Existe-il une mafia des grâces royales ?

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amsawad

Tayri nem tuder g-ul inu
Un très bon article de Karim Rbati :

Depuis le déclenchement du scandale de la grâce royale accordée indûment au pédophile de nationalité espagnole, Daniel Fino Calvan, une question subsidiaire n’a pas cessé de me tarauder: existe-t-il une mafia des grâces royales? Mais comme je ne dispose d’aucune donnée factuelle, à laquelle seul un juge indépendant ou un authentique journaliste d’investigation pourraient accéder (ce qui est quasiment impossible au Maroc), je me suis abstenu de m’exprimer sur le sujet, pour éviter d’alimenter le concert des confusions que suscite cette affaire pathétique.

Or, après avoir lu le récit vraisemblable du site Lakome concernant l’imbroglio de cette grâce, la même question s’est imposée à moi de nouveau; car si ce récit crédible introduit une certaine logique dans l’enchaînement des faits, il n’en suscite pas moins beaucoup d’interrogations et, notamment, dans les interstices de ses chaînons manquants: pour le dire clairement, que s’est-il passé entre, d’une part, l’élaboration des deux listes préliminaires (l’une pour de prisonniers espagnols candidats au transfert intercarcéral, l’autre pour ceux soumis à la grâce royale) et, d’autre part, la liste définitive des heureux élus, où figuraient tous détenus espagnoles y compris le pédophile par qui le scandale est arrivé ?

Honnêtement, je n’ai aucune prétention à apporter une réponse catégorique à cette autre question, mais je suis d’avis qu’il est tout aussi vraisemblable qu’entre les deux listes une main invisible ou même plusieurs soient intervenues sans laisser de traces qui puisse permettre de les identifier. Jusqu'à présent je n'ai lu nulle part aucune référence sur l’existence d’une quelconque mafia des grâces royales, mais il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir une sorte de réseau de corruption aussi bien rodé qu’anonyme et pourquoi pas une mafia qui sévirait entre les coulisses des prisons et ceux de l’état-Makhzen ?

Le seul soucis de cette thèse, c’est qu’on n’a aucun moyen de la vérifier, surtout dans un état et une société rongées par la corruption à tous les niveaux et où la loi de l’omerta est de rigueur. Par conséquent, il serait vain de se lancer dans une chasse aux sorcières qui ne résoudra pas le fond du problème, car les défaillances du régime makhzenien, on le sait trop bien, sont moins le fait de personnes que le produit du système qui les a crées, façonnés et qu’à leur tour ils nourrissent et reproduisent
 
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