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PLD (Peace, Love and Diversity)

Finalement, qu'est-ce qui fonctionne en Algérie ?
Sauf pour une minorité, la vie quotidienne est une cruelle épreuve en Algérie. Une fatalité ? Je le pense bien.
Finalement, qu’est-ce qui fonctionne en Algérie ?
Sauf pour une minorité, la vie quotidienne est une cruelle épreuve en Algérie. Une fatalité ? Je le pense bien.
Contribution externe
Publié le 30-09-2021 à 16h18
Une carte blanche de Abdelyazid Sadat, libre penseur algérien.
Les nationalistes qui se sont battus pour l’indépendance voulaient un drapeau algérien : ils l’ont eu. En même temps, leur but était une Algérie démocratique, débarrassée du chômage, de l’illettrisme, de la pauvreté, des injustices et du mépris. Sur ce plan, la déception est plus qu’immense.Après les émeutes d’octobre 1988, une démocratie de façade a succédé à 26 ans de triste et sinistre parti unique. Depuis 1962, le pouvoir réel est entre les mains des militaires. Comme à l’époque coloniale, les élections sont truquées. Depuis l’an 2000 le chômage, toujours en permanente augmentation, affecte plus de 30 % de la population. Même le diplôme universitaire ne garantit pas un emploi. Crise de logement, vie chère, privation pour le plus grand nombre, santé défectueuse, mendicité, délinquance, drogue, prostitution, suicides. Le virus de la corruption n’y est pas allé de main morte, il a gangrené les institutions jusqu’à programmer la ruine du pays.
"Visa ! Visa ! Visa !"
Face à une majorité de pauvres, des milliardaires font étalage de leur richesse. La classe moyenne, laminée, vit dans la frustration. Les Algériens aspiraient au bonheur, à la dignité dans leur patrie. Au fil des ans, le pays est vidé d’une partie de ses cadres. Des milliers de jeunes rêvent de s’expatrier : le seul frein est le refus des pays occidentaux de les accueillir. Sur le cortège de Jacques Chirac et plus tard sur celui de Nicolas Sarkozy, les jeunes hurlaient "Visa ! Visa ! Visa !"
Certes, on ne voit plus de cireurs de rue dans les rues : ils ont été remplacés par des vendeurs de cigarettes à l’unité et des marchands de chiffon sur les trottoirs.
Sauf pour une minorité, la vie quotidiennement est une cruelle épreuve : coupure d’eau, d’électricité, mauvais état des routes, saleté des lieux publics. Le mot qui exprime le mieux le quotidien des Algériens est celui de "dégoûtage". Pour désigner les jeunes chômeurs, on a inventé le mot de "hittistes" (les adossés aux murs).