Un vent malsain souffle en ce moment sur le Maroc… La société suinte un sentiment d’énervement, voire même de crispation. La raison de cela porte un nom et un visage : Abdelilah Benkirane. Lui est chef du gouvernement et fait de la politique. En face, les rangs modernistes s’agrègent contre lui et montent au créneau. Entre les deux, les autres roulent, chacun pour sa chapelle. Et tout cela donne ce climat délétère que nous vivons aujourd’hui, fait d’incompréhension au mieux, d’invective au pire.
Le chef du gouvernement, tout à sa passion politique, fait feu de tout bois, à la recherche d’une longévité – possible et probable – au poste qui est aujourd’hui le sien. Il connaît bien son pays et s’adresse à la majorité silencieuse, mais votante. Pour cela, il avance à la manière d’un bulldozer, balayant sur son passage toutes les considérations sociales et les acquis obtenus par différentes franges de la population. En effet, comparer les femmes à des « trias » (lustres) n’est pas très heureux, mais si ses contempteurs sont très audibles et remuants, sa cible en revanche est aussi discrète que déterminante. Allez demander aux femmes de milieux défavorisés, et vous prendrez la mesure des points qu’il a engrangés en les qualifiant de « tria », un objet coûteux que les ménages marocains achètent à prix d’or, même si le chef du gouvernement a quand même réduit les femmes au rang d’objet.
Face à lui, les modernistes. Ils crient à l’infamie, hurlent à la mort, se mobilisent et se radicalisent. Mais électoralement, ils ne pèsent rien, ou si peu, d’où son audace. Ils disputent à Benkirane son conservatisme qui l’a fait élire par les populations, à la régulière. La précision n’est nullement un détail, elle est même de taille.
Le chef du gouvernement, à l’approche des élections et alors qu’il est à la deuxième moitié de son mandat, cultive son jardin électoral et caresse son monde dans le sens du voile, lançant ses couplets tantôt patriotiques, tantôt pathétiques, avec le succès que l’on sait.
Or, les deux camps pèchent par orgueil. Les uns campent sur l’aspect conservateur et l’image stéréotypée de la femme au foyer, avec un petit chouiya de machisme, quand les autres semblent animés par un rejet viscéral de Benkirane et des islamistes dits modérés, quoi qu’ils disent et quoiqu’ils fassent, avec un zeste de mépris pour ces types venus d’on ne sait où et qui prétendent gérer le pays on ne sait comment. Un déni de compétence.
Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’une tendance se dessine aux Etats-Unis, par exemple, avec un retour des femmes au foyer ; ainsi, elles sont 25% de femmes américaines sans travail et n’en cherchant pas à être titulaires de diplômes supérieurs, et ils sont 2 millions d’hommes au foyer (contre la moitié en 1989), pour s’occuper de leurs enfants.
En Europe, la même courbe du retour des femmes en leurs foyers se dessine, essentiellement dans les pays du nord du continent. Ecoutons Jacques Séguéla : « La femme doit être l’égale de l’homme dans les chiffres, les postes occupés et la perception de la société mais sa mission première reste l’enfantement, voire l’enfantement au monde ».
En Allemagne, les femmes ayant choisi de rester chez elles pour s’occuper de leur foyer et de leur progéniture reçoivent ce que l’on appelle outre-Rhin, la « prime au fourneau » ; cette prime a été décidée par les conservateurs CDU-CSU, mais est rejetée par les sociaux-démocrates du SPD. Toujours le clivage gauche-droite, conservateurs-modernistes.
Ce que Benkirane n’a pas dit, à escient ou par omission, est que s’il considère qu’une femme au foyer travaille, voire illumine la maisonnée, il ne devrait pas la priver de financement. L’énergie coûte cher, en effet, et l’éducation des générations futures aussi… Cela, sous d’autres cieux, s’appelle, par exemple, des allocations familiales… ou des primes au fourneau. Payez donc ce « lustre » pour qu’il éclaire la maison, Ssi Benkirane, et alors votre politique aurait un sens, puisque vous vous adressez à des femmes qui ne travaillent pas par commodité, mais par nécessité.
