Pendant longtemps, Gaza fut le baromètre de la question palestinienne. Parce que l'étroite bande de terre est peuplée en majorité de réfugiés, et que c'est en grande partie dans les camps qu'a été entretenu le rêve d'un Etat indépendant. Parce que la première Intifada y éclata en 1987, qui fit comprendre à Israël que le problème palestinien dépassait de beaucoup le seul "cas" Arafat.
Aujourd'hui, Gaza est relégué dans l'angle mort du conflit israélo-palestinien. Ce n'est plus qu'une question sécuritaire en Israël. Une matière à rodomontades, surtout en période électorale, alors que chacun sait bien qu'il n'existe aucune réponse militaire, un bain de sang excepté, aux lancinants tirs de roquettes palestiniens sur Israël, qui entrent dans la catégorie des crimes de guerre, même s'ils ne sauraient être comparés à ceux du Hezbollah pendant l'été 2006.
Depuis la prise du pouvoir par les islamistes du Hamas, en juin 2007, Gaza a été abandonné par l'Autorité palestinienne et son président, Mahmoud Abbas, mais aussi par les pays engagés dans le conflit. Ce qui s'y passe devrait pourtant les alerter, à condition qu'ils dépassent la comptabilité des cycles récurrents des tirs et des représailles, des trêves et de leur suspension.
Du fait d'un blocus israélien d'un autre âge qui renforce le pouvoir qu'il est censé affaiblir, la survie de ce territoire ne tient plus qu'à un fil, la quasi-totalité de l'activité économique y a été réduite à néant, l'insécurité alimentaire est devenue la règle. Ces phénomènes sont entièrement artificiels. Ils sont le produit de décisions politiques, au mieux discutées, au pire tacitement acceptées. A dire vrai, ils s'inscrivent également dans un processus qui remonte précisément aux accords d'Oslo, lorsque progressivement la bande de terre fut coupée d'Israël sans qu'elle soit autorisée pour autant à disposer des moyens de son développement, pas même d'un simple port.
Les courbes statistiques, enfin, ne peuvent pas tout dire. Elles ne traduisent qu'imparfaitement une réalité qui devrait interroger au premier chef Israël et les autres acteurs du conflit : que faut-il attendre des générations nées depuis 1993 à Gaza, cloîtrées depuis toujours dans cette prison à ciel ouvert, qui n'ont jamais connu la normalité et pour qui l'avenir n'a aucun sens ?
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/12/25/gaza-angle-mort_1135060_3218.html
Aujourd'hui, Gaza est relégué dans l'angle mort du conflit israélo-palestinien. Ce n'est plus qu'une question sécuritaire en Israël. Une matière à rodomontades, surtout en période électorale, alors que chacun sait bien qu'il n'existe aucune réponse militaire, un bain de sang excepté, aux lancinants tirs de roquettes palestiniens sur Israël, qui entrent dans la catégorie des crimes de guerre, même s'ils ne sauraient être comparés à ceux du Hezbollah pendant l'été 2006.
Depuis la prise du pouvoir par les islamistes du Hamas, en juin 2007, Gaza a été abandonné par l'Autorité palestinienne et son président, Mahmoud Abbas, mais aussi par les pays engagés dans le conflit. Ce qui s'y passe devrait pourtant les alerter, à condition qu'ils dépassent la comptabilité des cycles récurrents des tirs et des représailles, des trêves et de leur suspension.
Du fait d'un blocus israélien d'un autre âge qui renforce le pouvoir qu'il est censé affaiblir, la survie de ce territoire ne tient plus qu'à un fil, la quasi-totalité de l'activité économique y a été réduite à néant, l'insécurité alimentaire est devenue la règle. Ces phénomènes sont entièrement artificiels. Ils sont le produit de décisions politiques, au mieux discutées, au pire tacitement acceptées. A dire vrai, ils s'inscrivent également dans un processus qui remonte précisément aux accords d'Oslo, lorsque progressivement la bande de terre fut coupée d'Israël sans qu'elle soit autorisée pour autant à disposer des moyens de son développement, pas même d'un simple port.
Les courbes statistiques, enfin, ne peuvent pas tout dire. Elles ne traduisent qu'imparfaitement une réalité qui devrait interroger au premier chef Israël et les autres acteurs du conflit : que faut-il attendre des générations nées depuis 1993 à Gaza, cloîtrées depuis toujours dans cette prison à ciel ouvert, qui n'ont jamais connu la normalité et pour qui l'avenir n'a aucun sens ?
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/12/25/gaza-angle-mort_1135060_3218.html