Ibn Abdelkrim n'a pas pris Fes

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Mohammad
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Mohammad

hein + hein = euh
VIB
Ce poste, que j'espère plus serein, maintenant que tout le monde a bien mangé :rolleyes: poursuit celui consacré à l'anniversaire de la bataille de Anoual.

Si la non prise de Melilla était une erreur comme il l'a lui-même admis, il n'en va pas de même de la ville de Fès qui lui semblait un temps promise.

Il y a une constante dans ce qu'on a appelé "la guerre du Rif", l'occupant était toujours pris en tenaille entre les "rebelles" et la population locale , voir même les collabos, qui profitaient des moments de doutes de la puissance étrangère pour retourner contre elle les armes.

Anoual que l'on célèbre quant l'intérêt politique l'impose, comme ce fut le cas au lendemain de l'humiliante affaire de l'îlot Leila, n'était pas en soi une défaite majeur de l'armée espagnole , c'est plutôt le repli chaotique à travers une région un temps soumise qui leur fit très mal.

La France, quant elle fit fasse à la rébellion, avait aligné une ligne un cran plus faible que les hommes de Abdelkrim, mais elle tint suffisamment longtemps parce que la magie de la révolte de la population locale ne s'est pas opérée , ce qui permis au final l'arrivée d'une armée africaine composée essentiellement de sénégalais et d'algériens qui donna un avantage certains aux hommes de Lyautey qui put négocier le cessez-le-feu en position de force.

En clair, il était impossible de s'emparer de cette ville sans l'aide de ses habitants, à défaut du sultan qui lui on le sait, avait lié son destin à celui du maréchal français.
 
Amghar Muhand était un homme humanitaire , un homme de principes,son bit était de combattre l'armé de colonisation et pas les civils ,si il n'as pas pris Melilla, et Fès alors qu'elles étaient à portée de main ,tout simplement parce que Amghar Muhand se garda de le faire pour éviter des bains de sang. Après le massacre de Jebel Aroui, Amghar Muhand interdit, sous peine de mort, d'attenter à la vie des prisonniers ou des civils. A Nador, il fut dépêché des contingents spécialement avec la mission de protéger les populations civiles espagnoles et leurs biens.
 
Amghar Muhand était un homme humanitaire , un homme de principes,son bit était de combattre l'armé de colonisation et pas les civils ,si il n'as pas pris Melilla, et Fès alors qu'elles étaient à portée de main ,tout simplement parce que Amghar Muhand se garda de le faire pour éviter des bains de sang. Après le massacre de Jebel Aroui, Amghar Muhand interdit, sous peine de mort, d'attenter à la vie des prisonniers ou des civils. A Nador, il fut dépêché des contingents spécialement avec la mission de protéger les populations civiles espagnoles et leurs biens.

un homme humanitaire alors prends en de la graine
 
Même s'il a regretté la non prise de Melilla, je ne pense pas que cette ville était davantage à sa portée, il ne faut pas perdre de vue le tribalisme qui prévalait au moment de l'entrée en guerre des banu ouriegel.

Ibn Abdelkrim, pas moins que d'autre, avait cet instinct et n'était pas spécialement motivé par la poursuite du conflit au-delà du Rif géographique, ce d'autant plus que l'épisode de Aroui avait démontré qu'une fois en dehors de sa zone tribale, il n'était qu'un chef parmi d'autres.

Beaucoup se trompe sur lui, parce que n'arrivant pas à comprendre qu'un homme héritant de responsabilité et vivant au coeur de l'histoire évolue plus rapidement que la norme. Ce qui fit de lui, un être constamment étranger à son temps: quant il travaillait à l'unité des tribus, les rifains ne s'était pas encore remis de la guerre civile, il a pensé Maroc quant les siens pensaient tribus, il a pensé au monde au arabe quant le Maroc entrait dans l'ère du nationalisme.
 
Même s'il a regretté la non prise de Melilla, je ne pense pas que cette ville était davantage à sa portée, il ne faut pas perdre de vue le tribalisme qui prévalait au moment de l'entrée en guerre des banu ouriegel.

Ibn Abdelkrim, pas moins que d'autre, avait cet instinct et n'était pas spécialement motivé par la poursuite du conflit au-delà du Rif géographique, ce d'autant plus que l'épisode de Aroui avait démontré qu'une fois en dehors de sa zone tribale, il n'était qu'un chef parmi d'autres.

Beaucoup se trompe sur lui, parce que n'arrivant pas à comprendre qu'un homme héritant de responsabilité et vivant au coeur de l'histoire évolue plus rapidement que la norme. Ce qui fit de lui, un être constamment étranger à son temps: quant il travaillait à l'unité des tribus, les rifains ne s'était pas encore remis de la guerre civile, il a pensé Maroc quant les siens pensaient tribus, il a pensé au monde au arabe quant le Maroc entrait dans l'ère du nationalisme.

