Hommage : Joyce Blau, une femme à part

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اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Jeudi 24 octobre 2024, la militante et spécialiste de la langue et de la civilisation kurdes Joyce Blau est décédée, après une vie d’engagements anticolonialistes et antifascistes. Retour sur son parcours, du Caire jusqu’à Paris.

Combien de policiers ou de magistrats a-t-elle bernés, en Égypte, en France et même en Union soviétique, à coups de « parole d’honneur ! » et de regards étonnés ? Combien de personnes, femmes, hommes, enfants, a-t-elle conquis·e·s par son intelligence, sa culture, son humour et sa générosité ? De l’Égypte à la France, en passant par la Belgique et les Kurdistan, ses engagements furent intenses : communiste au Caire, internationaliste aux côtés des indépendantistes algériens et de tous les damnés de la terre qui cherchaient de l’aide, activiste de la paix entre Israéliens et Palestiniens, passeuse de cultures, elle qui avait introduit dans l’université française l’étude de la civilisation et de la langue kurdes.

L’itinéraire de Joyce Blau est composé de cartes géographiques orientées vers l’Orient et la Méditerranée, de familles et d’amours multiples, où le rire et l’humour se tiennent toujours en embuscade derrière la tragédie.

Elle est née le 18 mars 1932 au Caire, où avaient débarqué au XIXe siècle un grand-père né en Valachie (future Roumanie), passé par la Sorbonne puis recruté par une monarchie égyptienne sous domination britannique, et un autre natif de Tunis, enseignant attiré par la modernisation des écoles, conduite par le khédive d’Égypte Ismaïl Pacha. Famille modeste mais parents attentifs. Les trois enfants — un garçon et deux filles — sont poussés à étudier. Joyce passe d’une école tenue par des sœurs françaises à un couvent anglais. Alors que l’Europe se réveille du cauchemar de la Seconde guerre mondiale, elle retourne dans le giron francophone, au Lycée français du Caire. Les horreurs du conflit ont touché l’Égypte, l’Union soviétique en sort triomphante et au Caire comme ailleurs les professeurs sont tentés par le marxisme. L’un d’entre eux, du Lycée français, aura suffisamment d’influence sur la jeune Joyce pour qu’en 1947, à 15 ans, elle adhère à Iskra<a href="https://orientxxi.info/magazine/joyce-blau-une-femme-a-part,7729#nb1" rel="appendix" title="« L’Étincelle » en russe. Journal révolutionnaire marxiste, publié en 1900,&nbsp;(…)">1</a>.

Rencontre avec Henri Curiel............​


 
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