Fedasil: condamné pour calomnie sur les forums

MailPrintSource: lavenir F.D.


CHARLEROI - Viré de Fedasil, Jean-Jacques s’était épanché sur son ex-employeur sur les sites d’infos.

Malgré les avertissements qui figurent sur l’ensemble des sites de presse, certains internautes s’acharnent à déposer des commentaires injurieux, diffamants et calomnieux. Les filtres de services web n’étant pas hermétiques et les modérateurs souvent inexistants, ces propos sont souvent diffusés au grand public. Or, chaque auteur reste pénalement responsable de ses actes.

Le tribunal correctionnel de Charleroi jugeait ce vendredi un dossier de ce genre. Ex-employé du centre Fédasil de Morlanwelz, Jean-Jacques était ainsi poursuivi pour avoir calomnié son ancien patron sur Internet. Ce qu’il a nié formellement. «Lorsque j’ai été licencié à ma plus grande surprise, un mouvement de solidarité s’est formé autour de moi. Il y a eu des articles de presse, notamment dans le Soir», a raconté le prévenu à l’audience. «Mais jamais je n’aurais utilisé ces forums pour faire passer des messages injurieux».

Le problème, c’est que, suite au dépôt de plainte de Fédasil, les enquêteurs ont identifié l’adresse IP de l’auteur des commentaires qui, en substance, traitaient le directeur de «crétin», de «pauvre type», «d’incapable arriviste» et qui accusaient le «centre de la honte d’avoir couvert une affaire de prostitution en son sein». Et c’est le nom de Jean-Jacques qui est apparu. «Je suppose que des ex-collègues, qui étaient venus me soutenir chez moi, ont dû taper ces messages sur mon PC, à mon insu. Ce n’est pas mon style d’agir comme ça».

Pour l’avocate de Fédasil et la substitute Lardinois, les faits sont pourtant établis. Les commentaires ont été postés sur plusieurs jours, ce qui voudrait dire que les «amis» auraient été présents à chaque fois. «Et même si le prévenu a laissé faire quelqu’un d’autre, il reste qu’il a mis son matériel à disposition et qu’il s’est ainsi rendu coauteur de l’infraction», a souligné le parquet.

Me Delvigne, conseil de Jean-Jacques a pour sa part plaidé l’acquittement, estimant que son client n’avait ni écrit ces commentaires, ni sciemment prêté son PC dans ce but. Le tribunal a toutefois suivi la thèse du Parquet, estimant que Jean-Jacques avait coopéré à l’exécution de l’infraction, même si l’on ne peut prouver que c’est lui qui a écrit ces propos. Vu son absence d’antécédents judiciaire, il obtient la suspension du prononcé.

F.D.
 
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