TbarkAllah 3lih

Allah y rehmou ou y ouese3 3lih

Tu disais amswad, la Palestine je m'en fiche comme de l'an 40 on sent que tu t'es particulièrement inspiré de ce grand homme n'est ce pas
 
citation de Mighiz sur un autre sujet concernant Abdelkrim EL Khattabi "Allah y Rahmou"

"Il n'a pas pris les armes, certains appelleraient ça un lâche, je ne me permettrais pas.
Tu viens nous saouler avec ton grand père -allah rahmou- qui s'est fait voler son champs de tomates et qui a fui alors que nous on te parle de tribus rifaines et de nos vieux qui ont fait la révolution et la guerre, dont chaque parcelle de territoire a connu l'enfer du canon, dont chaque famille était mobilisée, des enfants aux vieux?
Par respect viens pas comparer stp."


Salam Aleikoum Mighiz je ne sais pas d'ou tu sors que mon grand pere défendait ses terres de tomates et qu'il a fui, bon je tiens à éclaircir ce dont tu m'as répondu en affirmant que mon grand pere Etait un lache et défendait ses champs de tomates, hors je t'affirme sur mon honneur que mon grand pere Allah y Rahmou était un résistant et s'il se cachait dans les égouts c'était pour echapper aux colons, dis moi que combattre l'ennemi en temps de resistance est un acte de Lache ?? j'ai du sauter un épisode !! je le repete il a pris les armes des le debut pour combattre l'occupation, donc ta médisance sur un sujet que tu ne connais pas est une forme de non respect pour sa mémoire, Allah "Swt" Jugera !! Mon grand pere avait des terrains et pas qu'agricole qui lui ont été confisqué par ce que c'était un combattant vaillant qui donnait du fil à retordre aux colons !! il est devenu apres l'indépendance le Maire de sa ville !!

Révise tes à Priori, tu fais le fier sur le net avec tes inepties, tu rabaisse mon grand pere juste pour ton fun.
 
Ce poste, que j'espère plus serein, maintenant que tout le monde a bien mangé :rolleyes: poursuit celui consacré à l'anniversaire de la bataille de Anoual.

Si la non prise de Melilla était une erreur comme il l'a lui-même admis, il n'en va pas de même de la ville de Fès qui lui semblait un temps promise.

Salam, Azul

Il y avait Fès mais faut pas oublier Tanger.
Pour bien comprendre: avant, pendant et après l'intervention française. Commençons alors en 1924.
Sources diverses dont notamment les mémoires de Mohamed Omar Belkadi, cousin germain d'Abdelkrim.


*****


En 1924, 3 ans après le début de la guerre du Rif avec la bataille d'Anoual et d'autres batailles, les territoires des tribus rifaines sont libres, la République du Rif devient le centre de la révolution qui s'étend de tribus en tribus par les victoires de moujahidines rifains. Les Rifains originaires des tribus centrales sont engagés sur plusieurs fronts. En 1924, M'hamed Al Khattabi le frère d'Adelkrim prend le commandemant de l'Etat-Major et lance les opérations dans l'ouest du côté de Tetouan, Oued Laou où, à l'issue de combats d'une violence extrème où des avions espagnols sont abattus et des milliers de soldats espagnols emprisonnés ou tués: l'ennemi est finalement vaincu. Des canons de grande puissance, des armes et munitions enrichissent le butin des Rifains. Primo de Rivera décide le retrait de tous les postes en dehors de Tetouan puis d'ouvrir des négociations. Les Rifains ont gagné la guerre contre l'Espagne sur tous leurs fronts est et ouest, après des années de combats et des milliers de morts.
Cette réunion de discussion des modalités de l'armistice se tient au poste dit "d'Isly" à Ajdir. L'Espagne compte capituler moyennant arrangement, les points de discussion sont notamment: reconnaître l'indépendance rifaine, payer 20 millions de pesetas comme compensations aux pertes de guerre, les soldats espagnols en dehors de Tetouan et Melilla livrent leurs armes au gouvernement rifain et auront la permission de se retirer, mais l'Espagne conserverait Ceuta et Melilla. Le chef de la délégation espagnole part à Madrid pour ratifier l'accord mais c'est sans compter sur l'ingérence des autres puissances notamment la France, l'Allemagne et l'Italie qui considèrent le succès du Rif comme une menace. Echec donc des pourparlers.

Al Khattabi est de retour à Chefchaouen où le projet espagnol est de fournir argent et armes au cupide et opportuniste Moulay Ahmed Raissouni pour se révolter contre le gouvernement rifain (il avait dans le passé rejeté les appels à l'union pour la guerre d'Abdelkrim, celui-ci lui promettant même de mettre à sa disposition des volontaires rifains): les tribus Lakhmass et Bni Yedir payées par Raissouni se révoltent contre les moujahidines qui n'auront aucun mal à tuer cette rébellion: reddition de Raissouni.

