L’affaire, emblématique des abus policiers aux Etats-Unis, remonte à septembre 2017, lorsque des policiers blancs s’en étaient pris à un collègue noir en civil chargé de collecter des renseignements lors d’une manifestation dans la ville de Saint-Louis.
La justice américaine a prononcé des premières peines contre des policiers blancs qui, en 2017, avaient roué de coups un manifestant noir sans savoir qu’il s’agissait en fait d’un collègue travaillant sous couverture.Un juge fédéral a condamné mardi 13 juillet à plus de quatre ans de prison Randy Hays, âgé de 34 ans, qui avait plaidé coupable d’« usage déraisonnable de la force », d’après des documents judiciaires. Jeudi, son ex-petite amie, Bailey Colletta, qui avait tenté de le couvrir, a écopé de trois ans de prison avec sursis pour faux témoignage, selon des journalistes du quotidien local St-Louis Post-Dispatch.
En juin, un autre agent, Dustin Boone, avait été reconnu coupable par un jury. Sa peine sera prononcée le 15 septembre, quatre ans jour pour jour après l’événement à l’origine de cette affaire, emblématique parmi d’autres des abus policiers aux Etats-Unis.
« Ça va être fun de taper sur ces têtes de nœud »
Le 15 septembre 2017, la ville de Saint-Louis, dans le Missouri, s’était embrasée après l’acquittement d’un policier blanc qui avait tué en 2011 un homme noir lors d’une course-poursuite. La ville avait alors déployé des unités antiémeute pour ramener le calme.Chargés de procéder à l’arrestation des éléments perturbateurs, plusieurs agents avaient, selon l’acte d’accusation, exprimé leur « mépris pour les manifestants » et leur « excitation à l’idée d’utiliser la force contre eux ». « Ça va être fun de taper sur ces têtes de nœud quand le soleil sera tombé et qu’on ne pourra plus nous reconnaître », avait ainsi déclaré Dustin Boone dans une discussion retranscrite dans un document judiciaire.
C’est ainsi que le 17 septembre, ils s’en étaient pris à un collègue noir en civil, Luther Hall, qui était chargé de collecter des renseignements dans les cortèges. Croyant qu’il s’agissait d’un manifestant, ils l’avaient « jeté au sol et roué de coups, alors qu’il coopérait et ne posait aucune menace physique », selon l’acte d’inculpation. Son coéquipier blanc, lui aussi en civil, avait en revanche échappé à leurs coups.
Après avoir découvert son identité, ils avaient produit de faux témoignages pour tenter de justifier leur comportement. Ils avaient aussi contacté leur victime, policier d’une expérience de vingt-deux ans, pour la dissuader de porter plainte, sans succès. En février, la ville de Saint-Louis a accepté de verser 5 millions de dollars à M. Hall pour mettre un terme à une plainte au civil.
Etats-Unis : des policiers blancs condamnés pour avoir battu un collègue noir en civil
L’affaire, emblématique des abus policiers aux Etats-Unis, remonte à septembre 2017, lorsque des policiers blancs s’en étaient pris à un collègue noir en civil chargé de collecter des renseignements lors d’une manifestation dans la ville de Saint-Louis.
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