panseur
Belle vie, les gens !
Israël. Une association a rassemblé des témoignages sur les exactions.
Mépris pour la vie des civils palestiniens, usage sans restriction de la force, destructions massives et vandalisme : pour la première fois depuis lopération militaire israélienne à Gaza, en décembre et janvier, une organisation regroupant des soldats israéliens fait écho aux accusations palestiniennes et internationales. Dans un rapport de plus de 100 pages, regroupant les témoignages de 26 soldats, Shovrim Shtika («Rompre le silence») revient en détail sur la conduite de larmée israélienne lors de loffensive de près de trois semaines contre le Hamas, qui avait fait plus de 1 300 morts et des milliers de blessés palestiniens.
Des témoignages de soldats faisant état dexactions contre des civils palestiniens avaient déjà été publiés dans la presse israélienne en mars. Mais leur fiabilité avait été contestée car ils avaient été reconstitués à partir de discussions informelles organisées au sein dune académie militaire.
Cette fois, Shovrim Shtika, une organisation qui sétait jusque-là attachée à recueillir les témoignages de soldats servant dans les territoires palestiniens, retranscrit de façon systématique des entretiens avec des conscrits et des soldats de réserve, sous couvert de lanonymat. Des extraits de son rapport sont publiés aujourdhui dans le quotidien israélien de gauche Haaretz.
Phosphore. Des enquêtes de lONU et de différentes organisations de défense des droits de lhomme avaient déjà fait le tour des principaux chefs daccusation qui pèsent sur Tsahal : utilisation de civils comme boucliers humains, tirs injustifiés contre des civils, usage de bombes au phosphore blanc dans des zones habitées. Tous ces éléments figurent là encore dans les témoignages des soldats. Mais cest le laxisme des règles dengagement, voire leur absence, qui est lélément le plus troublant du rapport. Ainsi le témoignage dun des soldats : «Si nous détectons quoi que soit qui ne doit pas être là, nous avons ordre de tirer. On nous explique que de toute façon larmée de lair a lâché des prospectus pour dire à tous les habitants de partir, et que plus personne ne doit être là. Jentends des histoires dautres unités qui tirent sur des gens distants de deux kilomètres. Ils essaient de les tuer. Ce sont de jeunes soldats, qui veulent marquer des points. Comme si cétait cool davoir un tel pouvoir sans personne pour vous freiner.»
«Terroriste». Un autre soldat explique comment, une nuit, un Palestinien sest approché de la maison occupée par son unité, dans le quartier de Zeitoun, dans la périphérie de la ville de Gaza. Malgré les demandes répétées de ses soldats, le commandant refuse quils le dissuadent de continuer dans leur direction en tirant. Le civil est abattu. «Plus tard, des soldats ont demandé au commandant pourquoi il ne nous avait pas laissé avertir le Palestinien. A chaque fois il répondait que cétait parce que cétait la nuit et quil sagissait dun terroriste, même si aucune arme navait été retrouvée sur lui. Limpression générale était quon était ici pour tuer et que cela ne perturbait personne», relate-t-il.
«Il y a des bavures et des dérapages dans toutes les guerres, mais ce qui nous trouble, cest de voir que, lors de son opération à Gaza, larmée israélienne semble avoir changé ses concepts éthiques sans nous le dire. Lutilisation de tactiques de guerre contre les civils palestiniens est injustifiable», commente Yehuda Shaul, directeur de Shovrim Shtika.
Avant même leur publication, larmée israélienne a remis en question la fiabilité de ces témoignages. Pour Asa Kasher, professeur de philosophie à luniversité de Tel-Aviv, auteur du code déthique de larmée,«cette organisation [Shovrim Shtika] se targue de défendre des valeurs morales alors quelle a en fait un agenda politique : aller dans le sens des accusations palestiniennes.» Il ajoute : «Quand les soldats disent quils pouvaient tirer à volonté : soit ils ont agi de leur plein gré et cest condamnable, soit ils nont pas refusé les ordres de leur supérieur, ce qui est également condamnable. Les soldats ont lobligation légale de refuser des ordres illégaux, de tirer sur des innocents. [ ] Cest très facile, des mois après les faits, de jeter la pierre à larmée en prenant les médias à témoin.»
