salam
Faire ou poursuivre des études derrière les barreaux pour faire face à la dureté de la prison, s’évader et s’assurer des jours meilleurs une fois la liberté retrouvée, constitue le seul refuge pour certains détenus de la prison centrale de Kénitra, incarcérés pour purger des peines allant jusqu’à la perpétuité.
Dans cette maison d’arrêt, ils sont plusieurs à briller dans l’ombre. Condamnés à une vingtaine d’années de prison, ils ont tout simplement envie de prendre le meilleur de cette seconde chance qui leur a été offerte et de continuer à apprendre tout ce qu’ils peuvent.
Incarcéré depuis 1999 à la prison centrale de Kénitra, Abdeljalil Melliani a créé l’exception dans l’univers carcéral en devenant le premier détenu à entreprendre des études supérieurs en prison et à obtenir cinq diplômes de licence (Droit privé arabe-2004, Sociologie arab-2009, Droit public-2011, Psychologie sociale-2015, Études françaises-2016, Droit privé et Histoire et civilisation-en cours).
Connu sous le nom de « Kaydoum Talaba » (Doyen des étudiants), cet unique « enseignant » à plein temps pour environ 24 prisonniers ne cesse de défendre l’éducation en prison depuis 2002 en dispensant des cours d’alphabétisation et des cours de la 1ère année du primaire à la 6ème.
Approché par la MAP, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du détenu, placée sous le thème « la réinsertion: pilier essentiel du développement humain » et qui coïncide avec le 9 novembre de chaque année, Melliani a souligné que la détention ne doit pas se résoudre à une question de punition, elle doit aussi permettre la réinsertion, soulignant que les programmes mis en place par la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) en matière d’éducation et de formation offrent l’opportunité de s’ouvrir sur le monde à travers la lecture et l’écriture et d’obtenir des diplômes avant de quitter la prison.
À travers les programmes éducatif, culturel, spirituel et distractif, la DGAPR vise la qualification des détenus à la réinsertion et à renforcer leur communication avec le monde intérieur et extérieur, a-t-il noté, précisant d’emblée et nettement son choix de former ses codétenus, qui au début, éprouvaient une absence de motivation à cause des peines trop longues pour s’inscrire dans une démarche d’apprentissage ou des problèmes psychologiques et des dépressions.
« J’avais constaté que la plupart des détenus ne faisaient rien de leurs journées, à part manger, jouer au football et dormir. J’ai donc décidé de les inciter à apprendre et à faire des études afin de leur permettre surtout de se libérer, de penser à autre chose et de passer un peu plus vite le temps derrière les barreaux », a confié ce « doyen des étudiants », relevant qu’il a adapté sa manière de travailler et innové dans ses méthodes pédagogiques, tout en s’inspirant des manuels fournis par la DGAPR et de la formation qu’il a reçu à Aït Melloul auprès de 5 autres formateurs.
Ce détenu « modèle » retrouvera sa liberté dans 3 ans avec à son actif un ouvrage intitulé « Les Hautes Orientations Royales et la philosophie de la réinsertion » qui sera publié prochainement et l’espoir de réussir sa réinsertion dans la société en trouvant un emploi.
Il rêve de se remettre en selle en créant sa propre entreprise en matière de réinsertion afin de sensibiliser quant à l’importance de l’adhésion aux programmes de réforme et de qualification, et rattraper le temps perdu avec sa fille, car « toutes ces années d’emprisonnement n’ont pas été vaines », a-t-il assuré.
De son côté, le détenu Lamfadel Achraou, analphabète et disciple de Melliani a appris à lire et à écrire pour fuir la solitude et la lassitude. Malgré les difficultés, ce quinquagénaire s’accroche et ce grâce au soutien des officiers de la prison et de ses codétenus.
« Pas un jour ne passe sans que j’étudie. C’est devenu pour moi comme une addiction et j’en profiterai pour qu’une fois sorti d’ici, je lirai des histoires à ma petite fille », a-t-il dit avec une voix émue et les larmes aux yeux.
suite:
http://www.lepetitjournalmarocain.c...999-un-marocain-reussit-a-obtenir-5-licences/
Faire ou poursuivre des études derrière les barreaux pour faire face à la dureté de la prison, s’évader et s’assurer des jours meilleurs une fois la liberté retrouvée, constitue le seul refuge pour certains détenus de la prison centrale de Kénitra, incarcérés pour purger des peines allant jusqu’à la perpétuité.
