François Ozon: prostitution et fantasme

Prostitution, un fantasme pour qui ?

Les propos du réalisateur François Ozon sur le fantasme de la prostitution chez les femmes ont enflammé la Toile et révolté les féministes. Retour sur la controverse cannoise.

Une première polémique en avril dernier

François Ozon aurait dû savoir que les féministes avaient leurs viseurs braqués sur le Festival de Cannes. Une première polémique avait déjà éclaté en avril dernier, à l’annonce de la sélection des films en compétition, où ne figurait qu’une seule réalisatrice, Valeria Bruni Tedeschi. Mais, probablement pris dans l’euphorie de la projection de son nouveau film, « Jeune & jolie » (plutôt bien accueilli), le réalisateur de « Potiche » a mal mesuré le poids de ses mots et la caisse de résonance que forment aujourd’hui les réseaux sociaux. Répondant aux questions d’une journaliste américaine au sujet de son film, qui raconte l’éveil d’une jeune femme à la sexualité par la prostitution, il a lancé : « Beaucoup de femmes fantasment de se prostituer. Ce qui ne veut pas dire qu’elles le font, mais être payée pour une relation sexuelle est quelque chose de patent dans la sexualité féminine. » Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Via Twitter, les Femen lui décernent « la palme du ******* 2013 », quand la sénatrice socialiste Laurence Rossignol lui envoie : « Toutes des ***** – au moins dans leur tête. M. Ozon, pourriez-vous assumer vos propres fantasmes et éviter de nous les attribuer ? » La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, déclare, plus diplomate : « Je ne suis pas persuadée qu’une réalisatrice, une femme, aurait tenu de tels propos. » Et même l’actrice fétiche du réalisateur, Ludivine Sagnier, lui décoche, sur le plateau du « Grand Journal » : « Je pense qu’il peut un peu approfondir sa connaissance des femmes, ça lui fera du bien. » Très vite, le metteur en scène rectifie le tir via un tweet de repentance pour ses « propos maladroits et mal compris ». Mais le mal est fait, et la controverse enfle.

Alors, faire la **** est-il oui ou non un fantasme féminin ? « C’est plutôt un stéréotype calamiteux, s’offusque Julie Muret, porte-parole de l’association Osez le féminisme !. Les propos d’Ozon banalisent la prostitution, qui, il faut le rappeler, est tout sauf glamour. Cette vision qui érotise la violence, et que de nombreuses femmes ont malheureusement intériorisée, est une caricature de la sexualité féminine. »

Pour en savoir plus http://www.elle.fr/Societe/Les-enquetes/Prostitution-un-fantasme-pour-qui-2455967
 
Un jour la prostitution est défendue : « c’est un métier comme un autre ». Un jour la prostitution c’est la honte pour les femmes. Déjà cette question devrait être discutée explicitement : la prostitution est‑elle normale ou pas ? Est‑ce un métier comme un autre ou pas ? Ces questions ne sont jamais discutées, et au lieu de ça « on » affirme une chose et son contraire d’un jour à l’autre.

Ensuite ce qui me tue avec ces histoires, c’est que ce sont des phénomènes médiatiques, qui veulent sûrement dire quelque chose, mais la vie des gens ce n’est pas un phénomène médiatique, et ce serait mieux si ces questions pouvaient être publiquement discutées par rapport à la vie des gens.

Il y a des griefs qui semblent ne pas pouvoir être exposés, et ça fini toujours par s’exprimer indirectement à travers des scandales à propos de telle ou telle célébrité, à propos d’un film, etc. Des questions fréquemment exposées médiatiquement, d’un manière qui échappe à la réalité du quotidien et dont le fond n’est jamais discuté.

C’est l’impression que ça me laisse.

@Atossa : je ne veux pas dire qu’il ne fallait pas poster l’article, ce n’est pas ça. C’est seulement que ça pointe toujours son nez dans un contexte décalé de ce qu’est la vie des gens qui m’ennuie.
 
Un jour la prostitution est défendue : « c’est un métier comme un autre ». Un jour la prostitution c’est la honte pour les femmes. Déjà cette question devrait être discutée explicitement : la prostitution est‑elle normale ou pas ? Est‑ce un métier comme un autre ou pas ? Ces questions ne sont jamais discutées, et au lieu de ça « on » affirme une chose et son contraire d’un jour à l’autre.

Ensuite ce qui me tue avec ces histoires, c’est que ce sont des phénomènes médiatiques, qui veulent sûrement dire quelque chose, mais la vie des gens ce n’est pas un phénomène médiatique, et ce serait mieux si ces questions pouvaient être publiquement discutées par rapport à la vie des gens.

