Fraude dans la finance : Barclays, 1ère banque condamnée pour manipulation

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On ramène souvent la dimension frauduleuse de la finance à quelques voyous, type Madoff. Mais cela va bien au-delà et concerne le fonctionnement même de la finance, comme le montre la condamnation de la Barclays le 28 juin dernier.

La banque britannique Barclays a été condamnée le 28 juin par la justice américaine, un régulateur financier américain et un régulateur britannique à 450 millions de dollars d’amende. Le forfait ? Avoir manipulé le Libor (London interbank offered rate), le taux d’intérêt sur le marchée interbancaire, là où les banques se prêtent de l’argent entre elles en dollars (livres sterling, yens, francs suisses…) ainsi que l’Euribor où elles se prêtent en euros.

Ces taux, qui déterminent une partie du coût de financement des banques, servent ainsi de référence à la fixation des taux auxquels elles vont ensuite prêter aux particuliers, aux entreprises, au reste de la finance, etc. Ce sont, Libor en tête, des variables clés du fonctionnement quotidien de la finance mondiale. Le Libor est déterminé comme son nom l’indique à Londres, par l’intermédiaire de l’Association britannique des banques : elle reçoit chaque matin l’annonce des taux auxquels les banques disent qu’elles peuvent prêter ou emprunter et établi ainsi un taux de référence mondial.

Les enquêtes des régulateurs ont montré qu’entre 2005 et 2009, la Barclays avait soit manipulé ses annonces, avec la complicité d’autres banques, pour que les taux aillent dans le sens souhaitable à ses paris spéculatifs, soit menti sur le niveau auquel elle disait pouvoir emprunter fin 2007 et fin 2008 pour faire croire qu’elle était en bonne santé et que les autres banques lui faisaient confiance, alors même que ces dernières avaient des craintes et lui demandaient des taux plus élevés qu’aux autres banques. Les documents mis à jour montrent un comportement conscient et organisé.
 
Cette amende n’est que le premier résultat d’une enquête menée par une douzaine de régulateurs financiers auprès de 20 grandes banques mondiales. Elle reflète un comportement de fraude systémique dans la finance qui ne se résume pas aux dérapages de brebis galeuses comme Madoff ou de rogue trader comme Kerviel.

Rappelons que Lehman Brothers sous-estimait le rapport entre le total de ses activités et son capital, en utilisant une technique comptable – baptisée Repo 105 – lui permettant de retirer de ses comptes de nombreuses transactions juste avant le rendu trimestriel, des transactions sans aucune substance économique, uniquement destinées à dissimuler l’état réel de la société. Rappelons également que Goldman Sachs a réglé une amende de 550 millions de dollars aux États-Unis et de 20 millions d’euros au Royaume-Uni en 2010 pour solder l’affaire Abacus, un produit financier vendu par l’un des employés à certains clients alors même qu’il avait été conçu pour s’écrouler et profiter au fonds spéculatif de John Paulson qui pariait sur la chute de sa valeur. Et n’oublions pas les liars loans, les prêts menteurs distribués aux Etats-Unis à des gens dont on savait pertinemment qu’ils n’avaient pas les moyens de les rembourser.

Rappelons enfin que le 1er mai 2012, Citigroup, Morgan Stanley, UBS et Wells Fargo ont accepté de verser plus de 9 millions de dollars à la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA), l’organe de régulation indépendant de l’industrie des services financiers aux États-Unis, pour manquement à la supervision des ventes de produits risqués à des particuliers, le fait de vendre des produits risqués à des clients sans les prévenir.


Les économistes, même les spécialistes de la finance, ne s’intéressent pas au rôle de la fraude dans le fonctionnement des circuits financiers. L’observation nous montre pourtant qu’ils feraient bien de s’y mettre (pour aller plus loin sur le rôle de la fraude dans la finance, voir la partie qu’y consacre le chapitre 5 de Une brève histoire des crises financières).

http://alternatives-economiques.fr/...lays-1ere-banque-condamnee-pour-manipulation/
 
On ramène souvent la dimension frauduleuse de la finance à quelques voyous, type Madoff. Mais cela va bien au-delà et concerne le fonctionnement même de la finance, comme le montre la condamnation de la Barclays le 28 juin dernier.

La banque britannique Barclays a été condamnée le 28 juin par la justice américaine, un régulateur financier américain et un régulateur britannique à 450 millions de dollars d’amende. Le forfait ? Avoir manipulé le Libor (London interbank offered rate), le taux d’intérêt sur le marchée interbancaire, là où les banques se prêtent de l’argent entre elles en dollars (livres sterling, yens, francs suisses…) ainsi que l’Euribor où elles se prêtent en euros.

Ces taux, qui déterminent une partie du coût de financement des banques, servent ainsi de référence à la fixation des taux auxquels elles vont ensuite prêter aux particuliers, aux entreprises, au reste de la finance, etc. Ce sont, Libor en tête, des variables clés du fonctionnement quotidien de la finance mondiale. Le Libor est déterminé comme son nom l’indique à Londres, par l’intermédiaire de l’Association britannique des banques : elle reçoit chaque matin l’annonce des taux auxquels les banques disent qu’elles peuvent prêter ou emprunter et établi ainsi un taux de référence mondial.

Les enquêtes des régulateurs ont montré qu’entre 2005 et 2009, la Barclays avait soit manipulé ses annonces, avec la complicité d’autres banques, pour que les taux aillent dans le sens souhaitable à ses paris spéculatifs, soit menti sur le niveau auquel elle disait pouvoir emprunter fin 2007 et fin 2008 pour faire croire qu’elle était en bonne santé et que les autres banques lui faisaient confiance, alors même que ces dernières avaient des craintes et lui demandaient des taux plus élevés qu’aux autres banques. Les documents mis à jour montrent un comportement conscient et organisé.


Comment controler les marchés financiers?! j'ai l'impression que c'est impossible, ils auront bon mettre en place tous les accords qu'ils veulent
 
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