HRW demande à Mme Clinton d'agir sur les entraves à la liberté d'expression

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Casablanca d'antan
VIB
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté samedi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton à demander au nouveau chef du gouvernement marocain, l'islamiste Abdelillah Benkirane de réviser les lois qui continuent d'entraver la liberté d'expression au Maroc.

Mme Clinton, attendue samedi soir à Rabat pour une visite de deux jours, "devrait presser les autorités à réviser les lois et les pratiques toujours en cours pour les mettre en harmonie avec la constitution", écrit Sarah Leah Whitson, directrice de l'ONG pour le Moyen Orient et l'Afrique du nord.

L'ONG cite notamment les articles de la loi punissant de peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison pour des propos jugés offensants concernant la religion musulmane, la monarchie et l'intégrité territoriale.

"Mme Clinton devrait également demander aux autorités marocaines de libérer le journaliste Rachid Niny, condamné en juin 2011 à un an de prison pour des articles", souligne HRW.

Rachid Niny, directeur du journal marocain Al Massae (opposition) détenu depuis avril 2011, a été condamné le 9 juin à un an de prison ferme pour "désinformation" par un tribunal de Casablanca.

Il est accusé d'avoir notamment écrit des articles critiquant la Direction de la surveillance du territoire (DST, le contre-espionnage marocain) et d'avoir appelé à ce qu'elle soit mis sous le contrôle du Parlement.

En outre, HRW rappelle que les Marocains ont voté en juillet 2011 pour une nouvelle constitution, visant à renforcer les droits de l'homme, y compris la liberté d'expression et de la presse, ce dont les Etats-Unis s'étaient à l'époque félicités, en évoquant une avancée "importante sur la voie des réformes démocratiques".

Cependant, souligne HWR, "les autorités marocaines continuent de punir les discours critiques, en appliquant plusieurs mesures répressives concernant les médias, contenues dans un code pénal qui paraît incompatible avec l'esprit de la nouvelle constitution", adoptée par voie de référendum.

"La constitution a mis la barre haut sur les questions des droits humains. Ce qu'il faut désormais, c'est la volonté politique de mettre en oeuvre ses principes pour mettre fin à l'arsenal légal utilisé par les autorités pour faire taire la libre expression", estime HRW.

A Rabat, Mme Clinton doit rencontrer dimanche son homologue marocain Saad Eddine Othmani, le Premier ministre ainsi que des acteurs de la société civile.

Au Fait
 
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