salam
Les autorités sont déterminées à raser la cité universitaire Dhar Mehraz de Fès, l’une des plus anciennes du pays. Le prétexte ne résiste pas aux faits. L’on avance ainsi que le bâtiment menace ruine et qu’il représente un grand danger pour les étudiants. Ce qui n’est pas totalement faux, certes. Mais ce n’est pas palpable, ni rationnel, encore moins crédible comme raison.
Il existe ainsi une multitude de solutions alternatives, pour sauvegarder une aussi jolie bâtisse coloniale. La volonté n’y est pas. Secret de Polichinelle, les autorités veulent depuis longtemps ne plus entendre parler de cet édifice dit toujours «sources de problèmes». Les décideurs attendaient juste le timing approprié.
D’ailleurs, il n’y a eu aucun respect du processus de prise de décision. Les étudiants ont été pris de court. C’est dire qu’elle n’a rien d’une décision normale et habituelle, mais bel et bien sécuritaire et partant surprenante, question d’éviter toute résistance possible. Depuis longtemps, des velléités mercantilistes malsaines tournent autour de l’espace en question, et la Faculté des lettres et des sciences humaines qui est du même ordre architectural et qui demeure dans la même situation de dégradation reste aussi menacée.
Ce qui discrédite, par contre, la version des autorités, c’est l’alternative tangible que proposent tous les architectes du monde à la vue de cette jolie demeure collective : la restauration. Pas question ! Il faut en finir avec le mythe Dhar Mehraz qui hantait les sécuritaires…, en finir aussi avec tout ce qu’il symbolise. Une mémoire pour des générations qui sont passées par ses studios à quatre et qui se transformaient en chambres à six ou huit personnes, et parfois même plus.
Certaines d’entre elles ne désemplissaient jamais, ni dormaient et restaient toujours ouvertes aux derniers venus et aux sans-abris. La situation matérielle des étudiants n’étant point à rappeler.
Le statut d’institution incarnant une sorte d’opposition au pouvoir et aux politiques impopulaires, en a fait aussi le théâtre d’événements parfois très dramatiques. Le 20 janvier 1988, et suite à une intervention du SMI, l’étudiant Adel Ajraoui allait décéder, après avoir chuté du haut d’un étage.
Le même jour, et non loin de cette bâtisse, Zoubida Khalifa allait mourir d’une balle réelle, une autre avait touché l’étudiant Aziz Arrach, qui vit toujours handicapé… Un autre étudiant mourra suite à l’intervention des SMI, vers la fin de la décennie écoulée.
http://www.libe.ma/Faut-il-raser-la-cite-universitaire-Dhar-Mehraz_a43101.html
Les autorités sont déterminées à raser la cité universitaire Dhar Mehraz de Fès, l’une des plus anciennes du pays. Le prétexte ne résiste pas aux faits. L’on avance ainsi que le bâtiment menace ruine et qu’il représente un grand danger pour les étudiants. Ce qui n’est pas totalement faux, certes. Mais ce n’est pas palpable, ni rationnel, encore moins crédible comme raison.
Il existe ainsi une multitude de solutions alternatives, pour sauvegarder une aussi jolie bâtisse coloniale. La volonté n’y est pas. Secret de Polichinelle, les autorités veulent depuis longtemps ne plus entendre parler de cet édifice dit toujours «sources de problèmes». Les décideurs attendaient juste le timing approprié.
D’ailleurs, il n’y a eu aucun respect du processus de prise de décision. Les étudiants ont été pris de court. C’est dire qu’elle n’a rien d’une décision normale et habituelle, mais bel et bien sécuritaire et partant surprenante, question d’éviter toute résistance possible. Depuis longtemps, des velléités mercantilistes malsaines tournent autour de l’espace en question, et la Faculté des lettres et des sciences humaines qui est du même ordre architectural et qui demeure dans la même situation de dégradation reste aussi menacée.
Ce qui discrédite, par contre, la version des autorités, c’est l’alternative tangible que proposent tous les architectes du monde à la vue de cette jolie demeure collective : la restauration. Pas question ! Il faut en finir avec le mythe Dhar Mehraz qui hantait les sécuritaires…, en finir aussi avec tout ce qu’il symbolise. Une mémoire pour des générations qui sont passées par ses studios à quatre et qui se transformaient en chambres à six ou huit personnes, et parfois même plus.
Certaines d’entre elles ne désemplissaient jamais, ni dormaient et restaient toujours ouvertes aux derniers venus et aux sans-abris. La situation matérielle des étudiants n’étant point à rappeler.
Le statut d’institution incarnant une sorte d’opposition au pouvoir et aux politiques impopulaires, en a fait aussi le théâtre d’événements parfois très dramatiques. Le 20 janvier 1988, et suite à une intervention du SMI, l’étudiant Adel Ajraoui allait décéder, après avoir chuté du haut d’un étage.
Le même jour, et non loin de cette bâtisse, Zoubida Khalifa allait mourir d’une balle réelle, une autre avait touché l’étudiant Aziz Arrach, qui vit toujours handicapé… Un autre étudiant mourra suite à l’intervention des SMI, vers la fin de la décennie écoulée.
http://www.libe.ma/Faut-il-raser-la-cite-universitaire-Dhar-Mehraz_a43101.html