Quant aux autres, celles qui ont décidé de travailler parce que telle est leur volonté, elles ne vous demandent rien, et donc ne leur conseillez rien.
http://www.panorapost.com/femmes-au-foyer-foyer-de-tension-par-aziz-boucetta/
Le chef du gouvernement, tout à sa passion politique, fait feu de tout bois, à la recherche d’une longévité – possible et probable – au poste qui est aujourd’hui le sien. Il connaît bien son pays et s’adresse à la majorité silencieuse, mais votante. Pour cela, il avance à la manière d’un bulldozer, balayant sur son passage toutes les considérations sociales et les acquis obtenus par différentes franges de la population. En effet, comparer les femmes à des « trias » (lustres) n’est pas très heureux, mais si ses contempteurs sont très audibles et remuants, sa cible en revanche est aussi discrète que déterminante. Allez demander aux femmes de milieux défavorisés, et vous prendrez la mesure des points qu’il a engrangés en les qualifiant de « tria », un objet coûteux que les ménages marocains achètent à prix d’or, même si le chef du gouvernement a quand même réduit les femmes au rang d’objet.
Face à lui, les modernistes. Ils crient à l’infamie, hurlent à la mort, se mobilisent et se radicalisent. Mais électoralement, ils ne pèsent rien, ou si peu, d’où son audace. Ils disputent à Benkirane son conservatisme qui l’a fait élire par les populations, à la régulière. La précision n’est nullement un détail, elle est même de taille.
Le chef du gouvernement, à l’approche des élections et alors qu’il est à la deuxième moitié de son mandat, cultive son jardin électoral et caresse son monde dans le sens du voile, lançant ses couplets tantôt patriotiques, tantôt pathétiques, avec le succès que l’on sait.
Or, les deux camps pèchent par orgueil. Les uns campent sur l’aspect conservateur et l’image stéréotypée de la femme au foyer, avec un petit chouiya de machisme, quand les autres semblent animés par un rejet viscéral de Benkirane et des islamistes dits modérés, quoi qu’ils disent et quoiqu’ils fassent, avec un zeste de mépris pour ces types venus d’on ne sait où et qui prétendent gérer le pays on ne sait comment. Un déni de compétence.
Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’une tendance se dessine aux Etats-Unis, par exemple, avec un retour des femmes au foyer ; ainsi, elles sont 25% de femmes américaines sans travail et n’en cherchant pas à être titulaires de diplômes supérieurs, et ils sont 2 millions d’hommes au foyer (contre la moitié en 1989), pour s’occuper de leurs enfants.
En Europe, la même courbe du retour des femmes en leurs foyers se dessine, essentiellement dans les pays du nord du continent. Ecoutons Jacques Séguéla : « La femme doit être l’égale de l’homme dans les chiffres, les postes occupés et la perception de la société mais sa mission première reste l’enfantement, voire l’enfantement au monde ».
En Allemagne, les femmes ayant choisi de rester chez elles pour s’occuper de leur foyer et de leur progéniture reçoivent ce que l’on appelle outre-Rhin, la « prime au fourneau » ; cette prime a été décidée par les conservateurs CDU-CSU, mais est rejetée par les sociaux-démocrates du SPD. Toujours le clivage gauche-droite, conservateurs-modernistes.
Ce que Benkirane n’a pas dit, à escient ou par omission, est que s’il considère qu’une femme au foyer travaille, voire illumine la maisonnée, il ne devrait pas la priver de financement. L’énergie coûte cher, en effet, et l’éducation des générations futures aussi… Cela, sous d’autres cieux, s’appelle, par exemple, des allocations familiales… ou des primes au fourneau. Payez donc ce « lustre » pour qu’il éclaire la maison, Ssi Benkirane, et alors votre politique aurait un sens, puisque vous vous adressez à des femmes qui ne travaillent pas par commodité, mais par nécessité.
Quant aux autres, celles qui ont décidé de travailler parce que telle est leur volonté, elles ne vous demandent rien, et donc ne leur conseillez rien.
http://www.panorapost.com/femmes-au-foyer-foyer-de-tension-par-aziz-boucetta/