(Du Kerala, Inde) Venu du Golfe dans les années 1990, le hijab connaît un succès grandissant auprès des femmes de cet Etat du sud de l'Inde. Question de religion, mais aussi et surtout de mode.
Derrière son comptoir encerclé de pardas, Abduaziz est formel :
« Elles se vendent de plus en plus ! »
Cette robe traditionnelle noire qui enveloppe le corps et s'accompagne d'un hijab, voile couvrant la tête et le cou, n'est pourtant pas un vêtement traditionnel du Kerala. Dans cet Etat où cohabitent musulmans, hindous, juifs et chrétiens, l'habit a toujours été très peu porté.
Shamsad Hussein, professeur à l'université Kaladi Sanskrit de Tirur et auteur d'un livre sur les femmes musulmanes du Kerala, retrace son usage :
« Jusque dans les années 30, seules les grandes familles descendantes du prophète Mahomet obligeaient leurs filles à s'en vêtir. Puis, dans les années 60, même cette exigence a disparu. »
Aïcha, elle, l'enfile surtout « car c'est plus confortable ». Aujourd'hui âgée de 52 ans, cette grand-mère a commencé à porter la parda après que son gendre lui a ramené un exemplaire des Emirats arabes unis. Les nombreux travailleurs immigrés kéralais partis depuis les années 1970 pour le Golfe sont souvent revenus avec une parda dans leur valise.
La religion n'a pourtant qu'amorcé le port du hijab au Kerala. Son développement, lui, s'explique tout autrement. L'universitaire souligne :
« Il faut plus voir cela comme une mode. Beaucoup de femmes portent une parda un jour, et un sari le lendemain ! »
Les magazines regorgent de publicités pour marques de pardas mettant en scène de belles top-modèles enveloppées de la tête au pied. Samshad Hussein ajoute :
« Le mundu est dépassé ! La parda, c'est moderne. »
Derrière son comptoir encerclé de pardas, Abduaziz est formel :
« Elles se vendent de plus en plus ! »
Cette robe traditionnelle noire qui enveloppe le corps et s'accompagne d'un hijab, voile couvrant la tête et le cou, n'est pourtant pas un vêtement traditionnel du Kerala. Dans cet Etat où cohabitent musulmans, hindous, juifs et chrétiens, l'habit a toujours été très peu porté.
Shamsad Hussein, professeur à l'université Kaladi Sanskrit de Tirur et auteur d'un livre sur les femmes musulmanes du Kerala, retrace son usage :
« Jusque dans les années 30, seules les grandes familles descendantes du prophète Mahomet obligeaient leurs filles à s'en vêtir. Puis, dans les années 60, même cette exigence a disparu. »
Aïcha, elle, l'enfile surtout « car c'est plus confortable ». Aujourd'hui âgée de 52 ans, cette grand-mère a commencé à porter la parda après que son gendre lui a ramené un exemplaire des Emirats arabes unis. Les nombreux travailleurs immigrés kéralais partis depuis les années 1970 pour le Golfe sont souvent revenus avec une parda dans leur valise.
La religion n'a pourtant qu'amorcé le port du hijab au Kerala. Son développement, lui, s'explique tout autrement. L'universitaire souligne :
« Il faut plus voir cela comme une mode. Beaucoup de femmes portent une parda un jour, et un sari le lendemain ! »
Les magazines regorgent de publicités pour marques de pardas mettant en scène de belles top-modèles enveloppées de la tête au pied. Samshad Hussein ajoute :
« Le mundu est dépassé ! La parda, c'est moderne. »