http://www.afdfrance.fr/afd/dans-le...3d44191cf1d3=67748ecd079d7f09b402da2a254ba7c2
Mépris pour la vie des civils palestiniens, usage sans restriction de la force, destructions massives et vandalisme : pour la première fois depuis lopération militaire israélienne à Gaza, en décembre et janvier, une organisation regroupant des soldats israéliens fait écho aux accusations palestiniennes et internationales. Dans un rapport de plus de 100 pages, regroupant les témoignages de 26 soldats, Shovrim Shtika («Rompre le silence») revient en détail sur la conduite de larmée israélienne lors de loffensive de près de trois semaines contre le Hamas, qui avait fait plus de 1 300 morts et des milliers de blessés palestiniens.
Des témoignages de soldats faisant état dexactions contre des civils palestiniens avaient déjà été publiés dans la presse israélienne en mars. Mais leur fiabilité avait été contestée car ils avaient été reconstitués à partir de discussions informelles organisées au sein dune académie militaire.
Cette fois, Shovrim Shtika, une organisation qui sétait jusque-là attachée à recueillir les témoignages de soldats servant dans les territoires palestiniens, retranscrit de façon systématique des entretiens avec des conscrits et des soldats de réserve, sous couvert de lanonymat. Des extraits de son rapport sont publiés aujourdhui dans le quotidien israélien de gauche Haaretz.
Phosphore. Des enquêtes de lONU et de différentes organisations de défense des droits de lhomme avaient déjà fait le tour des principaux chefs daccusation qui pèsent sur Tsahal : utilisation de civils comme boucliers humains, tirs injustifiés contre des civils, usage de bombes au phosphore blanc dans des zones habitées. Tous ces éléments figurent là encore dans les témoignages des soldats. Mais cest le laxisme des règles dengagement, voire leur absence, qui est lélément le plus troublant du rapport. Ainsi le témoignage dun des soldats : «Si nous détectons quoi que soit qui ne doit pas être là, nous avons ordre de tirer. On nous explique que de toute façon larmée de lair a lâché des prospectus pour dire à tous les habitants de partir, et que plus personne ne doit être là. Jentends des histoires dautres unités qui tirent sur des gens distants de deux kilomètres. Ils essaient de les tuer. Ce sont de jeunes soldats, qui veulent marquer des points. Comme si cétait cool davoir un tel pouvoir sans personne pour vous freiner.»
«Terroriste». Un autre soldat explique comment, une nuit, un Palestinien sest approché de la maison occupée par son unité, dans le quartier de Zeitoun, dans la périphérie de la ville de Gaza. Malgré les demandes répétées de ses soldats, le commandant refuse quils le dissuadent de continuer dans leur direction en tirant. Le civil est abattu. «Plus tard, des soldats ont demandé au commandant pourquoi il ne nous avait pas laissé avertir le Palestinien. A chaque fois il répondait que cétait parce que cétait la nuit et quil sagissait dun terroriste, même si aucune arme navait été retrouvée sur lui. Limpression générale était quon était ici pour tuer et que cela ne perturbait personne», relate-t-il.
«Il y a des bavures et des dérapages dans toutes les guerres, mais ce qui nous trouble, cest de voir que, lors de son opération à Gaza, larmée israélienne semble avoir changé ses concepts éthiques sans nous le dire. Lutilisation de tactiques de guerre contre les civils palestiniens est injustifiable», commente Yehuda Shaul, directeur de Shovrim Shtika.
Avant même leur publication, larmée israélienne a remis en question la fiabilité de ces témoignages. Pour Asa Kasher, professeur de philosophie à luniversité de Tel-Aviv, auteur du code déthique de larmée,«cette organisation [Shovrim Shtika] se targue de défendre des valeurs morales alors quelle a en fait un agenda politique : aller dans le sens des accusations palestiniennes.» Il ajoute : «Quand les soldats disent quils pouvaient tirer à volonté : soit ils ont agi de leur plein gré et cest condamnable, soit ils nont pas refusé les ordres de leur supérieur, ce qui est également condamnable. Les soldats ont lobligation légale de refuser des ordres illégaux, de tirer sur des innocents. [ ] Cest très facile, des mois après les faits, de jeter la pierre à larmée en prenant les médias à témoin.»
http://www.afdfrance.fr/afd/dans-le...3d44191cf1d3=67748ecd079d7f09b402da2a254ba7c2