Des dizaines de milliers de personnes, surtout des jeunes, prennent, depuis le 15 mai dernier, les places de villes d'Espagne afin d'y installer des campements dont le but est d'organiser un rassemblement permanent qui mobilise le plus grand nombre autour de la revendication centrale : "une vraie démocratie, tout de suite". Le mouvement, qui a connu une ampleur sans précédent grâce à la vitesse et à la capacité de diffusion qu'offrent les réseaux sur le Web, prend tout le monde de court : les politiciens ne savent plus comment aborder le phénomène, les sociologues se contredisent et les journalistes passent des comparaisons avec les révolutions arabes de l'hiver à de petits encarts très prudents qui reprennent simplement des dépêches d'agence aussi courtes que froides. Tout le monde semble rester sur la réserve, dans une attente de ce qui pourrait advenir d'un mouvement qui, par ailleurs, demande depuis jeudi 19 à s'étendre au niveau international, notamment par des slogans comme : "Peuple d'Europe, debout !". Que deviendra, en effet, ce mouvement dit "spontané", une fois que les élections de ce dimanche seront terminées ? Quel futur pour ces rassemblements dont les organisateurs veillent au maintien du caractère "assembléaire" des prises de décision, sur le côté non récupération possible de la part des partis politiques, l'importance de la non-violence et de la solidarité et qui, depuis quelques jours, se retrouve pris dans un débat autour de la question de savoir s'il faut favoriser l'abstention généralisée, voter pour des partis hors des deux grands (qu'ils rejettent en même temps que l'idée même de bipartisme avec des slogans comme "Vous ne nous représentez pas") ou se constituer, eux-mêmes, en plate-forme politique...
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URL de cet article 13758
http://www.legrandsoir.info/Yes-we-camp-spanishrevolution.html
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