Il y a des griefs qui semblent ne pas pouvoir être exposés, et ça fini toujours par s’exprimer indirectement à travers des scandales à propos de telle ou telle célébrité, à propos d’un film, etc. Des questions fréquemment exposées médiatiquement, d’un manière qui échappe à la réalité du quotidien et dont le fond n’est jamais discuté.

C’est l’impression que ça me laisse.

@Atossa : je ne veux pas dire qu’il ne fallait pas poster l’article, ce n’est pas ça. C’est seulement que ça pointe toujours son nez dans un contexte décalé de ce qu’est la vie des gens qui m’ennuie.
la prostitution est surtout une conséquence de choses malheureuses tout comme la délinquance et qui devient un fléeau pour ces femmes qui en sont victimes. Mais elles ont leurs droit et tu dois bien savoir l'image de la "****" dans l'inconscient collectif.
 
la prostitution est surtout une conséquence de choses malheureuses tout comme la délinquance et qui devient un fléeau pour ces femmes qui en sont victimes. Mais elles ont leurs droit et tu dois bien savoir l'image de la "****" dans l'inconscient collectif.
En fait en te lisant, je dirais que ce que je ne comprends pas, c’est savoir si : on défend les prostituées ou on défend la prostitution ? C’est pas la même chose. Quand je dis « on », ce n’est pas moi ni tout le monde, mais les gens dont je ne comprend pas les discours sur la question.

Mais ceci dit, son histoire que toutes les femmes ont le fantasme de se prostituer, ça ne tient pas debout. Je crois qu’il a dérapé sur ou mal compris autre chose : je crois que ce que le monde du quotidien en montre, c’est qu’elles sont nombreuse à chercher l’attirance dans le regards des autres, mêmes des inconnus qu’elles croisent dans la rue. Ça pause sûrement des problèmes, des quiproquos et des malentendus, mais on ne peut pas comparer ça à la prostitution, c’est trop caricatural et c’est trop forcer le trait.

L’autre point qui peut porter à confusion, vient avec les questions d’argent et de statut sociale qui montre souvent leur nez, et qui peuvent faire penser à une forme de prostitution soft. Ça pourrait aider à la banalisation de le prostitution, par glissement, mais même là ça ne colle pas, parce que dire qu’elles fantasment d’être des prostituées, ça implique une volonté ferme dans cette direction. Ors, j’ai plutôt l’impression que c’est par bêtise, lâcheté ou faiblesse. Si c’est par faiblesse, ce n’est pas un fantasme, c’est une prison à laquelle on se soumet, et alors il n’y a rien de suffisamment fort qui permette de justifier que cette « prostitution soft » soit une véritable prostitution au sens dure et réel du mot (pas plus non‑plus un fantasme).

Il y a trop de non‑dit dans la société, des questions sérieuses qui ne sont pas discutées, et à l’occasion ça dérape avec des comparaisons qui vont trop loin et en viennent à modifier la perception du phénomène qu’on avait initialement à l’esprit. Si ces choses étaient plus souvent discutées, elles pourraient être abordées avec plus de maitrise, c’est à dire avec plus de discernement et de nuance. Il y aurait aussi je crois, moins de tentations d’utiliser des images choques pour faire entendre les questionnements ou les complaintes sur des choses qui ne sont jamais abordé.

Les non‑dits ou les taboux, c’est comme un mur du silence, et il parfois il y a des tentations de faire exploser le mur du silence avec des bombes verbales.

Le problème est que de « dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas » avec des images qui dérivent trop, on fait des dégâts, on braque les position, et ne fait qu’aggraver le phénomène au lieu de le résoudre.

Il a sûrement eu raison de vouloir exprimer son interrogation ou sa déception de quelque chose, mais il a eu tord de le faire de cette manière. Et quand on est une célébrité et qu’on s’exprime pendant une interview devant des journalistes, ce n’est pas comme prononcer un mot de travers en discutant au café du coin. Dans le deuxième cas, le mot pourra s’envoler et disparaitre sans faire de dégâts (quoique…), dans le premier, ça fait le buzz, ça braque les un(e)s ou fait se délecter d’autres.

Tu en penses quoi ?
 
Un jour la prostitution est défendue : « c’est un métier comme un autre ». Un jour la prostitution c’est la honte pour les femmes. Déjà cette question devrait être discutée explicitement : la prostitution est‑elle normale ou pas ? Est‑ce un métier comme un autre ou pas ? Ces questions ne sont jamais discutées, et au lieu de ça « on » affirme une chose et son contraire d’un jour à l’autre.

Ensuite ce qui me tue avec ces histoires, c’est que ce sont des phénomènes médiatiques, qui veulent sûrement dire quelque chose, mais la vie des gens ce n’est pas un phénomène médiatique, et ce serait mieux si ces questions pouvaient être publiquement discutées par rapport à la vie des gens.

