LÉTAT BELGE a remis une contreproposition à BNP Paribas, où une garantie limitée sur les pertes futures est envisagée
Lire aussi: "Une solution quelle qu'elle soit ce vendredi"
La balle est à présent dans le camp de BNP-Paribas. Ce jeudi, lEtat belge a répondu par une toute dernière proposition aux nouvelles exigences de BNP Paribas pour la reprise de Fortis Banque (Le Soir du 5/3). Le Premier ministre Herman Van Rompuy en a discuté avec le président Nicolas Sarkozy à loccasion de la visite du premier au second, ce jeudi midi (lire en page 3). De la réponse française dépendra le sort de Fortis Banque : soit elle passe sous le contrôle de BNP Paribas, soit elle reste dans les mains de lEtat.
Dans la grande partie de ping-pong que se livrent depuis cinq mois BNP Paribas et lEtat belge autour de Fortis Banque, la dernière manche touche donc à sa fin. La partie avait été prolongée jusquà ce vendredi 6 mars, les parties convenant dallonger dune semaine la durée de vie des conventions passées début octobre et venues à échéance. Mais cette fois et, « il ny aura pas de prolongation », a assuré Herman Van Rompuy ce jeudi à sa sortie de lElysée.
En milieu de semaine, BNP Paribas a remis au gouvernement belge de nouvelles conditions au rachat de la première banque belge, dont la plus importante aux yeux de Paris consiste en une garantie de la part de lEtat belge sur les pertes futures en cas daggravation de la crise financière. « Lobsession de BNP Paribas, cest le syndrome Bank of America, situe une source proche du dossier. Voilà lune des banques les plus solides des Etats-Unis qui, pour avoir racheté et parce que la crise sest aggravée depuis lors, se retrouve à genoux. » Bank of America, qui a racheté la banque daffaires au début de lannée, a de fait annoncé mi-janvier un effondrement de son bénéfice net en 2008 ( 73 %), en raison des pertes énormes et surtout plus importantes que prévu de Merrill Lynch, à 27,6 milliards de dollars.
BNP Paribas cherche à se prémunir dune telle mauvaise surprise. La perte du quatrième trimestre 2008 a, pour rappel, été située fin janvier par Fortis Banque entre quatre et cinq milliards deuros et ce pourrait encore être pire, dont deux milliards perdus par la salle des marchés (Le Soir du 9 février), à ajouter à la perte de 14,1 milliards deuros des neuf premiers mois de lannée. Laudit que BNP Paribas vient de clôturer sur les comptes de Fortis Banque a rendu Paris plus prudente encore.
Doù cette demande tardive dune garantie par lEtat belge sur les pertes futures de Fortis Banque, plus exactement sur les pertes éventuelles au sein dun portefeuille de risques valant quelque 15 milliards deuros.
BNP Paribas ne demande la couverture de lEtat que sur une partie de ce portefeuille mais sest montrée trop gourmande dans ses attentes du point de vue des autorités belges. Celles-ci nont donc répondu que partiellement à cette exigence : le gouvernement fédéral veut bien discuter dune garantie qui serait de toute façon de mise dans le cas où la banque reste dans ses mains , mais dans certaines limites seulement.
Le dispositif sinspire de ce qui a été convenu pour Dexia, où Etats belge et français se sont engagés à garantir les pertes au-delà de quatre milliards et demi de dollars, que la banque aurait à essuyer sur les seize milliards de dollars dun portefeuille hérité de son ex-filiale américaine FSA.
Bref, il y a encore une fenêtre sur cette question dune garantie sur les pertes futures de Fortis Banque.
Côté belge, louverture tient aussi au fait que Dexia et KBC, les deux autres grandes banques belges, ne sont pas tirées daffaire (lire ci-dessous).
Cest ce qui fait dire au Premier ministre belge que la solution du « stand alone », bien que « viable », nest toujours « quun second choix ».
La demande dun traitement de faveur sur le plan fiscal, introduite sur le tard par BNP Paribas, a par contre été balayée : inacceptable, tant du point de vue du droit que sous langle des finances publiques.
Lidée dune « bad bank », dans laquelle les actifs les plus risqués auraient été isolés, a également été rejetée par les autorités belges.
Ce vendredi matin, un conseil des ministres restreint puis complet (re)fera le point côté belge, et évaluera la réponse française à la contreproposition si du moins elle est déjà connue.
