Excellent article sur les dessous de l'affaire Germaneau, du jeu d'influence entre l'Algérie, la France et les Etats-Unis quant au leadership sécuritaire régional. Je mets le lien pour ceux qui veulent lire l'article en entier (allez comptez une vingtaine de minutes) : c'est très instructif. Sinon, j'ai préféré éditer le dernier paragraphe qui conclue plus généralement.
http://www.rue89.com/2010/08/09/ger...erie-dans-le-fiasco-militaire-francais-161541
La perception d'une France se comportant comme un cowboy néo-colonial endommagerait sa stature dans la région. Pour Sarkozy, dont la décision de choisir cette option à haut risque était sans doute une manière de contrer l'impact de l'affaire Bettencourt-Woerth, il y a désormais le danger que cette opération puisse être comparée à la tentative de Jimmy Carter en 1980 de libérer les otages en Iran, ou pire, au fiasco de l'opération des services français contre le Rainbow Warrior en 1985.
Pour les pays de la région, cela démontre leur incapacité à détruire Al Qaeda et à assurer leur propre sécurité, tout en démontrant que la seule puissance régionale capable d'assurer ce rôle est l'Algérie. Tout la stratégie du DRS en créant l'Aqmi dans la région sahélienne en 2006, a été de convaincre les Occidentaux, et en particulier les Etats-Unis, du rôle indispensable de l'Algérie comme gendarme régional.
A côté du DRS, l'autre vainqueur est, bien sûr, son complice, l'Aqmi. L'épisode lui a offert une victoire de propagande qui relance son impact dans la région, et sa capacité à recruter au-delà du cercle initial des « musulmans en colère ».
L'insécurité dans la région s'est assurément aggravée. Plusieurs leaders d'Aqmi ont menacé de représailles les intérêts occidentaux, comme l'a clairement indiqué une mise en garde du Département d'Etat américain.
Photo : une journaliste lit un article sur Michel Germaneau, à la mairie de Marcoussis, le 26 juillet 2010 (Gonzalo Fuentes/Reuters)
http://www.rue89.com/2010/08/09/ger...erie-dans-le-fiasco-militaire-francais-161541
La perception d'une France se comportant comme un cowboy néo-colonial endommagerait sa stature dans la région. Pour Sarkozy, dont la décision de choisir cette option à haut risque était sans doute une manière de contrer l'impact de l'affaire Bettencourt-Woerth, il y a désormais le danger que cette opération puisse être comparée à la tentative de Jimmy Carter en 1980 de libérer les otages en Iran, ou pire, au fiasco de l'opération des services français contre le Rainbow Warrior en 1985.
Pour les pays de la région, cela démontre leur incapacité à détruire Al Qaeda et à assurer leur propre sécurité, tout en démontrant que la seule puissance régionale capable d'assurer ce rôle est l'Algérie. Tout la stratégie du DRS en créant l'Aqmi dans la région sahélienne en 2006, a été de convaincre les Occidentaux, et en particulier les Etats-Unis, du rôle indispensable de l'Algérie comme gendarme régional.
A côté du DRS, l'autre vainqueur est, bien sûr, son complice, l'Aqmi. L'épisode lui a offert une victoire de propagande qui relance son impact dans la région, et sa capacité à recruter au-delà du cercle initial des « musulmans en colère ».
L'insécurité dans la région s'est assurément aggravée. Plusieurs leaders d'Aqmi ont menacé de représailles les intérêts occidentaux, comme l'a clairement indiqué une mise en garde du Département d'Etat américain.
Photo : une journaliste lit un article sur Michel Germaneau, à la mairie de Marcoussis, le 26 juillet 2010 (Gonzalo Fuentes/Reuters)