Il y a des griefs qui semblent ne pas pouvoir être exposés, et ça fini toujours par s’exprimer indirectement à travers des scandales à propos de telle ou telle célébrité, à propos d’un film, etc. Des questions fréquemment exposées médiatiquement, d’un manière qui échappe à la réalité du quotidien et dont le fond n’est jamais discuté.

C’est l’impression que ça me laisse.

@Atossa : je ne veux pas dire qu’il ne fallait pas poster l’article, ce n’est pas ça. C’est seulement que ça pointe toujours son nez dans un contexte décalé de ce qu’est la vie des gens qui m’ennuie.

Bah écoute, je ne t'ai pas tordu un bras pour que tu lises cet article. D'ailleurs, je ne vois pas où il y a un décalage: on parle d'un gars qui avance que le fantasme de la prostitution est présent chez beaucoup de femmes, ça fait réagir les diverses associations féministes et le rôle des lecteurs est d'apporter son opinion face à cette déclaration. :oh:
 
Je pense surtout que le gars l'a un peu fait exprès: qui voudriat fantasmer de quelque chose qui n'est absolument pas "glamour"? C'est comme fantasmer d'un viol, c'est impossible car un fantasme implique un certain désir; c'est que reproche à ses déclarations et surtout le coté "au fond c'est toutes des *****" ou "elles aiment bien ca"... Mais bon après, c'est pas si grave
Il ya une diférence entre aimer plaire pour son amour -propre et se prostituer
 
Je pense surtout que le gars l'a un peu fait exprès: qui voudriat fantasmer de quelque chose qui n'est absolument pas "glamour"? C'est comme fantasmer d'un viol, c'est impossible car un fantasme implique un certain désir; c'est que reproche à ses déclarations et surtout le coté "au fond c'est toutes des *****" ou "elles aiment bien ca"... Mais bon après, c'est pas si grave
Il ya une diférence entre aimer plaire pour son amour -propre et se prostituer
J’étais en trains de me dire que en plus de l’avoir un peu fait exprès, il a peut être un peu jouer à l’idiot, en prenant au pied de la lettre certaines formes de figurations ou de mise en scène.

Je ne sais pas si tu connais Régine Deforges, une écrivaine qui a écrit des romans érotiques. Dans certains de ces romans, il me semble que le personnage est une prostituée (si je me souviens bien). Si tu te renseigne à son sujet (R. Deforges), tu verra qu’elle n’est pas le genre à mettre les femmes à la cuisine, et pourtant elle a utilisé ce type de personnage… mais pour du roman, pour faire un personnage suggestif. Il y a eu d’autres exemples de romans et d’histoires comme ça.

Je tire peut‑être par les cheveux, c’est seulement que ça me passait par la tête à l’instant, et que j’ai fait le rapprochement. Peut‑être que le metteur en scène à confondu le roman ou le cinéma avec la réalité :confus: (un peu volontairement, et s’en servir) .
 
"Palme du ******* 2013", oui pas mal, bien que je n'aime pas les FEMEN ! Une vraie intervention de *******, de ce genre de mecs qui parlent à la place des femmes comme s'ils étaient dans nos têtes pour savoir ce qui relève ou non du fantasme ! Ca me fait rire ces hommes qui croient nous avoir cerné et parlent comme s'ils connaissaient pleinement la gente féminine alors qu'ils ne nous vomissent que leurs fantasmes misogynes.

Le problème c'est surtout cette phrase (pour répondre aux réponses plus haut) : "mais être payée pour une relation sexuelle est quelque chose de patent dans la sexualité féminine." C'est ça qui est dérangeant, qui est-il pour se permettre de parler ainsi de la sexualité féminine, de faire une généralisation aussi machiste qu'il fait passer pour une vérité psychologique ! C'est pas le premier à parler de cette manière !
 
Salam, bonjour,

Mdrrrrrrrrrrr c'est vraiment un type odieux :D

Dieu merci il n'est pas musulman :D Mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

tawmat
 
Une femme soumise et dépendante de son mari, fiancé, " petit copain " est
en un sens " prostituée " au sens où elle se donne à celui ci en échange de
son confort materiel, je crois que c'est de cela qu'il a voulu parler.

Cette forme de soumission, d'esclavage, la femme totalement soumise à un
homme, certaines femmes ayant tendance à souhaiter ce genre de relation.
 
Une femme soumise et dépendante de son mari, fiancé, " petit copain " est
en un sens " prostituée " au sens où elle se donne à celui ci en échange de
son confort materiel, je crois que c'est de cela qu'il a voulu parler.

