En Tunisie, la polémique enfle après qu’une députée aurait été comparée à une «prostituée»

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Bladinaute averti
La députée tunisienne Abir Moussi accuse un collègue de l’avoir verbalement agressée au sein du Parlement. Scandalisée, la société civile s’est élevée d’une seule voix pour se mobiliser. À travers cette insulte présumée, c’est le débat sur l’agression des femmes dans l’espace politique, voire l’espace public en général, qui refait surface.
La série noire des rixes, disputes et autres querelles se poursuit sous la coupole du Bardo, siège du Parlement tunisien. Un récent accrochage survenu dans les couloirs de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à l’abri des caméras mais vite ébruité, a suscité une vive polémique.
À l’occasion des travaux d’une commission parlementaire, le 21 avril, un député s’en serait violemment pris à une de ses collègues, avant de lui lancer «que [sa] place est à Abdallah Guech», du nom de la rue en plein cœur de la Médina de Tunis où se trouve une maison close «officielle».

La victime présumée, Abir Moussi, qui n’est autre que la présidente d’un parti d’opposition se revendiquant du bourguibisme, a aussitôt dénoncé «l’agression» dont elle aurait fait l’objet dans une vidéo qui a rapidement fait le tour de la toile.

L’agresseur présumé, Yadh Elloumi, membre d’un autre parti d’opposition (Qalb Tounes, fondé par le magnat de l’audiovisuel Nabil Karoui), a nié tout en bloc, défiant la députée d’apporter les preuves de ses allégations. Fort du soutien de son parti, il a même menacé d’attaquer Abir Moussi pour diffamation.

Entre-temps, les réactions incendiaires ont fusé dans l’opinion publique. Beaucoup se sont montrés scandalisés par les propos imputés à Yadh Loumi. D’autres, plus prudents, ont sursis à se prononcer en attendant les preuves de cette «agression» dont aurait été victime une femme politique qui, rappellent-ils, se complaît «à jouer les victimes».

La société civile, féministe surtout, a vu dans cet acte présumé «le reflet de toute une culture patriarcale dominante dans la société qui refuse l’accès de la femme à l’espace public».

 
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