Au même moment, BNP Paribas tiendra un conseil dadministration
http://www.lesoir.be/actualite/economie/banque-l-etat-belge-rejette-l-2009-03-06-694261.shtml
Lire aussi: "Une solution quelle qu'elle soit ce vendredi"
La balle est à présent dans le camp de BNP-Paribas. Ce jeudi, lEtat belge a répondu par une toute dernière proposition aux nouvelles exigences de BNP Paribas pour la reprise de Fortis Banque (Le Soir du 5/3). Le Premier ministre Herman Van Rompuy en a discuté avec le président Nicolas Sarkozy à loccasion de la visite du premier au second, ce jeudi midi (lire en page 3). De la réponse française dépendra le sort de Fortis Banque : soit elle passe sous le contrôle de BNP Paribas, soit elle reste dans les mains de lEtat.
Dans la grande partie de ping-pong que se livrent depuis cinq mois BNP Paribas et lEtat belge autour de Fortis Banque, la dernière manche touche donc à sa fin. La partie avait été prolongée jusquà ce vendredi 6 mars, les parties convenant dallonger dune semaine la durée de vie des conventions passées début octobre et venues à échéance. Mais cette fois et, « il ny aura pas de prolongation », a assuré Herman Van Rompuy ce jeudi à sa sortie de lElysée.
En milieu de semaine, BNP Paribas a remis au gouvernement belge de nouvelles conditions au rachat de la première banque belge, dont la plus importante aux yeux de Paris consiste en une garantie de la part de lEtat belge sur les pertes futures en cas daggravation de la crise financière. « Lobsession de BNP Paribas, cest le syndrome Bank of America, situe une source proche du dossier. Voilà lune des banques les plus solides des Etats-Unis qui, pour avoir racheté et parce que la crise sest aggravée depuis lors, se retrouve à genoux. » Bank of America, qui a racheté la banque daffaires au début de lannée, a de fait annoncé mi-janvier un effondrement de son bénéfice net en 2008 ( 73 %), en raison des pertes énormes et surtout plus importantes que prévu de Merrill Lynch, à 27,6 milliards de dollars.
BNP Paribas cherche à se prémunir dune telle mauvaise surprise. La perte du quatrième trimestre 2008 a, pour rappel, été située fin janvier par Fortis Banque entre quatre et cinq milliards deuros et ce pourrait encore être pire, dont deux milliards perdus par la salle des marchés (Le Soir du 9 février), à ajouter à la perte de 14,1 milliards deuros des neuf premiers mois de lannée. Laudit que BNP Paribas vient de clôturer sur les comptes de Fortis Banque a rendu Paris plus prudente encore.
Doù cette demande tardive dune garantie par lEtat belge sur les pertes futures de Fortis Banque, plus exactement sur les pertes éventuelles au sein dun portefeuille de risques valant quelque 15 milliards deuros.
BNP Paribas ne demande la couverture de lEtat que sur une partie de ce portefeuille mais sest montrée trop gourmande dans ses attentes du point de vue des autorités belges. Celles-ci nont donc répondu que partiellement à cette exigence : le gouvernement fédéral veut bien discuter dune garantie qui serait de toute façon de mise dans le cas où la banque reste dans ses mains , mais dans certaines limites seulement.
Le dispositif sinspire de ce qui a été convenu pour Dexia, où Etats belge et français se sont engagés à garantir les pertes au-delà de quatre milliards et demi de dollars, que la banque aurait à essuyer sur les seize milliards de dollars dun portefeuille hérité de son ex-filiale américaine FSA.
Bref, il y a encore une fenêtre sur cette question dune garantie sur les pertes futures de Fortis Banque.
Côté belge, louverture tient aussi au fait que Dexia et KBC, les deux autres grandes banques belges, ne sont pas tirées daffaire (lire ci-dessous).
Cest ce qui fait dire au Premier ministre belge que la solution du « stand alone », bien que « viable », nest toujours « quun second choix ».
La demande dun traitement de faveur sur le plan fiscal, introduite sur le tard par BNP Paribas, a par contre été balayée : inacceptable, tant du point de vue du droit que sous langle des finances publiques.
Lidée dune « bad bank », dans laquelle les actifs les plus risqués auraient été isolés, a également été rejetée par les autorités belges.
Ce vendredi matin, un conseil des ministres restreint puis complet (re)fera le point côté belge, et évaluera la réponse française à la contreproposition si du moins elle est déjà connue.
Au même moment, BNP Paribas tiendra un conseil dadministration
http://www.lesoir.be/actualite/economie/banque-l-etat-belge-rejette-l-2009-03-06-694261.shtml