Cette forme de soumission, d'esclavage, la femme totalement soumise à un
homme, certaines femmes ayant tendance à souhaiter ce genre de relation.

Salam, bonsoir,

C'est un échange de bon procédé ... la femme veut rester à la maison et se faire entretenir pas de problème ... c'est ce que la majorité des hommes désirent ... car quand elles travaillent et qu'il s'agit de passer à la casserole le soir ... c'est la migraine ou la fatigue du à la journée de travail trop chargé ... c'est la réunion de demain qui me stress ... c'est ma chef ou mon chef qui me saoule ... c'est mes collègues qui sont chiant ... etc ... etc ... etc ... et elle se retourne vers toi et te dit en pleine figure ... je te parle de mes problèmes et toi tu ne penses qu'au sexe ! ... pan dans les dents ! :)

tawmat
 
je pense qu'il y a une confusion extrême

du fantasme on passe dirct a une relation facturée

et de la relation facturée a la prostitution

perso je fais deux césures
 
"Palme du ******* 2013", oui pas mal, bien que je n'aime pas les FEMEN ! Une vraie intervention de *******, de ce genre de mecs qui parlent à la place des femmes comme s'ils étaient dans nos têtes pour savoir ce qui relève ou non du fantasme ! Ca me fait rire ces hommes qui croient nous avoir cerné et parlent comme s'ils connaissaient pleinement la gente féminine alors qu'ils ne nous vomissent que leurs fantasmes misogynes.

Le problème c'est surtout cette phrase (pour répondre aux réponses plus haut) : "mais être payée pour une relation sexuelle est quelque chose de patent dans la sexualité féminine." C'est ça qui est dérangeant, qui est-il pour se permettre de parler ainsi de la sexualité féminine, de faire une généralisation aussi machiste qu'il fait passer pour une vérité psychologique ! C'est pas le premier à parler de cette manière !

Les mecs, quels broken! :malade:
 
Les filles de joie, c'est pour les perdants. :malade:

Just my two cents.
Le genre d’humour qui ne vient pas de nul‑part. Ça n’est pas un agencement de mots aux hasards qui fait rire ou grincer par hasard.

Ça laisse songeur… (et peut‑être quelques unes, rares, songeuses aussi)
 
C'est même pas de l'humour. :prudent:
C’est quoi alors ?

Puis ce n’est pas la première fois que je vois cette phrase écrite quasiment à l’identique (dont dans un topic censé être drôle et humoristique), ici, sur Bladi même. Et je ne préfère pas penser aux nombre de fois où j’ai put la lire ailleurs.

Un agencement de mots au hasard inventé par hasard ? Et ce même agencement de mots dut au hasard se répéterait lui‑même par hasard ?

Et il a sûrement été répété ici, toujours par hasard… :oh:

Bonne nuit les coïncidences.
 
je pense qu'il y a une confusion extrême

du fantasme on passe dirct a une relation facturée

et de la relation facturée a la prostitution

perso je fais deux césures

Le fantasme du beau chevalier qui vient vous sauver existe chez les femmes
mais aussi chez les hommes, ensuite la personne " sauvée " il y en a des tas
de sortes, soumises ou non.

Mes copains mêmes passagers m'offraient des cadeaux, pas pour que je
" passe à la casserole " mais après, des petites attentions qui font plaisir,
certaines de mes " copines " aussi me faisaient ce genre de cadeaux :rouge:
 
Le fantasme du beau chevalier qui vient vous sauver existe chez les femmes
mais aussi chez les hommes, ensuite la personne " sauvée " il y en a des tas
de sortes, soumises ou non.

Mes copains mêmes passagers m'offraient des cadeaux, pas pour que je
" passe à la casserole " mais après, des petites attentions qui font plaisir,
certaines de mes " copines " aussi me faisaient ce genre de cadeaux :rouge:

des fantasmes il y en a de toute sorte

mais ce qui me choque le plus c'est en effet de confondre la relation plus ou moins rétribuée avec le cycle de la prostitution

sans dénigrer qui ou quoi que ce soit , je pense que les chose ne sont pas identique
une amie qui m'offre un cadeau parce que je lui ai construit une cuisine aménagée, ce n'est pas du travail au noir :D
 
Le fantasme du beau chevalier qui vient vous sauver existe chez les femmes
mais aussi chez les hommes, ensuite la personne " sauvée " il y en a des tas
de sortes, soumises ou non.

Mes copains mêmes passagers m'offraient des cadeaux, pas pour que je
" passe à la casserole " mais après, des petites attentions qui font plaisir,
certaines de mes " copines " aussi me faisaient ce genre de cadeaux :rouge:

Moi c'est plus le fantasme du chevalier qui vient me sauter :D
 
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