Une rédaction en état de choc. Depuis un mois, les journalistes de BFM TV sont sidérés. Ils se demandent comment leur collègue, l’expérimenté Rachid M’Barki, en est venu à diffuser à l’antenne des informations biaisées et orientées. Oligarques russes, Qatar, Soudan, Cameroun, Sahara “marocain”, ces brèves (un texte d’une quarantaine de secondes sur fond d’images illustratives) fournies clés en main pour le compte de clients étrangers, sont passées à l’antenne sans validation de la rédaction en chef et au mépris de la ligne éditoriale de BFM TV.
Interrogé par sa direction qui a ouvert une enquête interne, Rachid M’Barki, 54 ans, présent à l’antenne depuis la création de BFM TV en 2005, a reconnu des opérations “d’entrisme” et confessé une éventuelle “erreur de jugement journalistique” qui l’aurait conduit à “rendre service à un ami”. Il a été suspendu le 11 janvier 2023 par le directeur de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel. Ce dernier a alors expliqué au personnel qu’il avait dû prendre cette décision après avoir été alerté sur l’existence de possibles informations biaisées diffusées à l’antenne.
Le point de départ de cette affaire ne se trouve pourtant pas dans l’hexagone, mais en Israël. Là-bas, pendant plusieurs mois, Frédéric Métézeau avec GurMegiddo (journaliste d’investigation au journal israélien The Marker), et Omer Benjakob (journaliste d’investigation au journal israélien Haaretz), ont infiltré une structure spécialisée dans l’influence, la manipulation électorale et la désinformation.
Cette société n’a aucune existence légale. Pour la trouver, il faut se rendre dans la zone d’activités de Modiin, entre Jérusalem et Tel Aviv. Ses bureaux sont fonctionnels mais discrets. “Vous voyez sur la porte ? Il n’y a rien. Nous ne sommes rien”, plaisante celui qui nous accueille. C’est pourtant là qu’opère une équipe que nous appellerons “Team Jorge”. Car “Jorge”, c’est le surnom que se donne son principal responsable. Sur place, impossible d’interviewer quiconque, compte tenu de la méfiance qui règne à l’égard de la presse et de la sensibilité des activités qui y sont développées. Les employés se présentent comme d’anciens officiers de l’armée ou des services de renseignements israéliens, des experts en information financière, en questions militaires, en guerre psychologique, ou en médias sociaux. Pour comprendre ce qu’ils font réellement, nous n’avons donc eu d’autre choix que de nous présenter comme des “consultants indépendants” missionnés par un client africain qui souhaitait influencer un scrutin électoral.
Interrogé par sa direction qui a ouvert une enquête interne, Rachid M’Barki, 54 ans, présent à l’antenne depuis la création de BFM TV en 2005, a reconnu des opérations “d’entrisme” et confessé une éventuelle “erreur de jugement journalistique” qui l’aurait conduit à “rendre service à un ami”. Il a été suspendu le 11 janvier 2023 par le directeur de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel. Ce dernier a alors expliqué au personnel qu’il avait dû prendre cette décision après avoir été alerté sur l’existence de possibles informations biaisées diffusées à l’antenne.
Le point de départ de cette affaire ne se trouve pourtant pas dans l’hexagone, mais en Israël. Là-bas, pendant plusieurs mois, Frédéric Métézeau avec GurMegiddo (journaliste d’investigation au journal israélien The Marker), et Omer Benjakob (journaliste d’investigation au journal israélien Haaretz), ont infiltré une structure spécialisée dans l’influence, la manipulation électorale et la désinformation.
Cette société n’a aucune existence légale. Pour la trouver, il faut se rendre dans la zone d’activités de Modiin, entre Jérusalem et Tel Aviv. Ses bureaux sont fonctionnels mais discrets. “Vous voyez sur la porte ? Il n’y a rien. Nous ne sommes rien”, plaisante celui qui nous accueille. C’est pourtant là qu’opère une équipe que nous appellerons “Team Jorge”. Car “Jorge”, c’est le surnom que se donne son principal responsable. Sur place, impossible d’interviewer quiconque, compte tenu de la méfiance qui règne à l’égard de la presse et de la sensibilité des activités qui y sont développées. Les employés se présentent comme d’anciens officiers de l’armée ou des services de renseignements israéliens, des experts en information financière, en questions militaires, en guerre psychologique, ou en médias sociaux. Pour comprendre ce qu’ils font réellement, nous n’avons donc eu d’autre choix que de nous présenter comme des “consultants indépendants” missionnés par un client africain qui souhaitait influencer un scrutin électoral.