Après la réduction annoncée de l'immigration légale, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant cible directement l'immigration du travail en affirmant que la France "n'a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants", car elle dispose "de la ressource" nécessaire.
Un an avant l'élection présidentielle, le gouvernement creuse le sillon tracé pour diminuer l'immigration légale de 200.000 à 180.000 titres de séjour par an, au risque de s'attirer de nouvelles critiques sur une concurrence avec le FN concernant la question migratoire.
"Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences" issues de l'immigration, a affirmé dimanche M. Guéant au Grand rendez Europe1/Le Parisien. Même si, a-t-il ajouté, "il y a de l'ordre de 2.000 personnes --on peut avoir ces besoins-- qui viennent chaque année à ce titre" légalement en France. "Mais on n'a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants. Il y a en France la ressource", a-t-il dit.
En avril, le gouvernement avait déjà fait savoir qu'il comptait réduire la liste des "métiers en tension" pour lesquels les employeurs peuvent recruter des immigrés faute de candidats adéquats, fixant comme priorité la formation des chômeurs pour occuper ces postes. L'immigration annuelle au titre du travail concerne 20.000 personnes.
Cette décision avait suscité un tollé du côté des syndicats et la réserve du patronat plaidant pour un pays "ouvert".
Un arrêté de 2008 définit pour chaque région une liste de métiers --une trentaine au total-- ouverts aux étrangers: il s'agit pour l'essentiel de professions qualifiées et techniques (informaticien, géomètre, contrôle comptable) et aussi liées au BTP. Pour certains pays (Tunisie, Sénégal) la liste est plus large.
Une récente enquête de Pôle emploi révèle que 37,6% des embauches projetées par les employeurs en 2011 butent sur des difficultés de recrutement, touchant en majorité des métiers souvent mal rémunérés (cuisiniers, serveurs, aides ménagères, emplois de maison, infirmiers), des professions qui ne correspondent pas à celles ouvertes aux immigrés.
M. Guéant a réaffirmé dimanche la "doctrine" de Nicolas Sarkozy: "On ne peut pas refuser indéfiniment un travail normal. Et quelqu'un qui refuse plusieurs fois un travail normal ne doit plus être inscrit comme demandeur d'emploi et bénéficier des aides publiques".
Mais jusqu'à ce printemps, en matière d'immigration, M. Sarkozy avait aussi prôné un rééquilibrage de l'immigration familiale, qualifiée d'"immigration subie", vers une immigration de travail, qualifiée de "choisie".
L'ancien secrétaire général de l'Elysée s'est défendu d'être déjà en campagne et de reprendre des idées du FN. "Il y aurait un grand tort de la part des familles politiques républicaines à laisser au Front National l'exclusivité de la prise en compte d'un certain nombre de souffrances et de préoccupations des Français", a dit M. Guéant.
Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, "il y a aujourd'hui une tentative extrêmement forte de développer dans l'opinion publique une défiance vis-à-vis de l'étranger pour récupérer l'électorat du Front national".
Mais pour M. Guéant, "contrairement à ce qu'on dit, l'intégration ne va pas si bien que ça: le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés". "L'échec scolaire est un problème de classe sociale", a contesté M. Sopo.
Un an avant l'élection présidentielle, le gouvernement creuse le sillon tracé pour diminuer l'immigration légale de 200.000 à 180.000 titres de séjour par an, au risque de s'attirer de nouvelles critiques sur une concurrence avec le FN concernant la question migratoire.
"Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences" issues de l'immigration, a affirmé dimanche M. Guéant au Grand rendez Europe1/Le Parisien. Même si, a-t-il ajouté, "il y a de l'ordre de 2.000 personnes --on peut avoir ces besoins-- qui viennent chaque année à ce titre" légalement en France. "Mais on n'a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants. Il y a en France la ressource", a-t-il dit.
En avril, le gouvernement avait déjà fait savoir qu'il comptait réduire la liste des "métiers en tension" pour lesquels les employeurs peuvent recruter des immigrés faute de candidats adéquats, fixant comme priorité la formation des chômeurs pour occuper ces postes. L'immigration annuelle au titre du travail concerne 20.000 personnes.
Cette décision avait suscité un tollé du côté des syndicats et la réserve du patronat plaidant pour un pays "ouvert".
Un arrêté de 2008 définit pour chaque région une liste de métiers --une trentaine au total-- ouverts aux étrangers: il s'agit pour l'essentiel de professions qualifiées et techniques (informaticien, géomètre, contrôle comptable) et aussi liées au BTP. Pour certains pays (Tunisie, Sénégal) la liste est plus large.
Une récente enquête de Pôle emploi révèle que 37,6% des embauches projetées par les employeurs en 2011 butent sur des difficultés de recrutement, touchant en majorité des métiers souvent mal rémunérés (cuisiniers, serveurs, aides ménagères, emplois de maison, infirmiers), des professions qui ne correspondent pas à celles ouvertes aux immigrés.
M. Guéant a réaffirmé dimanche la "doctrine" de Nicolas Sarkozy: "On ne peut pas refuser indéfiniment un travail normal. Et quelqu'un qui refuse plusieurs fois un travail normal ne doit plus être inscrit comme demandeur d'emploi et bénéficier des aides publiques".
Mais jusqu'à ce printemps, en matière d'immigration, M. Sarkozy avait aussi prôné un rééquilibrage de l'immigration familiale, qualifiée d'"immigration subie", vers une immigration de travail, qualifiée de "choisie".
L'ancien secrétaire général de l'Elysée s'est défendu d'être déjà en campagne et de reprendre des idées du FN. "Il y aurait un grand tort de la part des familles politiques républicaines à laisser au Front National l'exclusivité de la prise en compte d'un certain nombre de souffrances et de préoccupations des Français", a dit M. Guéant.
Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, "il y a aujourd'hui une tentative extrêmement forte de développer dans l'opinion publique une défiance vis-à-vis de l'étranger pour récupérer l'électorat du Front national".
Mais pour M. Guéant, "contrairement à ce qu'on dit, l'intégration ne va pas si bien que ça: le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés". "L'échec scolaire est un problème de classe sociale", a contesté M. Sopo.