Après son gendre mêlé à une affaire de corruption, le roi d'Espagne lui-même se retrouve sous les feux de l'actualité pour être allé chasser l'éléphant en Afrique: ces scandales répétés qui secouent la monarchie vont l'obliger à un délicat exercice pour renouer avec le pays.
Le roi «doit prendre soin de l'institution, non plus seulement pour lui, mais pour celui qui vient, le prince Felipe», avertit Antonio Torres del Moral, expert de la monarchie espagnole.
Les récents scandales, s'ajoutant aux accrocs de santé d'un souverain âgé de 74 ans, ébranlent les fondements mêmes de la monarchie, à l'heure où les convictions républicaines gagnent du terrain en Espagne et où se profile la transition avec le prince héritier.
«Je regrette beaucoup. Je me suis trompé et cela ne se reproduira plus»: le roi Juan Carlos a surpris le pays en présentant mercredi ces excuses inédites pour sa coûteuse expédition au Botswana, qui a heurté les Espagnols au moment où ils souffrent de la crise. De nombreux commentateurs ont estimé que le souverain avait bien fait, et récupéré ainsi une situation qui devenait dangereuse.
«Le roi a très bien fait parce qu'il était préoccupant que son comportement soit jugé frivole par l'opinion publique, en allant chasser l'éléphant quand il y a cinq millions de chômeurs», estime Antonio Torres del Moral.
«Soit le roi demandait pardon et tentait de récupérer le capital de sympathie d'une bonne partie de la société, soit la monarchie courait cette fois un grave danger», souligne José Antonio Zarzalejos, commentateur du journal en ligne El Confidencial. «Le problème n'était pas de secourir le souverain face à une opinion très critique, mais d'éviter d'hypothéquer l'avenir du prince héritier, et donc de l'institution», remarque-t-il.
Perçu comme un homme simple et accessible, respecté pour avoir mené la transition démocratique de l'Espagne après la fin de la dictature franquiste en 1975, Juan Carlos a offert cette semaine un tout autre visage, mettant en danger sa propre image comme celle de la monarchie dans son ensemble.
«Il était nécessaire qu'il dise quelque chose», assure l'historien Angel Bahamonde, parce que «la monarchie est probablement au plus bas dans l'opinion» depuis la mort de Francisco Franco. «A présent, la Maison royale doit dire: 'bien sûr, nous sommes là, il s'agit d'un incident, nous pouvons continuer à agir au service du pays'», remarque le sociologue Fermin Bouza, convaincu que la monarchie, si elle veut se perpétuer, doit travailler à reconstruire son image
...
Alors que la période de la transition démocratique, intimement associée à la figure de Juan Carlos, commence à entrer dans l'Histoire, «la pensée républicaine fait du chemin et est maintenant perçue comme une alternative parfaitement logique», relève Angel Bahamonde.
Felipe VI «règnera probablement», conclut l'historien, mais «le débat monarchie-république est ouvert, et s'intensifiera dans l'avenir».
http://www.20minutes.fr/ledirect/920769/espagne-secouee-scandales-monarchie-devra-renouer-pays
Le roi «doit prendre soin de l'institution, non plus seulement pour lui, mais pour celui qui vient, le prince Felipe», avertit Antonio Torres del Moral, expert de la monarchie espagnole.
Les récents scandales, s'ajoutant aux accrocs de santé d'un souverain âgé de 74 ans, ébranlent les fondements mêmes de la monarchie, à l'heure où les convictions républicaines gagnent du terrain en Espagne et où se profile la transition avec le prince héritier.
«Je regrette beaucoup. Je me suis trompé et cela ne se reproduira plus»: le roi Juan Carlos a surpris le pays en présentant mercredi ces excuses inédites pour sa coûteuse expédition au Botswana, qui a heurté les Espagnols au moment où ils souffrent de la crise. De nombreux commentateurs ont estimé que le souverain avait bien fait, et récupéré ainsi une situation qui devenait dangereuse.
«Le roi a très bien fait parce qu'il était préoccupant que son comportement soit jugé frivole par l'opinion publique, en allant chasser l'éléphant quand il y a cinq millions de chômeurs», estime Antonio Torres del Moral.
«Soit le roi demandait pardon et tentait de récupérer le capital de sympathie d'une bonne partie de la société, soit la monarchie courait cette fois un grave danger», souligne José Antonio Zarzalejos, commentateur du journal en ligne El Confidencial. «Le problème n'était pas de secourir le souverain face à une opinion très critique, mais d'éviter d'hypothéquer l'avenir du prince héritier, et donc de l'institution», remarque-t-il.
Perçu comme un homme simple et accessible, respecté pour avoir mené la transition démocratique de l'Espagne après la fin de la dictature franquiste en 1975, Juan Carlos a offert cette semaine un tout autre visage, mettant en danger sa propre image comme celle de la monarchie dans son ensemble.
«Il était nécessaire qu'il dise quelque chose», assure l'historien Angel Bahamonde, parce que «la monarchie est probablement au plus bas dans l'opinion» depuis la mort de Francisco Franco. «A présent, la Maison royale doit dire: 'bien sûr, nous sommes là, il s'agit d'un incident, nous pouvons continuer à agir au service du pays'», remarque le sociologue Fermin Bouza, convaincu que la monarchie, si elle veut se perpétuer, doit travailler à reconstruire son image
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Alors que la période de la transition démocratique, intimement associée à la figure de Juan Carlos, commence à entrer dans l'Histoire, «la pensée républicaine fait du chemin et est maintenant perçue comme une alternative parfaitement logique», relève Angel Bahamonde.
Felipe VI «règnera probablement», conclut l'historien, mais «le débat monarchie-république est ouvert, et s'intensifiera dans l'avenir».
http://www.20minutes.fr/ledirect/920769/espagne-secouee-scandales-monarchie-devra-renouer-pays