Gamal el-Banna : "LIslam, cest la liberté dabord"
Dans la famille El-Banna, on connait plutôt Hassan, fondateur du mouvement islamiste des Frères Musulmans dans lEgypte des années 30. On connait moins bien son frère cadet, Gamal El-Banna et donc grand oncle de Tariq Ramadan, qui prône encore, a 89 ans, une vision progressiste de lislam. Rencontre avec un homme infatigable, qui place la liberté au cur de chacun de ses combats.
Des livres, par milliers. Dans l'entrée, le salon, le bureau... ils tapissent les murs du petit appartement de Gamal el Bana. Nous sommes proche du quartier d'Abbasiya, jadis réservé à l'élite égyptienne. C'est ici que l'intellectuel, 89 ans, reçoit ses invités, journalistes et amis, de préférence le matin ou en soirée, après une longue sieste...
La rencontre débute par une rapide "visite" de son immense bibliothèque. Il tient à nous montrer ses perles : des livres vieux de plus de 100 ans ! Gamal el Bana passe encore aujourd'hui ses journées à dévorer de nouveaux ouvrages qui traitent de l'islam. La lecture, une passion qui a permis d'épancher la soif de connaissance d'un petit garçon à la santé fragile et à l'enfance teintée d'ennui. Une jeunesse en tout point différente de celle vécue par son frère aîné, Hassan el Bana. Dans son bureau, Gamal el Bana n'a d'ailleurs aucune photo le montrant aux côtés de sa famille : "on n'a jamais eu l'occasion de poser ensemble".
De cette enfance solitaire, il garde le goût pour le silence. Une vieille théière, une grosse paire de lunettes-loupes ainsi qu'une bougie lui tiennent compagnie, quand, pendant des heures, il se confond aux pages de son livre. Jamais bien loin, ses deux fidèles assistants, veillent discrètement sur lui. Ils lui apportent une confiserie, prennent soin des rangés de livres et fixent les rendez-vous du patron qui refuse toujours l'idée du téléphone portable...
C'est là un des rares aspects de la modernité que le vieil homme aux allures de sage, a préféré laisser de côté. Car son esprit est, dans l'ensemble, bien plus ouvert et plus novateur que la société égyptienne actuelle. Ainsi défend-il les jeunes qui se marient en secret pour pouvoir assouvir leur désir sexuel : "Comment peut-on leur demander d'avoir un travail, de l'argent et un appartement avant de se marier officiellement ?". En colère contre son pays et son régime, cet amoureux de le liberté, reste cependant un grand optimiste.
Comment vous définissez-vous aujourd'hui dans le champ de la pensée musulmane dans le monde?
Nous vivons une époque marquée par les inégalités sociales, le chômage. Il y a, d'un côté, le footballeur ou la danseuse du ventre qui gagnent des millions, et de l'autre, ceux qui n'ont assez d'argent pour manger. A cela s'ajoute l'oppression dont sont victimes les musulmans dans beaucoup de pays arabes. En Egypte, cela dure depuis 50 ans. Dans une telle époque, on peut trouver tout type de personnes, qui vous tiendront tout type de discours, cela va du musulman réformiste au traditionnel. Et cela n'aide pas quand il s'agit de repenser l'islam.
Dans la famille El-Banna, on connait plutôt Hassan, fondateur du mouvement islamiste des Frères Musulmans dans lEgypte des années 30. On connait moins bien son frère cadet, Gamal El-Banna et donc grand oncle de Tariq Ramadan, qui prône encore, a 89 ans, une vision progressiste de lislam. Rencontre avec un homme infatigable, qui place la liberté au cur de chacun de ses combats.
Des livres, par milliers. Dans l'entrée, le salon, le bureau... ils tapissent les murs du petit appartement de Gamal el Bana. Nous sommes proche du quartier d'Abbasiya, jadis réservé à l'élite égyptienne. C'est ici que l'intellectuel, 89 ans, reçoit ses invités, journalistes et amis, de préférence le matin ou en soirée, après une longue sieste...
La rencontre débute par une rapide "visite" de son immense bibliothèque. Il tient à nous montrer ses perles : des livres vieux de plus de 100 ans ! Gamal el Bana passe encore aujourd'hui ses journées à dévorer de nouveaux ouvrages qui traitent de l'islam. La lecture, une passion qui a permis d'épancher la soif de connaissance d'un petit garçon à la santé fragile et à l'enfance teintée d'ennui. Une jeunesse en tout point différente de celle vécue par son frère aîné, Hassan el Bana. Dans son bureau, Gamal el Bana n'a d'ailleurs aucune photo le montrant aux côtés de sa famille : "on n'a jamais eu l'occasion de poser ensemble".
De cette enfance solitaire, il garde le goût pour le silence. Une vieille théière, une grosse paire de lunettes-loupes ainsi qu'une bougie lui tiennent compagnie, quand, pendant des heures, il se confond aux pages de son livre. Jamais bien loin, ses deux fidèles assistants, veillent discrètement sur lui. Ils lui apportent une confiserie, prennent soin des rangés de livres et fixent les rendez-vous du patron qui refuse toujours l'idée du téléphone portable...
C'est là un des rares aspects de la modernité que le vieil homme aux allures de sage, a préféré laisser de côté. Car son esprit est, dans l'ensemble, bien plus ouvert et plus novateur que la société égyptienne actuelle. Ainsi défend-il les jeunes qui se marient en secret pour pouvoir assouvir leur désir sexuel : "Comment peut-on leur demander d'avoir un travail, de l'argent et un appartement avant de se marier officiellement ?". En colère contre son pays et son régime, cet amoureux de le liberté, reste cependant un grand optimiste.
Comment vous définissez-vous aujourd'hui dans le champ de la pensée musulmane dans le monde?
Nous vivons une époque marquée par les inégalités sociales, le chômage. Il y a, d'un côté, le footballeur ou la danseuse du ventre qui gagnent des millions, et de l'autre, ceux qui n'ont assez d'argent pour manger. A cela s'ajoute l'oppression dont sont victimes les musulmans dans beaucoup de pays arabes. En Egypte, cela dure depuis 50 ans. Dans une telle époque, on peut trouver tout type de personnes, qui vous tiendront tout type de discours, cela va du musulman réformiste au traditionnel. Et cela n'aide pas quand il s'agit de repenser l'islam.