Un jeune arlésien a été condamné à une peine de quatre ans de prison par le tribunal correctionnel de Tarascon pour vol et attouchements.
Sa fuite a sans doute constitué son principal aveu. Il clame son innocence, jure ne jamais avoir croisé la victime mais ce jeune Arlésien, jugé hier devant le tribunal correctionnel de Tarascon va passer ses quatre prochaines années derrière les barreaux.
Le 24 août dernier, en début de soirée, Brahim, alors âgé de 22 ans, croise le chemin d'une jeune étudiante, tout juste bachelière. Elle rentre chez elle, quand elle sent la présence de l'homme sur ses talons. Feignant un faux coup de téléphone pour éloigner son futur agresseur, la jeune fille est alors menacée par l'assaillant qui brandit un couteau et lui ordonne de la suivre. Sur l'avenue Émile Zola, à quelques mètres du cinéma le Fémina, Brahim se saisit alors du sac à main de l'étudiante qui contient, entre autres, la somme de 200 € en liquide, salaire de la victime pour ses heures de baby-sitting mensuel. Mais ce butin ne semble pas le satisfaire. Il pose alors les mains sur la poitrine de la victime. Il poursuit ses attouchements sexuels et dégrafe les boutons du short de l'étudiante et y glisse sa main.
Selon la victime, le jeune homme, satisfait, aurait repris son chemin normalement pour se diriger vers le quartier de Barriol. Choquée et apeurée, la jeune fille se réfugie alors dans le cinéma voisin, d'où elle prévient la police. Les brigadiers arlésiens la conduisent au poste, où elle va porter plainte.
Identifié grâce au fichier Canonge
Dès le lendemain, elle identifie formellement son agresseur sur le fichier Canonge (base de données photographiques de la police nationale). Les enquêteurs partent alors à la recherche du suspect. Problème, il a quatre adresses connues... et ne se trouve dans aucune. Il n'est arrêté que 7 mois plus tard, lors d'un contrôle routier et est très vite présenté à la victime derrière un miroir sans teint pour un "tapissage". La victime reconnaît de nouveau le suspect qui est mis en examen et écroué à titre préventif, au Pontet.
C'est détenu donc que le prévenu comparaissait hier. Dans le box des accusés, le jeune homme exhorte le président. "Je suis innocent, je n'ai jamais croisé la gadji, jure-t-il, ce jour-là, j'étais déjà en vacances au Maroc ou sur la route." Mais le visa sur son passeport est daté du 27 août, soit 3 jours après les faits. L'alibi se transforme alors en fuite aux yeux de la cour. Autre fait accusateur, la tante et une amie de l'accusé auraient tenté de persuader la victime de retirer sa plainte. "Elles étaient à la recherche d'une jeune fille blonde, confie l'avocate de la partie civile, ce qui est intriguant, vu que l'agresseur promettait de ne jamais l'avoir vu..." Un élément qui ne suffit pas à l'avocate de la défense qui déplore "un dossier rempli de failles". "On a communiqué le nom de la victime à mon client, il était facile pour ses amies de la chercher sur les réseaux sociaux pour l'identifier, détaille-t-elle. Toutes les accusations sont basées sur les dires de la victime, qui peut se tromper... C'est parole contre parole."
Des doutes qui n'ont pas fait vaciller la cour qui a suivi à la lettre les réquisitions du procureur : 4 ans ferme et 3 500€ de dommages-intérêts, pour vol avec violence et agression sexuelle avec menace d'une arme. Le parcours judiciaire de Brahim (12 mentions sur son casier à 23 ans) n'est sans doute pas étranger à cette condamnation exemplaire.
La Provence