Éric Woerth. Profession : « fusible »
N’est pas Alain Juppé qui veut ! C’est la conclusion que l’on peut tirer de la situation de M. Éric Woerth. Si ce dernier, ancien ministre du Budget, Grand Trésorier de l’UMP et de la campagne de Nicolas Sarkozy, n’était empêtré que dans l’affaire dite Bettencourt, il serait un Juppé bis. Condamné quelque jour, il le serait à la place de Nicolas Sarkozy, comme en son temps Alain Juppé assuma une condamnation protégeant Jacques Chirac.
Ainsi va ce vieux pays monarchien : la personne du roi (aujourd’hui président de la République, l’onction du suffrage universel ayant remplacé celle de la Sainte Ampoule en la cathédrale de Reims) n’est pas susceptible d’être condamnée par un tribunal terrestre. Il y a toujours un ministre, courtisan ou favori qui peut payer la faute à la place du roi. Ainsi, Alain Juppé en lieu et place de Jacques Chirac, qui rajouta aux peines la symbolique de l’exil. Plus classieux, tu meurs !
Avec Éric Woerth, on sort de l’élégance judiciaire d’Ancien Régime (le ministre est fouetté à la place du roi) pour brocanter les affaires rigolotes.
À Compiègne, le maire Éric Woerth a vendu un hippodrome contre l’avis des services forestiers officiels, et leurs experts ont pointé du doigt la modestie du prix. Quelques hectares de gazon maudit et bradé. On espère, pour être franc, que l’acheteur n’a pas versé, aussitôt la vente conclue, une contribution à la trésorerie du parti dont une autre casquette de
M. Woerth avait la charge.
À Bercy-sur-Seine, on apprend que le ministre Éric Woerth consentit au contribuable Bernard Tapie, contre l’avis de ses plus hauts fonctionnaires, gardiens du Trésor, un rabais substantiel aux impôts dus sur le montant de l’arbitrage Adidas. Au lieu de 92 ou 65 millions, l’homme d’« affaires » n’aurait payé que 11,2 millions. Voilà bien une affaire gigogne : non seulement l’arbitrage est en cause, mais en plus l’impôt payé sur l’arbitrage a été gentiment réduit…
Bettencourt abusée + Compiègne bradé + Tapie épargné, ça fait lourd. Éric Woerth ressemble de plus en plus à un fusible. C’est un métier, après tout.
Michel Cardoze
mam
N’est pas Alain Juppé qui veut ! C’est la conclusion que l’on peut tirer de la situation de M. Éric Woerth. Si ce dernier, ancien ministre du Budget, Grand Trésorier de l’UMP et de la campagne de Nicolas Sarkozy, n’était empêtré que dans l’affaire dite Bettencourt, il serait un Juppé bis. Condamné quelque jour, il le serait à la place de Nicolas Sarkozy, comme en son temps Alain Juppé assuma une condamnation protégeant Jacques Chirac.
Ainsi va ce vieux pays monarchien : la personne du roi (aujourd’hui président de la République, l’onction du suffrage universel ayant remplacé celle de la Sainte Ampoule en la cathédrale de Reims) n’est pas susceptible d’être condamnée par un tribunal terrestre. Il y a toujours un ministre, courtisan ou favori qui peut payer la faute à la place du roi. Ainsi, Alain Juppé en lieu et place de Jacques Chirac, qui rajouta aux peines la symbolique de l’exil. Plus classieux, tu meurs !
Avec Éric Woerth, on sort de l’élégance judiciaire d’Ancien Régime (le ministre est fouetté à la place du roi) pour brocanter les affaires rigolotes.
À Compiègne, le maire Éric Woerth a vendu un hippodrome contre l’avis des services forestiers officiels, et leurs experts ont pointé du doigt la modestie du prix. Quelques hectares de gazon maudit et bradé. On espère, pour être franc, que l’acheteur n’a pas versé, aussitôt la vente conclue, une contribution à la trésorerie du parti dont une autre casquette de
M. Woerth avait la charge.
À Bercy-sur-Seine, on apprend que le ministre Éric Woerth consentit au contribuable Bernard Tapie, contre l’avis de ses plus hauts fonctionnaires, gardiens du Trésor, un rabais substantiel aux impôts dus sur le montant de l’arbitrage Adidas. Au lieu de 92 ou 65 millions, l’homme d’« affaires » n’aurait payé que 11,2 millions. Voilà bien une affaire gigogne : non seulement l’arbitrage est en cause, mais en plus l’impôt payé sur l’arbitrage a été gentiment réduit…
Bettencourt abusée + Compiègne bradé + Tapie épargné, ça fait lourd. Éric Woerth ressemble de plus en plus à un fusible. C’est un métier, après tout.
Michel Cardoze
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