ahmed.
Il pense surtout à toutes ces familles, dont un membre travaille dans le secteur touristique. Le ministre du Tourisme Mounir Fakhry Abdel Nour a de son côté annoncé une baisse des revenus du tourisme de près de 30% en 2011. Les revenus de ce secteur capital de l'économie égyptienne se sont élevés à 8,8 milliards de dollars en 2011, contre 12,5 milliards en 2010, a-t-il déclaré.
http://www.slateafrique.com/81469/tourisme-rime-chomage-anniversaire-25-janvier-moubarak
Les Égyptiens fêtent le premier anniversaire de la révolution, sans touristes.
Le 25 janvier approche et les Egyptiens sapprêtent à fêter lanniversaire du début de linsurrection populaire contre le régime du raïs déchu Hosni Moubarak. Festivités de façade, diront certains, car «larmée et lancien régime sont une seule main». Certains en sont convaincus et appellent à une deuxième révolution le 25 janvier prochain. En témoigne une vidéo vue par des milliers de personnes et qui raconte comment la démission annoncée dHosni Moubarak a ouvert une fausse transition politique dictée par le Conseil suprême des forces armées. Le régime est toujours en place. Ahmed, un jeune Egyptien qui vit entre le Caire et le delta du Nil nous le confirme. Dès les premières heures de la révolution, lui et ses amis ont battus le pavé, enfin plutôt la caillasse de la place Tahrir pour dire «dégage» au pharaon égyptien. 18 jours de bras de fer avec le régime avant la démission du raïs le 11 février dernier.
Des millions d'Egyptiens au chômage technique
Ahmed travaille pour une agence de tourisme. Un secteur qui rime aujourdhui avec galère. Depuis mars dernier, la branche marche au ralenti, à linstar de toute léconomie égyptienne, qui frôle le défaut de paiement. Ahmed saccroche pourtant à son travail, à son rôle daccompagnateur. Après des études de langue française à l'université d'al Azhar au Caire, Ahmed s'orienta vers le tourisme. Un secteur porteur il y a un an. Aujourd'hui, le climat est morose pour les professionnels. File de bateaux à quai, des calèches vides qui font désespérément le tour dAssouan pour ne pas rater les quelques touristes qui ont osé regagner les rives du Nil.
«Côté mer rouge, cest également une catastrophe. Les touristes ont déserté les plages dOurgada et de Charm el Cheikh. Depuis le mois de mars, on a 4 ou 5 clients par semaine. Cest rien», confie Ahmed, agacé et fatigué.
Comme Ahmed, ce sont des millions dEgyptiens qui vivent de la manne touristique. Une ressource qui sest tarie depuis mars dernier. Les conséquences ne se font pas attendre: les agences de tourismes ferment, les marchands nécoulent pas leurs stocks de souvenirs et dépices, le personnel des hôtels et des restaurants se retrouvent au chômage technique. Les vendeurs du souk d'Assouan attendent leurs quelques clients de la journée, en espérant que la prochaine saison débute sous de meilleurs auspices.
«Le nombre dEgyptiens qui vivent du tourisme est minimisé. Je pense que nous sommes 25 millions à tirer profit du tourisme de manière directe ou indirecte», tient à rectifier Ahmed.
Il pense surtout à toutes ces familles, dont un membre travaille dans le secteur touristique. Le ministre du Tourisme Mounir Fakhry Abdel Nour a de son côté annoncé une baisse des revenus du tourisme de près de 30% en 2011. Les revenus de ce secteur capital de l'économie égyptienne se sont élevés à 8,8 milliards de dollars en 2011, contre 12,5 milliards en 2010, a-t-il déclaré.
http://www.slateafrique.com/81469/tourisme-rime-chomage-anniversaire-25-janvier-moubarak