Affrontements entre vendangeurs dans le Médoc
Durant deux nuits, des Français d'origine marocaine et des ouvriers viticoles espagnols, Sahraouis d'origine, se sont affrontés à Pauillac
Tout le monde se méfiait du plombier polonais, personne n'avait vu venir le vendangeur sahraoui. Il vient de faire brusquement irruption à Pauillac, capitale de l'un des vignobles les plus prestigieux du monde, au cur du Médoc. Durant deux nuits, la petite cité des bords de la Gironde a été le théâtre de violences entre de jeunes Pauillacais d'origine marocaine et une centaine d'ouvriers agricoles de nationalité espagnole mais originaires du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole administrée par le Maroc.
Chasse à l'homme
Mercredi soir, tout est parti d'une salle de prière située près de la gare de Pauillac, où un vendangeur sahraoui s'est présenté vêtu d'un tee-shirt siglé « Sahara occidental libre ». La tension est montée entre les utilisateurs « locaux » de la salle et les immigrés vendangeurs. Il y a eu des bagarres, des véhicules dégradés, deux blessés envoyés à l'hôpital, des appartements vidés. Et ce deux soirs de suite. La nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère de la gendarmerie à longtemps tourné dans le ciel habituellement calme de Pauillac, braquant son projecteur sur des scènes de bataille rangée. Comment la question du Sahara occidental, dont certains protagonistes des violences n'ont sans doute jamais entendu parler, peut-elle dégénérer en chasse à l'homme dans les rues de Pauillac ? Mystère. Le maire PS de la ville, Sébastien Hournau, avance une explication économique : la précarisation du territoire. « Ici, la viticulture représente 60 % de l'activité économique. Depuis une dizaine d'années, les châteaux font appel à des sociétés de services pour trouver de la main-d'uvre. Depuis peu, ces sociétés fournissent des travailleurs sahraouis. Au début, une quinzaine, mais cette année il y en a eu 100. Certaines sociétés de main-d'uvre sont hors des clous, ce sont des négriers. Il y a un contexte de précarisation générale, avec 15 % de chômage à Pauillac. »
Nabil, le patron de l'une de ces sociétés de prestation de services, conteste vivement cette explication : « Nos travailleurs sont déclarés, on les paie 10 euros net de l'heure pour les vendanges, ils ont tous un bulletin de salaire. Quand on cherche des ouvriers agricoles, on met des annonces au Pôle emploi, et ce sont les Sahraouis qui répondent les premiers, pas les travailleurs d'ici. » Âgé de 22 ans, Mohamed Salem fait partie de ces travailleurs regroupés par sécurité hier matin sur les quais de Pauillac, sous la surveillance de la gendarmerie. Né au Sahara occidental, il vit à Séville depuis plus de dix ans. La situation du travail en Espagne étant « critique », selon son expression, il s'est tourné vers une société de main-d'uvre de Pauillac pour les vendanges. Il est venu en voiture il y a deux semaines, avec une famille sahraouie. Comme beaucoup d'autres, il a logé dans un squat de la ville. La nuit au squat, la journée dans les vignes de châteaux au nom ronflant. « Avant, j'ai travaillé dans la pomme, à Montauban.
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http://www.sudouest.fr/2012/10/06/guerre-des-vignes-a-pauillac-841829-713.php
Durant deux nuits, des Français d'origine marocaine et des ouvriers viticoles espagnols, Sahraouis d'origine, se sont affrontés à Pauillac
Tout le monde se méfiait du plombier polonais, personne n'avait vu venir le vendangeur sahraoui. Il vient de faire brusquement irruption à Pauillac, capitale de l'un des vignobles les plus prestigieux du monde, au cur du Médoc. Durant deux nuits, la petite cité des bords de la Gironde a été le théâtre de violences entre de jeunes Pauillacais d'origine marocaine et une centaine d'ouvriers agricoles de nationalité espagnole mais originaires du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole administrée par le Maroc.
Chasse à l'homme
Mercredi soir, tout est parti d'une salle de prière située près de la gare de Pauillac, où un vendangeur sahraoui s'est présenté vêtu d'un tee-shirt siglé « Sahara occidental libre ». La tension est montée entre les utilisateurs « locaux » de la salle et les immigrés vendangeurs. Il y a eu des bagarres, des véhicules dégradés, deux blessés envoyés à l'hôpital, des appartements vidés. Et ce deux soirs de suite. La nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère de la gendarmerie à longtemps tourné dans le ciel habituellement calme de Pauillac, braquant son projecteur sur des scènes de bataille rangée. Comment la question du Sahara occidental, dont certains protagonistes des violences n'ont sans doute jamais entendu parler, peut-elle dégénérer en chasse à l'homme dans les rues de Pauillac ? Mystère. Le maire PS de la ville, Sébastien Hournau, avance une explication économique : la précarisation du territoire. « Ici, la viticulture représente 60 % de l'activité économique. Depuis une dizaine d'années, les châteaux font appel à des sociétés de services pour trouver de la main-d'uvre. Depuis peu, ces sociétés fournissent des travailleurs sahraouis. Au début, une quinzaine, mais cette année il y en a eu 100. Certaines sociétés de main-d'uvre sont hors des clous, ce sont des négriers. Il y a un contexte de précarisation générale, avec 15 % de chômage à Pauillac. »
Nabil, le patron de l'une de ces sociétés de prestation de services, conteste vivement cette explication : « Nos travailleurs sont déclarés, on les paie 10 euros net de l'heure pour les vendanges, ils ont tous un bulletin de salaire. Quand on cherche des ouvriers agricoles, on met des annonces au Pôle emploi, et ce sont les Sahraouis qui répondent les premiers, pas les travailleurs d'ici. » Âgé de 22 ans, Mohamed Salem fait partie de ces travailleurs regroupés par sécurité hier matin sur les quais de Pauillac, sous la surveillance de la gendarmerie. Né au Sahara occidental, il vit à Séville depuis plus de dix ans. La situation du travail en Espagne étant « critique », selon son expression, il s'est tourné vers une société de main-d'uvre de Pauillac pour les vendanges. Il est venu en voiture il y a deux semaines, avec une famille sahraouie. Comme beaucoup d'autres, il a logé dans un squat de la ville. La nuit au squat, la journée dans les vignes de châteaux au nom ronflant. « Avant, j'ai travaillé dans la pomme, à Montauban.
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