L'Association marocaine d'études et de recherche sur les migrations (AMERM), en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés des Croix Rouges et des Croissants Rouges, a présenté vendredi à l'Université Mohammed V de Rabat, les résultats d'une enquête sur les perceptions, attitudes et comportements des Marocains à l'égard des Subsahariens. Compte rendu.
Cerner les perceptions, les attitudes et les comportements des Marocains à l'égard des migrants subsahariens et, partant, remuer les consciences et susciter un débat: voilà l'objectif principal que s'était fixé l'Association marocaine d'études et de recherche sur les migrations (AMERM), auteur de l'enquête Les Marocains et les migrants subsahariens: quelles relations?, étude dont les résultats ont été présentés lors d'une rencontre-débat organisée vendredi à Rabat.
L'enquête, qui a concerné uniquement les différents quartiers ou lieux abritant des contingents importants de migrants subsahariens dans les villes de Rabat, Casablanca, Tanger, Oujda, Nador et Figuig, a touché 1.000 citoyens marocains.
Les migrants subsahariens et nous...
A cette occasion, et en guise d'état des lieux avant la présentation des résultats de cette enquête, le doyen de la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, M. Lahcen Oulhaj, avait d'abord rappelé que l'émigration des Subsahariens vers le Maroc est aussi le résultat de l'évolution démographique et économique du Royaume. En effet, selon lui, si le Maroc est devenu également une destination pour des étrangers, notamment des Subsahariens, c'est parce que l'économie de notre pays est également devenue demandeuse, citant en guise d'exemple de plus en plus de fellahs qui ont recours à la main d'uvre de ces migrants irréguliers dans des travaux pour lesquels ils ne trouvent pas de nationaux.
Cette situation, a-t-il expliqué, est consécutive à la transition démographique qu'a connue le Royaume qui est ainsi passé d'une croissance de 3,3% au cours des années 60 à une croissance de 1,5%.
M. Oulhaj a fait remarquer que cette transition a été tellement rapide au point qu'elle n'a pas été assimilée par les Marocains, soulignant que cette nouvelle donne crée inévitablement des problèmes, notamment d'ordres culturels, comme ce que rencontrent les ressortissants marocains en Europe par exemple...
Choc des cultures?
A voir les réponses des sondés sur les différents aspects du questionnaire qui vont entre autres de la simple cohabitation à une relation matrimoniale avec les Subsahariens, la dimension culturelle semble occuper une part importante dans les perceptions que se font les Marocains des migrants subsahariens et qui, par conséquent, conditionne leurs rapports avec eux.
En effet, 70% par exemple des enquêtés avouent ne pas pouvoir partager un logement avec des Subsahariens. Motif évoqué: le mode de vie plutôt que la différence de couleur... C'est la même raison qui transparaît plus ou moins dans les réponses au sujet des conceptions relationnelles avec les migrants dans l'espace privé, c'est-à-dire la possibilité de se marier avec un migrant subsaharien. A ce propos, 23% n'excluent pas cette éventualité.
Concernant le racisme, 14% pensent que c'est bien une réalité au Maroc, la majorité refusant cette idée.
Grosso modo, l'enquête révèle qu'il y a des incertitudes sur l'accueil, voire des réticences à accepter non seulement de partager les lieux d'habitation mais encore plus d'établir des relations conjugales.
A rappeler que cette enquête fait suite à une autre concernant les perceptions des migrants subsahariens à l'égard des Marocains, et dont la principale conclusion est que, selon les sondés: les Marocains sont plus dans le rejet que dans l'ouverture et la compréhension.
A noter également que, selon les estimations du ministère de l'Intérieur, les migrants subsahariens sont au nombre de 10.000 dans le Royaume.
Auteur : Bassirou BA
Cerner les perceptions, les attitudes et les comportements des Marocains à l'égard des migrants subsahariens et, partant, remuer les consciences et susciter un débat: voilà l'objectif principal que s'était fixé l'Association marocaine d'études et de recherche sur les migrations (AMERM), auteur de l'enquête Les Marocains et les migrants subsahariens: quelles relations?, étude dont les résultats ont été présentés lors d'une rencontre-débat organisée vendredi à Rabat.
L'enquête, qui a concerné uniquement les différents quartiers ou lieux abritant des contingents importants de migrants subsahariens dans les villes de Rabat, Casablanca, Tanger, Oujda, Nador et Figuig, a touché 1.000 citoyens marocains.
Les migrants subsahariens et nous...
A cette occasion, et en guise d'état des lieux avant la présentation des résultats de cette enquête, le doyen de la faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, M. Lahcen Oulhaj, avait d'abord rappelé que l'émigration des Subsahariens vers le Maroc est aussi le résultat de l'évolution démographique et économique du Royaume. En effet, selon lui, si le Maroc est devenu également une destination pour des étrangers, notamment des Subsahariens, c'est parce que l'économie de notre pays est également devenue demandeuse, citant en guise d'exemple de plus en plus de fellahs qui ont recours à la main d'uvre de ces migrants irréguliers dans des travaux pour lesquels ils ne trouvent pas de nationaux.
Cette situation, a-t-il expliqué, est consécutive à la transition démographique qu'a connue le Royaume qui est ainsi passé d'une croissance de 3,3% au cours des années 60 à une croissance de 1,5%.
M. Oulhaj a fait remarquer que cette transition a été tellement rapide au point qu'elle n'a pas été assimilée par les Marocains, soulignant que cette nouvelle donne crée inévitablement des problèmes, notamment d'ordres culturels, comme ce que rencontrent les ressortissants marocains en Europe par exemple...
Choc des cultures?
A voir les réponses des sondés sur les différents aspects du questionnaire qui vont entre autres de la simple cohabitation à une relation matrimoniale avec les Subsahariens, la dimension culturelle semble occuper une part importante dans les perceptions que se font les Marocains des migrants subsahariens et qui, par conséquent, conditionne leurs rapports avec eux.
En effet, 70% par exemple des enquêtés avouent ne pas pouvoir partager un logement avec des Subsahariens. Motif évoqué: le mode de vie plutôt que la différence de couleur... C'est la même raison qui transparaît plus ou moins dans les réponses au sujet des conceptions relationnelles avec les migrants dans l'espace privé, c'est-à-dire la possibilité de se marier avec un migrant subsaharien. A ce propos, 23% n'excluent pas cette éventualité.
Concernant le racisme, 14% pensent que c'est bien une réalité au Maroc, la majorité refusant cette idée.
Grosso modo, l'enquête révèle qu'il y a des incertitudes sur l'accueil, voire des réticences à accepter non seulement de partager les lieux d'habitation mais encore plus d'établir des relations conjugales.
A rappeler que cette enquête fait suite à une autre concernant les perceptions des migrants subsahariens à l'égard des Marocains, et dont la principale conclusion est que, selon les sondés: les Marocains sont plus dans le rejet que dans l'ouverture et la compréhension.
A noter également que, selon les estimations du ministère de l'Intérieur, les migrants subsahariens sont au nombre de 10.000 dans le Royaume.
Auteur : Bassirou BA