Lidée reçue. Malgré labondance dinformations sur la sexualité, nous sommes encore victimes de préjugés qui peuvent compliquer notre vie sexuelle. Chaque mois, Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, remet à sa place lune de ces croyances.
Bernadette Costa-Prades
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Catherine Blanc est notamment lauteure de La sexualité des femmes nest pas celle des magazines (Pocket, Évolution, 2009).
« De quels fantasmes parle cette idée reçue ? Le plus souvent, de scénarios conscients destinés à procurer une excitation sexuelle. Pour la psychanalyse, les fantasmes ne se réduisent pas à cela. Ils sont avant tout une production imaginaire inconsciente, exprimant des désirs tout aussi inconscients, qui racontent notre volonté de pouvoir sur lautre, notre agressivité, notre soumission Et ils se traduisent, ou pas, selon lautorisation que lon se donne, en scénarios conscients. Mais qui dit conscience ne dit pas réalisation dans la vie ! Prenons le cas, fréquent, du fantasme dun inconnu qui se glisse dans le lit dune femme pour lui faire lamour. Que raconte- t-il delle ? Jai du désir, je ne le sais pas, mais lautre le sait. Il me le révèle, donc je nen ai pas la responsabilité et je jouis à mon insu. Dans le réel, cette femme naurait aucune envie dune telle situation, mais cette mise en scène imaginaire la dédouane de la culpabilité de son désir. Les fantasmes préexistent à lacte sexuel. Cest pourquoi ils restent les mêmes, quel que soit notre partenaire.
Nos pensées nappartiennent quà nous. Doù vient alors notre culpabilité ? De lamour fusionnel que nous ressentions envers notre mère lorsque nous étions bébé, de ce sentiment quelle savait mieux que nous ce qui se passait en nous. Peu à peu, nous avons gagné en autonomie, expérimenté la distance, notamment dans le secret de nos pensées. Quelle jouissance merveilleuse déchapper à cette mère perçue comme toute-puissante ! Nous avons pu commencer à nous appartenir et à accepter quelle ne soit pas essentiellement au service de nos besoins. Seulement, avec cette prise de distance, nous avons craint le désamour, la fi n des bons soins dont nous dépendions. Cest ce qui explique notre peur de trahir lautre en fantasmant ailleurs. Toute relation amoureuse est traversée par cette tension entre envie dêtre soi et désir de fusion pour combler nos besoins. »
http://www.psychologies.com/Couple/...ers/Fantasmer-sur-un-autre-est-ce-du-desamour
Bernadette Costa-Prades
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Catherine Blanc est notamment lauteure de La sexualité des femmes nest pas celle des magazines (Pocket, Évolution, 2009).
« De quels fantasmes parle cette idée reçue ? Le plus souvent, de scénarios conscients destinés à procurer une excitation sexuelle. Pour la psychanalyse, les fantasmes ne se réduisent pas à cela. Ils sont avant tout une production imaginaire inconsciente, exprimant des désirs tout aussi inconscients, qui racontent notre volonté de pouvoir sur lautre, notre agressivité, notre soumission Et ils se traduisent, ou pas, selon lautorisation que lon se donne, en scénarios conscients. Mais qui dit conscience ne dit pas réalisation dans la vie ! Prenons le cas, fréquent, du fantasme dun inconnu qui se glisse dans le lit dune femme pour lui faire lamour. Que raconte- t-il delle ? Jai du désir, je ne le sais pas, mais lautre le sait. Il me le révèle, donc je nen ai pas la responsabilité et je jouis à mon insu. Dans le réel, cette femme naurait aucune envie dune telle situation, mais cette mise en scène imaginaire la dédouane de la culpabilité de son désir. Les fantasmes préexistent à lacte sexuel. Cest pourquoi ils restent les mêmes, quel que soit notre partenaire.
Nos pensées nappartiennent quà nous. Doù vient alors notre culpabilité ? De lamour fusionnel que nous ressentions envers notre mère lorsque nous étions bébé, de ce sentiment quelle savait mieux que nous ce qui se passait en nous. Peu à peu, nous avons gagné en autonomie, expérimenté la distance, notamment dans le secret de nos pensées. Quelle jouissance merveilleuse déchapper à cette mère perçue comme toute-puissante ! Nous avons pu commencer à nous appartenir et à accepter quelle ne soit pas essentiellement au service de nos besoins. Seulement, avec cette prise de distance, nous avons craint le désamour, la fi n des bons soins dont nous dépendions. Cest ce qui explique notre peur de trahir lautre en fantasmant ailleurs. Toute relation amoureuse est traversée par cette tension entre envie dêtre soi et désir de fusion pour combler nos besoins. »
http://www.psychologies.com/Couple/...ers/Fantasmer-sur-un-autre-est-ce-du-desamour