GERIATRIE : COMMENT GERER LES ESCARRES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES ?

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes

Dr MOUSSAYER KHADIJA, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, présidente d'AMMAIS -  ...jpg

DR MOUSSAYER​

- Science - Societé - Santé -
MAL SOIGNEES, ELLES PEUVENT PRECIPITER LA PERSONNE DANS LA MORT
L’escarre est une plaie , qui se forme à l’endroit où la chair est prise en étau pendant plusieurs heures chez une personne obligée de garder le lit ou ayant perdue son autonomie. On peut estimer néanmoins qu’au moins une personne âgée sur deux en sera touchée . Elle provoque souvent la survenue d’un phénomène dépressif.

QU'EST CE EXACTEMENT QU'UNE ESCARRE ?
Quand une personne repose plusieurs heures sur les mêmes points d’appui, la chair est alors compressée à ces endroits, freinant ainsi la bonne circulation du sang et l’oxygénation du sang. Une fois en état d’hypoxie (terme médical pour désigner un manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme), les tissus vont se dégrader très vite. Le passage du stade d’érythème (rougeur cutanée) à celui d’ulcère (plaie ouverte) peut prendre seulement quelques heures.
Selon la classification la plus utilisée, le processus se décline en plusieurs phases de développement :
  • stade 0, rougeur apparaissant mais disparaissant quand on appuie dessus ;
  • stade 1, rougeur ne blanchissant pas sous la pression du doigt ;
  • stade 2, désépidermisation : arrachement cutané touchant l’épiderme et éventuellement le derme, dont une variante au niveau du pied est la phlyctène (ou ampoule) hémorragique ou séreuse, selon qu’elle contient ou non du sang ;
  • stade 3, nécrose : plaie profonde avec plaque de nécrose recouvrant en général des tissus sous-jacents dévitalisés ;
  • stade 4, ulcère : plaie ouverte profonde, résultant le plus souvent d’une escarre de stade 3 après élimination des tissus nécrotiques ; les muscles sont touchés, au point que l’on peut voir tendons et articulations à nu.


LA PLUPART DES SENIORS SONT ATTEINTS DE MALADIES CHRONIQUES
LES ENDROITS A SURVEILLER
40 % des escarres siègent au sacrum (le sacrum, au bas du dos, est formé de la soudure des 5 vertèbres sacrées) et 40% aux talons. Les autres localisations les plus fréquentes sont les ischions (l’ischion est l‘ un des trois os qui sont soudés chez l’adulte pour former le bassin : il supporte le poids du corps en position assise) et le trochanter (les protubérances de la partie supérieure du fémur) ainsi que, par ailleurs, l’occiput en pédiatrie.
Pour le malade en fauteuil, roulant ou non, on surveillera : la nuque, les omoplates, les fesses et les talons.
Pour le malade couché sur le côté, on surveillera : les trochanters, la face interne des genoux et les faces internes/externes des pieds.
Pour le malade sur le dos, on surveillera : l’occiput, la nuque, les omoplates, les coudes, les crêtes iliaques, le sacrum, les fesses, la face interne des genoux et les talons.

LES FACTEURS DE RISQUES
. Quelqu’un qui ne gère pas bien son capital santé, ne se nourrit pas et/ou ne s’hydrate pas correctement présente plus de risque.
L’escarre guette également, tout particulièrement les sujets atteints :

  • d’artérite, de problèmes vasculaires, d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque ;
  • des conséquences physiques de maladies auto-immunes
  • de tout problème nécessitant une hospitalisation.

DES GESTES PRÉVENTIFS
  • Observation régulière de l’état cutané à chaque changement de position et lors des soins d’hygiène. Une rougeur qui subsiste à la pression d’une palpation doit immédiatement alerter.
  • Nutrition : l’entourage (famille, personnel soignant) doit surveiller l’appétit de la personne âgée, une perte de poids rapide favorisant en effet l’escarre.
  • Sensibilité : la sensibilité cutanée de la personne est diminuée si on s’aperçoit qu’elle ne change pas de position spontanément en l’espace d’une demi-heure. Il faut alors planifier des changements de position environ toutes les 2 heures pour solliciter d’autres points d’appui.
  • Hygiène : Il est important de maintenir la personne au sec

LES PREMIERS SOINS
– Nettoyage de la plaie et de son pourtour : employer l’eau et le savon ou du sérum physiologique. L’intérêt des antiseptiques ou des antibiotiques n’est pas démontré en l’absence d’infection. La plaie ne doit pas être asséchée mais, après les soins, on peut tamponner légèrement avec une serviette douce.
– Traitement de l’escarre constituée : La détersion est nécessaire sur les plaies nécrotiques , soit mécaniquement soit à l’aide de pansements. Les matières mortes et le sang produisent en effet une masse au fond de la plaie. Cette masse s’oppose au processus de cicatrisation. La colonisation bactérienne est, par ailleurs, constante dans les plaies chroniques : différente de l’infection, elle est utile à la cicatrisation
 

Pièces jointes

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