Et si la droite française arrêtait de fantasmer sur Poutine, Orban et Trump ?

Puisqu'elle ne ressuscitera pas Charles de Gaulle, une partie de la droite française espère se trouver des modèles à l'étranger. D'où cette fascination pour ce qui n'est pas français lui vient-elle ? Et, paradoxe, quand s'émancipera-t-elle de son sentiment d'infériorité qui lui fait voir l'extérieur plus beau qu'il ne l'est ?
Longtemps, Vladimir Poutine a été pour une droite un modèle, le dernier défenseur d'une civilisation en voie de disparition. Il a été le rempart viril d'une culture pervertie par le « métissage » et le « wokisme ». Le président russe n'ignorait aucunement ce sentiment, en jouait par ses mises en scène musclées, aussi bien à destination de ses compatriotes que des patriotes des autres nations en mal de testostérone. « Monsieur Poutine est un patriote. Il est attaché à la souveraineté de son peuple. Il a conscience que nous défendons des valeurs communes. Ce sont les valeurs de la civilisation européenne », expliquait Marine Le Pen avant l'invasion russe en Ukraine dans un entretien à la presse autrichienne. « Je rêve d'un Poutine français », a longtemps déclaré Éric Zemmour. La guerre en Ukraine et les manœuvres antifrançaises de la Russie en Afrique ont rendu difficile l'expression d'une idolâtrie à l'égard du maître du Kremlin.

Un autre homme jouit d'un prestige auprès de nos nationalistes : Viktor Orban. « Viktor Orban est à la pointe du combat contre le wokisme », a estimé Marion Maréchal. Hostile à l'immigration, le président hongrois a lancé une politique nataliste dans un pays où la démographie décline depuis les années 1980. En 2023, à Budapest, il a accueilli un « sommet de la démographie » au cours duquel, à la tribune, il a repris la thèse du « grand remplacement » et a dit agir au nom des « valeurs chrétiennes ». Stimuler la natalité étant une politique longue et complexe, la Hongrie a vu son nombre d'immigrés légaux passer, entre 2018 et 2023, de 263 445 à 403 112, soit une augmentation d'environ 53 % (selon les chiffres de la Commission européenne). Qu'importe la réalité, seuls comptent les coups de menton volontaristes. Le caractère illibéral du leader hongrois, qui garde un pied à l'intérieur des institutions européennes et un autre à l'extérieur, a les faveurs de nos souverainistes, qui, en réalité, n'ont absolument plus rien de souverainiste puisqu'il est entendu que le contrôle des frontières et de la monnaie est l'alpha et l'oméga de cette politique. En France, aujourd'hui, aucun parti de la droite nationaliste ne souhaite quitter l'Union européenne et l'euro.

« Il a émergé un nouveau monde ces dernières années, c'est celui de Vladimir Poutine et celui de Donald Trump », affirmait Marine Le Pen en 2017. Depuis quelques mois, la droite française découvre, non sans quelques étoiles dans les yeux, Donald Trump version 2025. Députée européenne Reconquête !, Sarah Knafo, comme Éric Zemmour, était aux États-Unis pour l'investiture du président républicain. « Trump, c'est l'homme qui a redonné une voix à la majorité silencieuse », estime Philippe de Villiers. Si Trump les fascine, il y a aussi Elon Musk et surtout le vice-président J. D. Vance. Qu'importe si ceux-là conchient l'Europe, la France et ce que nous représentons. Ils sont forts, donc admirables. Gare à cette faiblesse…

 
Qu'importe si ceux-là conchient l'Europe, la France et ce que nous représentons. Ils sont forts, donc admirables. Gare à cette faiblesse…



Exactement. Et concernant De Gaulle....on oublie l'histoire. C'est cette même extrême droite qui a attenté plusieurs fois à sa vie.

Des hypocrites qui en appellent à De Gaulle....qu'ils ont haï...

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22 août 1962 au soir, flash spécial : «Un attentat vient d’avoir lieu contre le président de la République». Le général de Gaulle et son épouse en sortent miraculeusement indemnes. Retour sur cet événement perpétrés par des ultras de l'Algérie française.

En début de soirée, ce 22 août, à 19h45, la DS-19 présidentielle quitte l’Elysée en compagnie d’une voiture de sécurité et de deux motards. Sur la banquette arrière se sont assis de Gaulle et son épouse. Le véhicule est conduit par le chauffeur attitré du Palais, le gendarme Francis Marroux. A ses côtés prend place le général de Boissieu, gendre du président.

A 20 h 20 le convoi approche du carrefour du Petit-Clamart. La route est dégagée, à l’exception d’une estafette jaune garée sur le bas-côté. Alors que la voiture arrive à sa hauteur, plusieurs armes automatiques se mettent à tirer.

La DS est touchée à plusieurs endroits. Le chauffeur accélère mais une seconde voiture, une Citroën ID-19 bleue, la prend en chasse. Les occupants ouvrent le feu à plusieurs reprises avant de prendre la fuite.
Malgré le choc de l’attentat, le chauffeur parvient à Villacoublay. Le président et tous les passagers de l’escorte sont indemnes.