Dans cette maison d’arrêt, ils sont plusieurs à briller dans l’ombre. Condamnés à une vingtaine d’années de prison, ils ont tout simplement envie de prendre le meilleur de cette seconde chance qui leur a été offerte et de continuer à apprendre tout ce qu’ils peuvent.
Incarcéré depuis 1999 à la prison centrale de Kénitra, Abdeljalil Melliani a créé l’exception dans l’univers carcéral en devenant le premier détenu à entreprendre des études supérieurs en prison et à obtenir cinq diplômes de licence (Droit privé arabe-2004, Sociologie arab-2009, Droit public-2011, Psychologie sociale-2015, Études françaises-2016, Droit privé et Histoire et civilisation-en cours).
Connu sous le nom de « Kaydoum Talaba » (Doyen des étudiants), cet unique « enseignant » à plein temps pour environ 24 prisonniers ne cesse de défendre l’éducation en prison depuis 2002 en dispensant des cours d’alphabétisation et des cours de la 1ère année du primaire à la 6ème.
Approché par la MAP, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du détenu, placée sous le thème « la réinsertion: pilier essentiel du développement humain » et qui coïncide avec le 9 novembre de chaque année, Melliani a souligné que la détention ne doit pas se résoudre à une question de punition, elle doit aussi permettre la réinsertion, soulignant que les programmes mis en place par la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) en matière d’éducation et de formation offrent l’opportunité de s’ouvrir sur le monde à travers la lecture et l’écriture et d’obtenir des diplômes avant de quitter la prison.
À travers les programmes éducatif, culturel, spirituel et distractif, la DGAPR vise la qualification des détenus à la réinsertion et à renforcer leur communication avec le monde intérieur et extérieur, a-t-il noté, précisant d’emblée et nettement son choix de former ses codétenus, qui au début, éprouvaient une absence de motivation à cause des peines trop longues pour s’inscrire dans une démarche d’apprentissage ou des problèmes psychologiques et des dépressions.
« J’avais constaté que la plupart des détenus ne faisaient rien de leurs journées, à part manger, jouer au football et dormir. J’ai donc décidé de les inciter à apprendre et à faire des études afin de leur permettre surtout de se libérer, de penser à autre chose et de passer un peu plus vite le temps derrière les barreaux », a confié ce « doyen des étudiants », relevant qu’il a adapté sa manière de travailler et innové dans ses méthodes pédagogiques, tout en s’inspirant des manuels fournis par la DGAPR et de la formation qu’il a reçu à Aït Melloul auprès de 5 autres formateurs.
Ce détenu « modèle » retrouvera sa liberté dans 3 ans avec à son actif un ouvrage intitulé « Les Hautes Orientations Royales et la philosophie de la réinsertion » qui sera publié prochainement et l’espoir de réussir sa réinsertion dans la société en trouvant un emploi.
Il rêve de se remettre en selle en créant sa propre entreprise en matière de réinsertion afin de sensibiliser quant à l’importance de l’adhésion aux programmes de réforme et de qualification, et rattraper le temps perdu avec sa fille, car « toutes ces années d’emprisonnement n’ont pas été vaines », a-t-il assuré.
De son côté, le détenu Lamfadel Achraou, analphabète et disciple de Melliani a appris à lire et à écrire pour fuir la solitude et la lassitude. Malgré les difficultés, ce quinquagénaire s’accroche et ce grâce au soutien des officiers de la prison et de ses codétenus.
« Pas un jour ne passe sans que j’étudie. C’est devenu pour moi comme une addiction et j’en profiterai pour qu’une fois sorti d’ici, je lirai des histoires à ma petite fille », a-t-il dit avec une voix émue et les larmes aux yeux.
suite:
http://www.lepetitjournalmarocain.c...999-un-marocain-reussit-a-obtenir-5-licences/