Goldman Sachs a-t-il tenté de corrompre des libyens?

Le régulateur américain cherche à savoir si Goldman Sachs a tenté de corrompre des libyens

Goldman Sachs a dilapidé 1,3 milliards de dollars de dollars du fonds souverain libyen, Libyan Investment Authority (LIA) … dans des opérations douteuses (voir l'article de Jack Brown sur cette escroquerie). La SEC, le régulateur américain, enquête. Non pour savoir si la LIA a été blousée mais pour déterminer si une somme de 50 millions de dollars que la banque envisageait de payer n’était pas un pot-de-vin destiné à « calmer » des libyens.

Goldman Sachs qui a dilapidé 1,3 milliards de dollars du fonds souverain libyen, LIA, fait l’objet d’une enquête de la SEC (Securities Exchange Commission), le régulateur américain, qui cherche à déterminer si la banque n’est pas en infraction avec la loi contre les pratiques de corruption à l’étranger.

L a Banque est soupçonnée d’avoir payé ou envisagé de payer des responsables libyens pour tenter de "compenser" la perte de 1,3 MDS qu'ils ont fait subir à la LIA. Citant des sources proches de l’enquête, le Wall Street Journal indique que la SEC est entrain de scruter les relations entre Goldman Sachs et la fonds souverain la Libyan Investment Authority. L’enquête de la redoutée Security and Exchange Commission (SEC), organe de surveillance de la Bourse américaine avait déjà été annoncée en juin dernier par le Wall Street Journal. Il s’agissait de déterminer si la banque d’affaire Goldman Sachs avait enfreint la loi dans ses relations d’affaires avec le Fonds souverain d’investissement Libyan Investement Authority (LIA).

Goldman Sachs aurait eu l’intention de verser au fonds libyen une commission «compensatoire » de cinquante millions de dollars pour le dédommager d’une perte monumentale de plusieurs centaines de millions de dollars. Les responsables de la SEC cherchent à comprendre à qui était destinée cette somme de 50 millions de dollars que Goldman aurait effectuée ou envisager d’effectuer à titre de dédommagement. Selon le WSJ ce paiement n’a pas été effectué mais des juristes estiment que la banque est exposée à des poursuites en vertu du Foreign Corrupt Practices Act qui interdit aux sociétés d’offrir des pots de vin à des fonctionnaires étrangers. La SEC semble, selon toute vraisemblance, essayer de déterminer s’il s’agit d’une compensation officielle ou d'un dessous de table pour "calmer" les libyens.

Holdups

L’enquête de la SEC ne semble s’intéresser au fond de l’affaire, à savoir la dilapidation de l’investissement de la LIA par Goldman Sachs. Dans la période entre janvier et juin 2008, LIA a versé 1,3 milliard de dollars à la banque américaine pour des investissements sur les marchés financiers. En février 2010, ce capital de 1,3 milliards de dollars avait littéralement fondu et il ne restait plus que 25,1 petits millions de dollars. 98% de l’investissement libyen aurait été perdu dans des opérations spéculatives de Goldman Sachs.

La LIA, qui a décidemment fait preuve d’un formidable amateurisme, a également perdu de 1,8 milliards de dollars engagés auprès de la Société Générale dans opérations «structurées ». Dans les deux situations, estime un financier algérien, « aucun filet de sécurité ne semble avoir fonctionné et le client libyen a assumé pleinement les choix hasardeux de gestionnaires de fonds aussi incompétents que peu scrupuleux ».
 
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Selon lui, les libyens n’ont probablement pas été « informés de l’évolution catastrophique de leurs placements par des banquiers décidemment très « légers ». Le Trésor Libyen, qui appartient au peuple de ce pays, a de toute évidence été victime de holdups élégants pratiqués par des gangsters tout aussi élégants ». Les responsables libyens ont en effet accusé Goldman Sachs d’avoir présenté ces transactions de manière trompeuse et d’avoir effectué des transactions sans y être autorisés.

Selon le Wall Street Journal, le directeur adjoint de la LIA, Mustafa Zarti, fou de rage, avait convoqué les cadres de Goldman à une réunion avec les avocats de la LIA en juillet 2008, où il était tel un «taureau en furie» maudissant et menaçant le chef du bureau Afrique du Nord de Goldman et d’autres. Les employés effrayés de Goldman ont alors appelé leurs patrons qui leur ont loué des body gardes jusqu’au moment où ils ont quitté la Libye.

Mustafa Zarti, directeur-adjoint de la LIA, 'taureau en furie'
 
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