En France, les difficultés autour de la construction de mosquées sont essentiellement

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En se déclarant sceptique sur la nécessité de construire des minarets en France, Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, s'est-il trompé de débat ? Réagissant au vote des Suisses qui ont interdit, dimanche 29 novembre, la construction de minarets, il a en tout cas soulevé une question qui, dans le domaine sensible de l'implantation de l'islam en France, ne se pose que de manière ponctuelle.

Sur les quelque 2 000 lieux de culte musulman existant aujourd'hui en France, seule une minorité comporte un minaret. Ces tours de plusieurs mètres ornent généralement les mosquées-cathédrales, comme à Lyon, Evry, Mantes-la-Jolie, Nantes ou Créteil. Les deux mosquées les plus anciennes, Saint-Denis de la Réunion, construite en 1905, et Paris, qui date de 1926, sont celles qui possèdent les plus hauts minarets : 32 et 33 mètres.

Ces tours répondent davantage à une inscription symbolique de l'édifice cultuel dans le paysage urbain qu'à une prescription religieuse. Quant à l'appel à la prière lancé depuis le minaret et redouté par les opposants à ces constructions, il est pour l'heure totalement inexistant en France et nécessiterait pour s'imposer une autorisation du maire de la commune.

La construction d'une mosquée avec ou sans minaret est généralement le fruit d'un consensus entre les pouvoirs publics et les porteurs de projet. Pour la future grande mosquée de Marseille, le plan d'aménagement de la zone où est prévu l'édifice a été modifié pour que puisse être érigé le minaret de 25 mètres dessiné par l'architecte. A Strasbourg, après le refus de l'ancienne maire UMP Fabienne Keller, de permettre l'érection d'un minaret, cette partie avait disparu de la construction. Mais le maire actuel, le socialiste Roland Ries, ne s'y oppose plus. Reste aux musulmans de Strasbourg à trouver le financement nécessaire à leur projet initial.

Car les principales difficultés auxquelles se heurte la construction en cours des quelque 200 lieux de culte musulman sont bien d'ordre financier. De quelques millions d'euros pour les mosquées pavillonnaires à plus de 20 millions d'euros pour la grande mosquée de Marseille, les financements doivent provenir de fonds privés. Les mosquées-cathédrales bénéficient généralement de fonds venant de pays étrangers. Les constructions les plus modestes s'appuient en premier lieu sur la participation des fidèles, ce qui ralentit nombre de projets.

Favorable à un rattrapage pour la pratique du culte musulman lorsqu'il était ministre de l'intérieur, en 2005, Nicolas Sarkozy avait un temps envisagé de modifier la loi de 1905, qui prohibe tout financement public pour la construction d'un lieu de culte. Devenu président de la République, il a renoncé à toucher à ce symbole de la laïcité.

Ces dernières années, les associations musulmanes se sont donc appuyées sur les aides des collectivités locales non prohibées par la loi de 1905. Ces mécanismes ont bénéficié et bénéficient encore aux autres cultes. Les municipalités cèdent ou louent aux associations musulmanes des terrains pour un prix modique ou dans le cadre de baux emphytéotiques.

Elles peuvent aussi choisir de subventionner la "partie culturelle" de l'édifice (bibliothèque, salles de cours...). Ou garantir les emprunts des associations cultuelles, porteuses des projets de construction... au risque de devoir rembourser les échéances ; enfin, les édifices cultuels bénéficient de dégrèvements fiscaux.

Pour ce qui concerne l'islam, ces accommodements sont régulièrement dénoncés par l'extrême droite, comme en 2007 à Montreuil ou à Marseille. Le FN et le MNR y voient des entorses à la laïcité et une aide à " l'islamisation" de la France. Les actions en justice que ces partis ont engagées ont retardé des projets sans les remettre en cause.

Les tensions actuelles sur la visibilité de l'islam pourraient compliquer de futurs projets. D'autant que le supposé "vote musulman" qui a amené nombre d'élus à favoriser l'édification de lieux de culte, a fait long feu.

Stéphanie Le Bars
 
Je suis assez surpris par cette phrase :eek:
D'autant que le supposé "vote musulman" qui a amené nombre d'élus à favoriser l'édification de lieux de culte, a fait long feu.
 
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