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Tayri nem tuder g-ul inu
Binyam Mohamed, libéré en février du camp de Guantanamo où selon lui les conditions de détentions se sont dégradées depuis l'élection de Barack Obama, rapporte dimanche dans un entretien au Mail on Sunday les détails de ses sept années de captivité.
Il a été détenu en divers lieux depuis son arrestation en 2002, une expérience qui l'a laissé "émotionnellement mort".
Mentalement traumatisé et physiquement brisé par son interminable détention, M. Mohamed a accepté de parler sans rétribution à cet hebdomadaire, à la condition expresse que son interview, publiée dimanche, soit mise à la disposition des autres médias.
L'Ethiopien, 30 ans, est rentré le 23 février en Grande-Bretagne, pays où il avait résidé à partir de 1994, après avoir été relâché de Guantanamo. Il est le premier détenu transféré du camp, depuis l'élection de Barack Obama.
M. Mohamed décrit dans le journal les sévices infligés après son arrestation sur des soupçons de terrorisme, et ses conséquences sur son psychisme.
"Mentalement aujourd'hui, le résultat de mon expérience, c'est que je me sens émotionnellement mort", dit-il. "Vous pourriez me faire n'importe quoi, je ne le sentirais plus."
Il va suivre une thérapie à la fondation Helen Bamber à Londres, centre mondialement réputé qui traite les victimes de tortures.
Les pires supplices, il dit les avoir éprouvés en Afghanistan, dans une prison secrète de la CIA où il a été détenu pendant cinq mois avant de rejoindre Guantanamo en septembre 2004.
"C'est quand j'ai failli devenir fou", lâche-t-il. "Ca me semble comme miraculeux que mon cerveau soit encore intact."
Dans sa cellule, il était comme les autres prisonniers laissé dans une obscurité totale et enchaîné pendant des jours, des hauts-parleurs crachant en continu la vingtaine de chansons du même CD du rappeur Eminem, "The Eminem Show".
"A Kaboul, j'ai perdu la tête. C'était comme si cela n'allait jamais finir et que j'avais cessé d'exister."
M. Mohamed admet avoir reçu un entraînement dans un camp militaire en Afghanistan. Il avait l'intention d'aller combattre au côté des rebelles tchétchènes.
Mais il assure n'avoir jamais reçu aucune initiation pour des projets s'apparentant à des actes terroristes.
Il a été arrêté au Pakistan en avril 2002, avant d'être accusé d'avoir préparé une "bombe sale" avec des matériaux radioactifs. Toutes les accusations formelles à son égard ont depuis été levées.
En juillet 2002, il a été transféré au Maroc, où ce qu'il a enduré est tel qu'il refuse d'en parler à nouveau. Son avocat avait déjà rendu public son témoignage sur cet épisode.
C'est au Maroc qu'il a été témoin de la complicité des services de renseignements britanniques avec ses tortionnaires, affirme-t-il. Selon lui, le MI5 fournissait des informations et des questions aux Marocains.
"Quand j'ai compris que les Britanniques coopéraient avec les gens qui me torturaient, je me suis senti dénudé. C'est quand ils ont commencé à me poser les questions fournies par les Britanniques que ma situation s'est aggravée. Ils m'ont vendu."
Le Foreign Office a affirmé dans un communiqué "Nous exécrons la torture et jamais nous ne l'avons ordonnée ou tolérée".
A Guantanamo, les conditions de détention étaient en comparaison douces. "Ils étaient inquiets que je ne dise devant un tribunal que j'avais seulement avoué sous la torture".
Mais après l'élection de Barack Obama, la situation y est devenue plus difficile, comme si les gardes souhaitaient prendre une ultime "revanche", avant que le camp ne ferme.
Malgré les accusations qu'il porte à l'endroit du MI5, il espère pouvoir rester en Grande-Bretagne, où il bénéficie d'un droit de séjour temporaire. "C'est le seul endroit que je peux appeler ma maison", confie-t-il, disant rêver d'une "vie normale".
Source : AFP
Il a été détenu en divers lieux depuis son arrestation en 2002, une expérience qui l'a laissé "émotionnellement mort".
Mentalement traumatisé et physiquement brisé par son interminable détention, M. Mohamed a accepté de parler sans rétribution à cet hebdomadaire, à la condition expresse que son interview, publiée dimanche, soit mise à la disposition des autres médias.
L'Ethiopien, 30 ans, est rentré le 23 février en Grande-Bretagne, pays où il avait résidé à partir de 1994, après avoir été relâché de Guantanamo. Il est le premier détenu transféré du camp, depuis l'élection de Barack Obama.
M. Mohamed décrit dans le journal les sévices infligés après son arrestation sur des soupçons de terrorisme, et ses conséquences sur son psychisme.
"Mentalement aujourd'hui, le résultat de mon expérience, c'est que je me sens émotionnellement mort", dit-il. "Vous pourriez me faire n'importe quoi, je ne le sentirais plus."
Il va suivre une thérapie à la fondation Helen Bamber à Londres, centre mondialement réputé qui traite les victimes de tortures.
Les pires supplices, il dit les avoir éprouvés en Afghanistan, dans une prison secrète de la CIA où il a été détenu pendant cinq mois avant de rejoindre Guantanamo en septembre 2004.
"C'est quand j'ai failli devenir fou", lâche-t-il. "Ca me semble comme miraculeux que mon cerveau soit encore intact."
Dans sa cellule, il était comme les autres prisonniers laissé dans une obscurité totale et enchaîné pendant des jours, des hauts-parleurs crachant en continu la vingtaine de chansons du même CD du rappeur Eminem, "The Eminem Show".
"A Kaboul, j'ai perdu la tête. C'était comme si cela n'allait jamais finir et que j'avais cessé d'exister."
M. Mohamed admet avoir reçu un entraînement dans un camp militaire en Afghanistan. Il avait l'intention d'aller combattre au côté des rebelles tchétchènes.
Mais il assure n'avoir jamais reçu aucune initiation pour des projets s'apparentant à des actes terroristes.
Il a été arrêté au Pakistan en avril 2002, avant d'être accusé d'avoir préparé une "bombe sale" avec des matériaux radioactifs. Toutes les accusations formelles à son égard ont depuis été levées.
En juillet 2002, il a été transféré au Maroc, où ce qu'il a enduré est tel qu'il refuse d'en parler à nouveau. Son avocat avait déjà rendu public son témoignage sur cet épisode.
C'est au Maroc qu'il a été témoin de la complicité des services de renseignements britanniques avec ses tortionnaires, affirme-t-il. Selon lui, le MI5 fournissait des informations et des questions aux Marocains.
"Quand j'ai compris que les Britanniques coopéraient avec les gens qui me torturaient, je me suis senti dénudé. C'est quand ils ont commencé à me poser les questions fournies par les Britanniques que ma situation s'est aggravée. Ils m'ont vendu."
Le Foreign Office a affirmé dans un communiqué "Nous exécrons la torture et jamais nous ne l'avons ordonnée ou tolérée".
A Guantanamo, les conditions de détention étaient en comparaison douces. "Ils étaient inquiets que je ne dise devant un tribunal que j'avais seulement avoué sous la torture".
Mais après l'élection de Barack Obama, la situation y est devenue plus difficile, comme si les gardes souhaitaient prendre une ultime "revanche", avant que le camp ne ferme.
Malgré les accusations qu'il porte à l'endroit du MI5, il espère pouvoir rester en Grande-Bretagne, où il bénéficie d'un droit de séjour temporaire. "C'est le seul endroit que je peux appeler ma maison", confie-t-il, disant rêver d'une "vie normale".
Source : AFP