Washington – L’expulsion par le régime algérien vers le Maroc de réfugiés syriens, dont des femmes et des enfants, est un acte “immoral qui choque les consciences”, intervenu, qui plus est, au moment où la communauté internationale, et “pas uniquement la Oumma arabo-islamique”, sont préoccupés par la grave situation humanitaire qu’endure le peuple syrien.
“Comment des nations civilisées peuvent-elles tourner le dos à des ressortissants syriens désespérés qui cherchent refuge”, s’indigne Peter Pham, Directeur de l’Africa Center, au sein de l’Atlantic Council, un think tank basé à Washington, en pointant du doigt “un geste regrettable”, tout en se disant “pas surpris” de la dernière sortie du gouvernement algérien.
Et d’expliquer que le régime algérien “a si longtemps foulé au pied les conventions internationales relatives aux droits des réfugiés comme en atteste la séquestration des populations dans les camps de Tindouf, sacrifiées sur l’autel de considérations cyniques”.
Etant donné “ce comportement typique, il n’est donc pas surprenant aujourd’hui de voir le régime algérien expulser des réfugiés syriens en faisant peu de cas de leurs droits humanitaires les plus élémentaires, un drame qui trouve son écho dans les violations perpétrées dans des mouroirs à ciel ouvert au sud-ouest de l’Algérie”, a poursuivi cet expert.
Peter Pham a relevé qu’à travers l’expulsion de réfugiés syriens, le régime algérien viole aussi les principes de bon voisinage et porte un autre coup dur aux aspirations des peuples de la région à l’intégration économique dans un cadre favorisant la synergie des ressources pour mieux bénéficier de ses dividendes.
Joe Grieboski, Président du conseil d’administration du Institute on Religion and Public Policy (IRPP), basé à Washington, voit pour sa part dans cette expulsion “immorale” par le régime algérien de réfugiés syriens dans une situation d’extrême vulnérabilité, une action “typique” de la part d’Alger, qui “se dérobe encore une fois à ses obligations internationales”.
“Pour tout vous dire, la déportation vers le Maroc par le gouvernement algérien de ces réfugiés désespérés n’est en aucun cas une surprise, sachant que durant plus de trois décennies Alger n’a pas daigné montrer la moindre préoccupation, ni le moindre élan humanitaire aux vies de milliers de réfugiés sub-sahariens à ses frontières et encore moins pour les affres endurées par les populations séquestrées dans les camps de Tindouf”, a déploré ce spécialiste de la région d’Afrique du nord et du Moyen-Orient.
Et de s’interroger: “Pourquoi devrions-nous s’attendre à ce que le régime algérien renonce à sa nature en se montrant soucieux du sort des réfugiés syriens ayant fui la violence dans leur propre pays?”. Cette déportation constitue “une déclaration de soutien d’Alger au régime sanguinaire de Bashar Al-Assad et démontre que le régime algérien n’a que faire du drame que vit le peuple syrien”.
En expulsant ces réfugiés syriens, le régime algérien “ne montre aucune compassion face à un drame humanitaire et encore moins le respect dû aux principes cardinaux, conventions internationales relatives aux réfugiés et aux droits de l’Homme les plus élémentaires”, a-t-il encore regretté.
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