La mixité nuit-elle aux études des garçons? C'est ce que pense J.-L. Auduc, directeur, en France, de l'institut universitaire de formation des maîtres de Créteil. Pour lui, pas question de remettre en cause la mixité, mais il faut l'adapter.
M.B.Valentin
Une fille sur 20 en difficulté d'apprentissage de lecture, un garçon sur cinq. C'est le constat établi par Jean-Louis Auduc, historien mais surtout directeur, en France, de l'institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Créteil, qui forme donc les futurs enseignants.
Ces mêmes chiffres ont été constatés au niveau européen , explique-t-il. On parle toujours d'un jeune sur 15 en difficulté de lecture. C'est en dépouillant les chiffres par genre que j'ai constaté que les résultats étaient très différents pour les filles et pour les garçons .
Une des explications réside dans la trop grande féminisation de l'école: du personnel enseignant mais aussi des éducateurs, des membres du PMS, du personnel de la cantine...
Or , poursuit Jean-Louis Auduc, entre 6 et 12 ans, l'enfant a besoin de s'identifier. Mais la majorité des personnes qui s'occupent des garçons sont des femmes. À l'école, mais aussi à la maison, où la mère est davantage présente que le père et gère davantage de choses. Papa, lui, il part tôt le matin et rentre tard le soir...
Il est là, par contre, le week-end, pour jouer au foot avec son fils ou l'emmener à ses matchs, mais pas pour lire avec lui. Le modèle masculin est dans l'activité physique, le scolaire fait partie du monde féminin...
Age bête
Aux Etats-Unis, certaines écoles en sont revenues de la mixité, et elles organisent désormais des enseignements séparés pour filles et garçons. Parce que ceux-ci ont davantage besoin de bouger, expliquent les enseignants de ces écoles, tandis que les filles sont beaucoup plus statiques. Dans les différentes classes, tout s'organise donc en fonction des caractéristiques propres aux uns et aux autres...
La différence de maturité entre filles et garçons, à certains âges, expliquerait également le décrochage plus important chez les garçons. En début de secondaire, alors que l'on demande déjà aux jeunes de penser à leur orientation future, les filles ont déjà acquis une certaine maturité. Les garçons, eux, sont en plein bouillonnement hormonal et pensent plus à montrer aux filles qu'ils sont des hommes que des élèves appliqués, ce qui dans leur tête reviendrait à se dévaloriser.
La société n'a pas anticipé les conséquences d'une telle féminisation du monde scolaire , ajoute le directeur de l'IUFM. Le système était bien adapté aux garçons quand ils étaient seuls, ce n'est plus le cas aujourd'hui... Alors, que prône-t-il? Non pas la fin de la mixité mais des moments séparés entre filles et garçons. Comme les remédiations pour la lecture par exemple, qui devraient, pour les garçons, être assurées par un homme.
source: sud-presse
M.B.Valentin
Une fille sur 20 en difficulté d'apprentissage de lecture, un garçon sur cinq. C'est le constat établi par Jean-Louis Auduc, historien mais surtout directeur, en France, de l'institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Créteil, qui forme donc les futurs enseignants.
Ces mêmes chiffres ont été constatés au niveau européen , explique-t-il. On parle toujours d'un jeune sur 15 en difficulté de lecture. C'est en dépouillant les chiffres par genre que j'ai constaté que les résultats étaient très différents pour les filles et pour les garçons .
Une des explications réside dans la trop grande féminisation de l'école: du personnel enseignant mais aussi des éducateurs, des membres du PMS, du personnel de la cantine...
Or , poursuit Jean-Louis Auduc, entre 6 et 12 ans, l'enfant a besoin de s'identifier. Mais la majorité des personnes qui s'occupent des garçons sont des femmes. À l'école, mais aussi à la maison, où la mère est davantage présente que le père et gère davantage de choses. Papa, lui, il part tôt le matin et rentre tard le soir...
Il est là, par contre, le week-end, pour jouer au foot avec son fils ou l'emmener à ses matchs, mais pas pour lire avec lui. Le modèle masculin est dans l'activité physique, le scolaire fait partie du monde féminin...
Age bête
Aux Etats-Unis, certaines écoles en sont revenues de la mixité, et elles organisent désormais des enseignements séparés pour filles et garçons. Parce que ceux-ci ont davantage besoin de bouger, expliquent les enseignants de ces écoles, tandis que les filles sont beaucoup plus statiques. Dans les différentes classes, tout s'organise donc en fonction des caractéristiques propres aux uns et aux autres...
La différence de maturité entre filles et garçons, à certains âges, expliquerait également le décrochage plus important chez les garçons. En début de secondaire, alors que l'on demande déjà aux jeunes de penser à leur orientation future, les filles ont déjà acquis une certaine maturité. Les garçons, eux, sont en plein bouillonnement hormonal et pensent plus à montrer aux filles qu'ils sont des hommes que des élèves appliqués, ce qui dans leur tête reviendrait à se dévaloriser.
La société n'a pas anticipé les conséquences d'une telle féminisation du monde scolaire , ajoute le directeur de l'IUFM. Le système était bien adapté aux garçons quand ils étaient seuls, ce n'est plus le cas aujourd'hui... Alors, que prône-t-il? Non pas la fin de la mixité mais des moments séparés entre filles et garçons. Comme les remédiations pour la lecture par exemple, qui devraient, pour les garçons, être assurées par un homme.
source: sud-presse