salam
Au milieu des cendres de son magasin, Ankit Aggarwal est désespéré. Il a tout perdu et craint réellement pour sa vie. "Nous sommes tous terrifiés. J’ai vraiment beaucoup de pertes, j’ai perdu tous mes moyens de subsistances. " Retour sur les émeutes qui ont secoué certains quartiers de la périphérie de New Delhi.
Les pires émeutes intercommunautaires depuis 30 ans
Dans la rue, on ne compte plus les carcasses de voitures brûlées, les débris et les pierres. Un peu plus loin, on voit l’entrée d’une mosquée qui a complètement brûlé. Aujourd’hui la situation semble plus calme mais ces dernières heures, c’était le chaos. Les pires affrontements entre les communautés hindoues et musulmanes depuis 1984. Le bilan est lourd : 33 morts et plus de 200 blessés. Une centaine des personnes a été interpellée par la police. Lors de multiples incidents, des groupes armés hindous s’en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans, au cri du slogan religieux "Jai Shri Ram" ("Loué soit le dieu Ram"). Un commissaire de police se promène aujourd’hui dans la rue principale du quartier. Il est accompagné de nombreuses forces de sécurité, casques sur la tête, gilet par balles, et qui s’adressent aux habitants. " S’il vous plaît, rentrer chez vous et faites votre travail. Ceux qui veulent sortir, faites-le. Ne vous rassemblez pas là. Il y a aussi beaucoup de journalistes autour de lui, le gouvernement dot montrer qu’il fait quelque chose pour ramener le calme et la sécurité. " On explique aux gens qu’ils ne doivent pas avoir peur, qu’ils ne doivent pas se sentir en insécurité. La police est là, elle s’occupe d’eux. Nous sommes dans les rues, et nous expliquons pourquoi il ne faut pas avoir peur. "
Une mosquée incendiée dans un quartier musulman de New Delhi - © Tous droits réservés
Mais ce discours et cette présence massive de policiers risque bien de ne pas suffire. La population musulmane de ces quartiers populaires est vraiment terrorisée. Devant une mosquée qui a été incendiée, Sharafat Ali, un fidèle de l’endroit, est très en colère "L’imam était en train de mener la prière. A ce moment-là, ils ont attaqué ça faisait partie de leur plan. Les autorités leur laissent tout faire et les supportent même." Au niveau le plus haut de l’Etat, le discours se veut aussi rassurant. Le ministre des affaires extérieures a convoqué une conférence de presse. "La situation est revenue rapidement à la normale. Les forces de l’ordre s’efforcent de revenir à la normale. De ramener la confiance. Le Premier ministre lui-même
Des centaines de voitures ont été incendiées - © Tous droits réservés
Une manifestation qui dégénère
Les violences débutent dimanche soir lorsque des groupes hindous s’opposent à une manifestation de musulmans qui vise la loi controversée sur la citoyenneté. Cette législation, jugée discriminatoire pour les musulmans par ses détracteurs, est à l’origine d’un vaste mouvement de contestation qui secoue l’Inde depuis décembre. La loi controversée a cristallisé les craintes de la minorité musulmane (qui représente 200 millions du 1,3 milliard d’Indiens) d’être reléguée au rang de citoyens de seconde classe. Elle prévoit notamment que les réfugiés sont les bienvenus en Inde, à l’exception des musulmans. C’est contre ce type de mesures que les manifestations se déroulent depuis décembre, avec un regain ces derniers jours, qui correspond à la visite de Donald Trump en Inde pendant deux jours. L’Inde est un pays où les hindous représentent 80% et où les tensions religieuses sont de plus en plus vives ces dernières années.
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Au milieu des cendres de son magasin, Ankit Aggarwal est désespéré. Il a tout perdu et craint réellement pour sa vie. "Nous sommes tous terrifiés. J’ai vraiment beaucoup de pertes, j’ai perdu tous mes moyens de subsistances. " Retour sur les émeutes qui ont secoué certains quartiers de la périphérie de New Delhi.
Les pires émeutes intercommunautaires depuis 30 ans
Dans la rue, on ne compte plus les carcasses de voitures brûlées, les débris et les pierres. Un peu plus loin, on voit l’entrée d’une mosquée qui a complètement brûlé. Aujourd’hui la situation semble plus calme mais ces dernières heures, c’était le chaos. Les pires affrontements entre les communautés hindoues et musulmanes depuis 1984. Le bilan est lourd : 33 morts et plus de 200 blessés. Une centaine des personnes a été interpellée par la police. Lors de multiples incidents, des groupes armés hindous s’en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans, au cri du slogan religieux "Jai Shri Ram" ("Loué soit le dieu Ram"). Un commissaire de police se promène aujourd’hui dans la rue principale du quartier. Il est accompagné de nombreuses forces de sécurité, casques sur la tête, gilet par balles, et qui s’adressent aux habitants. " S’il vous plaît, rentrer chez vous et faites votre travail. Ceux qui veulent sortir, faites-le. Ne vous rassemblez pas là. Il y a aussi beaucoup de journalistes autour de lui, le gouvernement dot montrer qu’il fait quelque chose pour ramener le calme et la sécurité. " On explique aux gens qu’ils ne doivent pas avoir peur, qu’ils ne doivent pas se sentir en insécurité. La police est là, elle s’occupe d’eux. Nous sommes dans les rues, et nous expliquons pourquoi il ne faut pas avoir peur. "
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Mais ce discours et cette présence massive de policiers risque bien de ne pas suffire. La population musulmane de ces quartiers populaires est vraiment terrorisée. Devant une mosquée qui a été incendiée, Sharafat Ali, un fidèle de l’endroit, est très en colère "L’imam était en train de mener la prière. A ce moment-là, ils ont attaqué ça faisait partie de leur plan. Les autorités leur laissent tout faire et les supportent même." Au niveau le plus haut de l’Etat, le discours se veut aussi rassurant. Le ministre des affaires extérieures a convoqué une conférence de presse. "La situation est revenue rapidement à la normale. Les forces de l’ordre s’efforcent de revenir à la normale. De ramener la confiance. Le Premier ministre lui-même
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Une manifestation qui dégénère
Les violences débutent dimanche soir lorsque des groupes hindous s’opposent à une manifestation de musulmans qui vise la loi controversée sur la citoyenneté. Cette législation, jugée discriminatoire pour les musulmans par ses détracteurs, est à l’origine d’un vaste mouvement de contestation qui secoue l’Inde depuis décembre. La loi controversée a cristallisé les craintes de la minorité musulmane (qui représente 200 millions du 1,3 milliard d’Indiens) d’être reléguée au rang de citoyens de seconde classe. Elle prévoit notamment que les réfugiés sont les bienvenus en Inde, à l’exception des musulmans. C’est contre ce type de mesures que les manifestations se déroulent depuis décembre, avec un regain ces derniers jours, qui correspond à la visite de Donald Trump en Inde pendant deux jours. L’Inde est un pays où les hindous représentent 80% et où les tensions religieuses sont de plus en plus vives ces dernières années.
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