As Salam alaykum et Aïd mabrouk à toutes et à tous,
Je voulais simplement vous raconter mon parcours et recueillir vos commentaires.
Après quatre mois passés en hôpital psychiatrique dont un en chambre d'isolement, j'ai été diagnostiqué schizophrène. Je suis par ailleurs dépressif et atteint de troubles anxieux. J'ai une injection une fois par mois et, quotidiennement, des anxiolityques et des antidépresseurs. C'est un traitement qualifié de lourd, qui a des effets secondaires assez conséquents. Chez moi, cela se traduit surtout par des nausées et des vomissements quotidiens.
En ce qui concerne ma pathologie, elle s'exprime à travers des hallucinations visuelles (je suis persuadé d'avoir déjà vu deux djinns au cours de ma vie) et auditives, les fameuses voix que l'on entend. J'entends des voix toute la journée, du réveil au coucher. Elles me harcèlent. Des voix négatives, celles qui me disent de sauter par la fenêtre, de me couper la langue ou encore de casser mes lunettes. Mais aussi des voix positives, celles d'Allah (SWT), parce que ma maladie fait que je suis convaincu d'entendre la Parole du Maître des mondes (SWT), et de Le voir en rêve. Je rêve souvent de Lui. Parfois, Il me fait des câlins. Parfois, Il me fait très peur. Et cela même si je sais pertinemment bien que je n'entends rien du tout et ce ne sont que des hallucinations, car vous ne pouvez pas contrôler la schizophrénie ; elle s'impose à vous, avec ses délires.
J'ai fait deux BDA, des bouffées délirantes, épisodes choquants de libre expression de la maladie. La première fois, il y a deux ans, j'ai été persuadé pendant près d'un mois d'être un agent spécial recruté par les forces les plus occultes du nouvel ordre mondial. J'ai vécu l'expérience très particulière du dilemme entre le choix de la religion d'Allah (SWT) et du pacte avec le diable. Dans mon délire, j'ai fait le bon choix. La seconde fois, l'année dernière, je me suis mis nu en public (devant beaucoup de monde, dont ma famille la plus proche) pour accomplir la prière parce que j'étais persuadé d'être à la Résurrection. J'ai aussi été convaincu d'être Iblis jeté en Enfer. Résultat de cette petite excursion dans le plus simple appareil : déclaré irresponsable sur le plan pénal, hospitalisé d'office sans consentement sur demande d'un représentant de l'État, le préfet, qui m'a aussi collé une obligation de soins qui se prolongera probablement toute ma vie.
Avant d'être malade, je priais cinq fois par jour, mais depuis, c'est le néant. Cela me fait beaucoup culpabiliser. Je fais des invocations tous les jours et une prière de deux unités quand j'ai le courage de faire mes ablutions. Tout cela est très compliqué à gérer pour moi. La schizophrénie rend difficile ce qui pour vous est anodin. C'est un poids très lourd à porter. Il ne s'agit pas d'une pathologie psychiatrique plus mineure comme la dépression, qui est déjà grave en soi. Et j'ai les deux, alors je peux effectuer la comparaison. Non, la schizophrénie, la mienne en tout cas, vous paralyse totalement. La vérité, c'est que je ne suis plus en mesure d'accomplir la prière telle que le Messager d'Allah (SAWS) nous l'a enseignée.
Quels espoirs pour moi désormais en matière de religion ? Ma foi s'en trouvera-t-elle réduite ? Et mon jugement aggravé ?
Puisse Allah nous pardonner nos péchés et nous agréer en Son vaste Paradis.
Je voulais simplement vous raconter mon parcours et recueillir vos commentaires.
Après quatre mois passés en hôpital psychiatrique dont un en chambre d'isolement, j'ai été diagnostiqué schizophrène. Je suis par ailleurs dépressif et atteint de troubles anxieux. J'ai une injection une fois par mois et, quotidiennement, des anxiolityques et des antidépresseurs. C'est un traitement qualifié de lourd, qui a des effets secondaires assez conséquents. Chez moi, cela se traduit surtout par des nausées et des vomissements quotidiens.
En ce qui concerne ma pathologie, elle s'exprime à travers des hallucinations visuelles (je suis persuadé d'avoir déjà vu deux djinns au cours de ma vie) et auditives, les fameuses voix que l'on entend. J'entends des voix toute la journée, du réveil au coucher. Elles me harcèlent. Des voix négatives, celles qui me disent de sauter par la fenêtre, de me couper la langue ou encore de casser mes lunettes. Mais aussi des voix positives, celles d'Allah (SWT), parce que ma maladie fait que je suis convaincu d'entendre la Parole du Maître des mondes (SWT), et de Le voir en rêve. Je rêve souvent de Lui. Parfois, Il me fait des câlins. Parfois, Il me fait très peur. Et cela même si je sais pertinemment bien que je n'entends rien du tout et ce ne sont que des hallucinations, car vous ne pouvez pas contrôler la schizophrénie ; elle s'impose à vous, avec ses délires.
J'ai fait deux BDA, des bouffées délirantes, épisodes choquants de libre expression de la maladie. La première fois, il y a deux ans, j'ai été persuadé pendant près d'un mois d'être un agent spécial recruté par les forces les plus occultes du nouvel ordre mondial. J'ai vécu l'expérience très particulière du dilemme entre le choix de la religion d'Allah (SWT) et du pacte avec le diable. Dans mon délire, j'ai fait le bon choix. La seconde fois, l'année dernière, je me suis mis nu en public (devant beaucoup de monde, dont ma famille la plus proche) pour accomplir la prière parce que j'étais persuadé d'être à la Résurrection. J'ai aussi été convaincu d'être Iblis jeté en Enfer. Résultat de cette petite excursion dans le plus simple appareil : déclaré irresponsable sur le plan pénal, hospitalisé d'office sans consentement sur demande d'un représentant de l'État, le préfet, qui m'a aussi collé une obligation de soins qui se prolongera probablement toute ma vie.
Avant d'être malade, je priais cinq fois par jour, mais depuis, c'est le néant. Cela me fait beaucoup culpabiliser. Je fais des invocations tous les jours et une prière de deux unités quand j'ai le courage de faire mes ablutions. Tout cela est très compliqué à gérer pour moi. La schizophrénie rend difficile ce qui pour vous est anodin. C'est un poids très lourd à porter. Il ne s'agit pas d'une pathologie psychiatrique plus mineure comme la dépression, qui est déjà grave en soi. Et j'ai les deux, alors je peux effectuer la comparaison. Non, la schizophrénie, la mienne en tout cas, vous paralyse totalement. La vérité, c'est que je ne suis plus en mesure d'accomplir la prière telle que le Messager d'Allah (SAWS) nous l'a enseignée.
Quels espoirs pour moi désormais en matière de religion ? Ma foi s'en trouvera-t-elle réduite ? Et mon jugement aggravé ?
Puisse Allah nous pardonner nos péchés et nous agréer en Son vaste Paradis.