Finkielkraut, le viagra et la science

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ahmed II

Sweet & Sour
C’est Coleman Silk qui célèbre les vertus divines du Viagra. Mais c’est Nathan Zukerman qui relate l’épisode. Ces deux êtres n’auraient jamais dû se rencontrer raconte Finkielkraut dans Un cœur intelligent, une lecture qu’il a faite en lisant La tâche de Philip Roth. Une blague ? En tout cas, Plaisanterie, c’est le titre d’un chapitre de son livre. Il débute ainsi : « Vous savez comment commence la littérature européenne ? Elle commence par une querelle. »

La pomme de discorde en est une femme que l’Iliade met en scène. Finkielkraut ne connaît pas le Mahabharata vraisemblablement. C’est monnaie courante chez les Français. La guerre qui y est décrite est causée par une femme. Il en est de même pour le Ramayana, cet autre immense chef-d’œuvre hindou. Sauf que dans la littérature mythologique védique, la femme ne se résume pas à une poupée de sexe.

« Je prends du viagra, Nathan [---], toute cette turbulence, ce bonheur, je les dois au Viagra. Sans le Viagra, je ne vivrais rien de tout cela [---]. Sans le Viagra, je continuerais sur le déclin de mon âge à entretenir la largeur de vue détachée d’un homme de culture et d’expérience, qui a pris sa retraite à l’issue de bons et loyaux services après avoir depuis longtemps renoncé aux plaisirs de la chair. [---] Grâce au Viagra, je viens de comprendre les transformations amoureuses de Zeus »

Moi, qui lis ces lignes, en ce Dimanche matin, alors que le thermomètre indique -20 à Montréal, je pense, en parallèle, qu’après on peut bien se plaindre de la pandémie culturelle matérialiste qui affecte notre temps et détruit les valeurs qui permettaient aux humains de perdurer à travers les âges. Cette attitude est ancrée dans l’histoire des origines barbares dont les récits ont moulé la psychologie occidentale et façonné la contemporanéité. Des esprits tels qu’Alain Finkielkraut entretiennent allégrement cet hédonisme du sexe. C’est de bonne école d’entretenir une verge vibrante de désirs à un âge où le corps à d’autres soucis. Artificiellement, la science nous donne une chance qui, autrement, nécessiterait plus d’hésitations et d’efforts.

Il continue ainsi : « Cette merveille biotechnologique, autrement dit, démocratise l’Olympe. Ce cadeau non du ciel mais de la modernité met à la portée du premier venu les exploits et les légendes les plus anciennes que notre culture attribuait aux dieux. Sous l’effet du Viagra, la sécularisation sort de ses rails : ce que le progrès transfère dans l’ici-bas, ce ne sont pas les grandes espérances et les visions prophétiques de la Bible, ce sont les prodiges frivoles de la mythologie. »
 
C’est Coleman Silk qui célèbre les vertus divines du Viagra. Mais c’est Nathan Zukerman qui relate l’épisode. Ces deux êtres n’auraient jamais dû se rencontrer raconte Finkielkraut dans Un cœur intelligent, une lecture qu’il a faite en lisant La tâche de Philip Roth. Une blague ? En tout cas, Plaisanterie, c’est le titre d’un chapitre de son livre. Il débute ainsi : « Vous savez comment commence la littérature européenne ? Elle commence par une querelle. »

La pomme de discorde en est une femme que l’Iliade met en scène. Finkielkraut ne connaît pas le Mahabharata vraisemblablement. C’est monnaie courante chez les Français. La guerre qui y est décrite est causée par une femme. Il en est de même pour le Ramayana, cet autre immense chef-d’œuvre hindou. Sauf que dans la littérature mythologique védique, la femme ne se résume pas à une poupée de sexe.

« Je prends du viagra, Nathan [---], toute cette turbulence, ce bonheur, je les dois au Viagra. Sans le Viagra, je ne vivrais rien de tout cela [---]. Sans le Viagra, je continuerais sur le déclin de mon âge à entretenir la largeur de vue détachée d’un homme de culture et d’expérience, qui a pris sa retraite à l’issue de bons et loyaux services après avoir depuis longtemps renoncé aux plaisirs de la chair. [---] Grâce au Viagra, je viens de comprendre les transformations amoureuses de Zeus »

Moi, qui lis ces lignes, en ce Dimanche matin, alors que le thermomètre indique -20 à Montréal, je pense, en parallèle, qu’après on peut bien se plaindre de la pandémie culturelle matérialiste qui affecte notre temps et détruit les valeurs qui permettaient aux humains de perdurer à travers les âges. Cette attitude est ancrée dans l’histoire des origines barbares dont les récits ont moulé la psychologie occidentale et façonné la contemporanéité. Des esprits tels qu’Alain Finkielkraut entretiennent allégrement cet hédonisme du sexe. C’est de bonne école d’entretenir une verge vibrante de désirs à un âge où le corps à d’autres soucis. Artificiellement, la science nous donne une chance qui, autrement, nécessiterait plus d’hésitations et d’efforts.

Il continue ainsi : « Cette merveille biotechnologique, autrement dit, démocratise l’Olympe. Ce cadeau non du ciel mais de la modernité met à la portée du premier venu les exploits et les légendes les plus anciennes que notre culture attribuait aux dieux. Sous l’effet du Viagra, la sécularisation sort de ses rails : ce que le progrès transfère dans l’ici-bas, ce ne sont pas les grandes espérances et les visions prophétiques de la Bible, ce sont les prodiges frivoles de la mythologie. »

Joliment dit !................
 
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