C'est plus compliqué que ça...Il s'agit pour les acteurs par exemple, ou les réalisateurs, de changer leur nom juif par un nom plus anglo-saxon (bien que les producteurs fussent souvent juifs eux-mêmes)
"Les noms des acteurs sont changés, le mot juif ne sera jamais prononcé, et ce, pendant de longues années. En créant à lautre bout des États-Unis cet Eldorado consacré au cinéma, on espère faire oublier New York et surtout Brooklyn et le théâtre et les spectacles musicaux imprégnés de culture yiddish. Triomphent certaines stars du muet comme Theda Bara (Theodosia Burr Goodman). Seuls les scénaristes, réalisateurs, compositeurs et producteurs garderont pour la plupart, leur nom.(...)
1927 : premier film parlant : Le chanteur de jazz, avec Al Jolson (Asa Yoelson), raconte lhistoire dun fils de rabbin renié par son père car il refuse de suivre les traditions religieuses en souhaitant devenir chanteur populaire. Le pavé est une bonne fois pour toute lancé dans la mare. Il faut laisser le passé derrière soi, un être nouveau pour une terre nouvelle ! On ne parlera plus des racines juives. Mais comme dans toute censure, certains à leurs petits ou grands niveaux de la hiérarchie tentent (et réussissent) de détourner la difficulté, comme les Marx Brothers ou le très grand comique Jack Benny (Benjamin Kubelsky) (...)
Personne naurait pu faire avouer à Paul Muni (Mehsilem Meier Weisenfreund) un des plus grands acteurs des années 30, héros de Scarface, quil était Juif, il en est de même pour un des jeunes premiers les plus populaires de cette décennie : Melvyn Douglas (Melvyn Edouard Hesselberg).
Qui pourrait deviner alors que Edward G. Robinson (Emmanuel Goldenberg) est Juif, ou Kirk Douglas (Issur Danielovitch Demsky), Tony Curtis (Bernard Schwartz), Karl Malden (Malden George Sekulovich), Danny Kaye (David Daniel Kaminski)... Même un réalisateur aussi engagé que Richard Brooks (Ruben Sax) nutilise pas son vrai nom.
http://www.onirik.net/Evolution-des-minorites-dans-le