Un commando de douze hommes​

Une gigantesque chasse à l'homme est lancée le soir même. L’enquête aboutit au bout de seulement quinze jours, bénéficiant de hasards et d’étonnantes imprudences des conjurés. Les suspects sont interpellés et avec eux sont retrouvées leurs armes. Certains d'entre eux préparaient une nouvelle opération visant à nouveau le président.


Le commando se compose de douze hommes, Jean Bastien-Thiry en est l’énigmatique leader. Il s'agit d'un homme de 34 ans, brillant polytechnicien, lieutenant-colonel de l’armée française, fervent catholique et patriote, qui voit en de Gaulle un « tyran » abandonnant l’Algérie française.
Son second, Alain de La Tocnaye, considère de Gaulle comme un « cryptocommuniste », tout comme les Hongrois Lazlo Varga, Lajos Marton et Gyula Sari. Le reste du commando est composé de métropolitains et de Pieds-noirs.


Le dernier fusillé de l’Histoire​

Après les premières arrestations des membres du commando, Bastien-Thiry est à son tour arrêté le 17 septembre 1962.

Le procès débute au fort de Vincennes le 28 janvier 1963. Neuf accusés sur les douze qui constituaient le commando comparaissent devant la Cour militaire de justice.
Le 4 mars 1963, Bastien-Thiry est jugé coupable de la planification de l’attentat et condamné à mort. Il est fusillé le 11 mars 1963 au fort d’Ivry.
Il restera dans l’Histoire comme le dernier condamné à mort fusillé en France. On estime aujourd'hui que l'ingénieur fut également responsable de l'attentat de Pont-sur-Seine.

Alain de la Tocnaye et Jacques Prévost, eux aussi condamnés à mort, seront graciés en 1968, ainsi que les tireurs condamnés à différentes peines de réclusion. Pendant le procès, l’avocat de Bastien-Thiry, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancourt, évoquera pour sa défense la thèse de l’enlèvement plutôt que la volonté de tuer. Une thèse très largement contestée, notamment par l’un des conjurés, Lajos Marton.



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Puisqu'elle ne ressuscitera pas Charles de Gaulle, une partie de la droite française espère se trouver des modèles à l'étranger. D'où cette fascination pour ce qui n'est pas français lui vient-elle ? Et, paradoxe, quand s'émancipera-t-elle de son sentiment d'infériorité qui lui fait voir l'extérieur plus beau qu'il ne l'est ?
Longtemps, Vladimir Poutine a été pour une droite un modèle, le dernier défenseur d'une civilisation en voie de disparition. Il a été le rempart viril d'une culture pervertie par le « métissage » et le « wokisme ». Le président russe n'ignorait aucunement ce sentiment, en jouait par ses mises en scène musclées, aussi bien à destination de ses compatriotes que des patriotes des autres nations en mal de testostérone. « Monsieur Poutine est un patriote. Il est attaché à la souveraineté de son peuple. Il a conscience que nous défendons des valeurs communes. Ce sont les valeurs de la civilisation européenne », expliquait Marine Le Pen avant l'invasion russe en Ukraine dans un entretien à la presse autrichienne. « Je rêve d'un Poutine français », a longtemps déclaré Éric Zemmour. La guerre en Ukraine et les manœuvres antifrançaises de la Russie en Afrique ont rendu difficile l'expression d'une idolâtrie à l'égard du maître du Kremlin.

Un autre homme jouit d'un prestige auprès de nos nationalistes : Viktor Orban. « Viktor Orban est à la pointe du combat contre le wokisme », a estimé Marion Maréchal. Hostile à l'immigration, le président hongrois a lancé une politique nataliste dans un pays où la démographie décline depuis les années 1980. En 2023, à Budapest, il a accueilli un « sommet de la démographie » au cours duquel, à la tribune, il a repris la thèse du « grand remplacement » et a dit agir au nom des « valeurs chrétiennes ». Stimuler la natalité étant une politique longue et complexe, la Hongrie a vu son nombre d'immigrés légaux passer, entre 2018 et 2023, de 263 445 à 403 112, soit une augmentation d'environ 53 % (selon les chiffres de la Commission européenne). Qu'importe la réalité, seuls comptent les coups de menton volontaristes. Le caractère illibéral du leader hongrois, qui garde un pied à l'intérieur des institutions européennes et un autre à l'extérieur, a les faveurs de nos souverainistes, qui, en réalité, n'ont absolument plus rien de souverainiste puisqu'il est entendu que le contrôle des frontières et de la monnaie est l'alpha et l'oméga de cette politique. En France, aujourd'hui, aucun parti de la droite nationaliste ne souhaite quitter l'Union européenne et l'euro.

« Il a émergé un nouveau monde ces dernières années, c'est celui de Vladimir Poutine et celui de Donald Trump », affirmait Marine Le Pen en 2017. Depuis quelques mois, la droite française découvre, non sans quelques étoiles dans les yeux, Donald Trump version 2025. Députée européenne Reconquête !, Sarah Knafo, comme Éric Zemmour, était aux États-Unis pour l'investiture du président républicain. « Trump, c'est l'homme qui a redonné une voix à la majorité silencieuse », estime Philippe de Villiers. Si Trump les fascine, il y a aussi Elon Musk et surtout le vice-président J. D. Vance. Qu'importe si ceux-là conchient l'Europe, la France et ce que nous représentons. Ils sont forts, donc admirables. Gare à cette faiblesse…

C’est qui la droite française ?
 
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