CCM: LES CANDIDATURES PLEUVENT POUR SUCCÉDER À SAÏL
24/4
Kiosque360. 37 candidats sont en lice pour remplacer Noureddine Sail à la tête du Centre cinématographique marocain. Le réalisateur Hakim Belabbes serait parmi les grands favoris.
Il y a deux semaines, le ministère de la Communication a publié un appel à candidatures pour le poste de directeur du Centre cinématographique marocain (CCM). Selon Annass, daté de ce vendredi 25 avril, 37 candidats sont en lice pour ce poste tant convoité. Le journal rapporte que la liste des postulants comprend notamment des réalisateurs dont, pour ne citer qu'eux, Saïd Naciri, Nabil Ayouch, Hakim Belabbass et Ahmed El Maanouni. Et d'ajouter que Mustapha Taleb, conseiller du ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, serait probablement parmi ceux qui lorgnent sur le poste de Saïl, sachant cependant que le ministère de la Communication a demandé aux prétendants de ne pas ébruiter l'information quant à leur candidature. Annass affirme que le département d'El Khalfi a prolongé le délai du dépôt de dossiers de candidature au 7 mai prochain.
Le malaise d'El Khalfi
Al Ahdath Al Maghribiya pioche de son côté dans les dessous du prolongement du délai de dépôt de candidatures. Pour ce journal, cette initiative cache le malaise du ministère suite à la publication prématurée de l'appel à candidatures pour le poste de directeur du CCM. Pour Al Ahdath, le grand favori est Hakim Belabbass vu les critères que doit remplir le successeur de Noureddine Sail. Le cinéaste aurait même eu droit, auparavant, à une promesse dans ce sens, à en croire le journal. Or, le retard qu'a pris la concrétisation de cette offre aurait poussé le réalisateur à accepter une offre qatarie pour s'installer à Doha avec son épouse américaine.
Sail, cet "architecte du rêve"
Nul ne peut nier l'apport de Noureddine Sail pour le cinéma marocain.
Cet intellectuel, nourri de philosophie et de cinéma, a su à lui seul faire aimer le cinéma à toute une génération de marocains en initiant la tradition des ciné-clubs. Son parcours académique et son expérience professionnelle, en tant qu'enseignant et inspecteur de philosophie, ainsi que toute une vie dédiée au septième art en tant que cinéphile passionné de l'image, critique de cinéma, auteur et scénariste, ont forgé l'image que ceux qui aiment les salles obscures ont de Noureddine Sail.
Mais l'homme dérange. Et tout le monde sait que le PJD ne l'a jamais toléré.
Un député de ce parti est allé jusqu'à le traiter de "sioniste" "qui a déshabillé son épouse sur les pages des magazines" en faisant référence à la photo d'art de Nadia Larguet qu'a publiée un magazine féminin marocain lorsque cette dernière était enceinte. Les subventions aux productions cinématographiques et la base sur lesquelles elles sont réparties ont toujours posé problème avec le ministère de la Communication. Cela dit, Sail a atteint la limite d'âge pour prendre sa retraite administrative. Mais pas cinématographique. Reste à espérer qu'un vrai passionné et grand cinéphile prendra la relève.