Les Rifains bombardent au canon lourd la ville de Tetouan depuis le mont Ghorghiz, les habitants sont appelés à évacuer: sont visés les postes espagnols ou encore l'immeuble de la résidence générale. Une partie des habitans se réfugient dans la zone libérées par les moujahidines, mais la plupart sont bloqués par les autorités espagnoles pour rester dans la ville. Beaucoup d'Espagnols sont tués lors de raids de commandos à l'intérieur de la ville
 
Confrontation avec la France

Abelkrim se rend à Ait Kamra, supplé pendant ce temps par le commandant Ahmed Boudra. Il remarque les troubles aux frontières françaises avec le Rif: la résidence française de Rabat ayant senti le retrait imminent de l'Espagne du territoire marocain donne l'ordre au commandant de Fès des créer les troubles entre les tribus ralliées aux Français et celles ralliées aux moujahidines rifains. Mohamed ben abderrahamane derkaoui zerouali, fils du cheikh de la zaouïa derkaouia, et honoré commandant des beni zeroual par la france avait pour rôle de semer ces troubles
Abdelkrim envoie un émissaire à Fès pour négocier avec les Français l'arrêt de ces hostilités, de même qu'un émissaire est envoyé auprès de Derkaoui pour l'inciter de cesser d'agir contre les intérêts du peuple. La France alors dans une attente stratégique devant la guerre hispano-rifaine rentre dans le jeu. La France déclare désormais qu'il n'y a plus de négociation possible vu que les Rifains sont en train de chasser les Espagnols.

Abdelkrim envoie alors ses troupes mettre fin aux agissement de Derkaoui dans les Beni Zeroual. Sur place, les combattants rifains sont chaleureusement reçus par la population locale: les notables de la tribu beni zeroual décidrnt finalement d'intégrer les troupes d'Abdelkrim (26/04/1925). La France commence les bombardements des positions des rifains dès qu'elle eut connaisance de cet accord et de l'échec de leur stratégie de division. Le début du conflit avec la france fût donc notamment l'annexion de la tribu Beni Zeroual au Rif, après la décision française d'occuper cette tribu et de les inciter à se révolter contre les moujahidines.

La riposte rifaine commença. Abdelkrim mobilisa et rameuta depuis Tanger des milliers de ses soldats en plus de volontaires de tribus jbala. La guerre se propagea sur toute la frontière française avec le Rif et Jbala, de la tribu beni massara à l'ouest jusqu'à la tribu beni iznassen à l'est vers oujda. Les postes français tombent les uns après les autres, et les moujahidins rifains comprirent alors les paroles d'Abdelkrim plus tôt à Ait Kamra leur disant que les Français étaient des "couards".*
"La résistance française n'était en rien comparée à la résistance acharnée de l'armée espagnole qui ne capitulait qu'après avoir épuisé toutes les provisions et les munitions à sa disposition. Les Français se rendaient facilement après 48 heures de leur encerclement par les moujahidines."
CONTRAIREMENT à ce que les gens croient les soldats espagnols étaient plus forts et plus combattants que les soldats français, ces derniers avaient juste un équipement plus moderne.

Ordre fût donné à Lyautey de mobiliser les tribus soumises à la France dans tout le Maroc: Fès est sur le point de tomber.
Lyautey mobilisa les tribus Haouz de Marrekch, des tribus de Zemmour de Guerouane, Bni Mtirr,Cherarda, L'hyayna, cherragua, oula jemaii, etc.
Elles étaient prêtes autour de Fès mais le haut commandement français de Fès décide de ne pas armer les guerriers de ces tribus car ne leur faisant pas entièrement confiance. Il réquisitionne les mules et leurs propriétaires et demande aux autres volontaires de rentrer chez eux.
 
Les moujahidins avaient réussi à occupper tous les postes ennemis et plus précisément Meziat, Rghioua, Houara, une partie de l'H'yayna et toutes les tribus senhaja, Tsoul, L'Branès. A noter le valeureux caid l Khalladi Bernoussi, caïd désigné par les Français sur la tribu L'Branès. Ayant pris connaissance de l'approche des moujahidines il invita le commandant militaire français et quatre officiers à un festin et les tua tous avec l'aide de ses frères. A la suite de quoi il attaqua la région avec toute sa famille vers la tribu Ait Ouriaghel où il s'installa et continua la lutte aux côtés des moujahidines.

Dans la région de Ouazzane les tribus Jbala se rallièrent au Rif contre la France et occupèrent tous les postes français de cette région (capture de bon nombre de soldats sénégalais de la légion étrangère): les moujahidines arrivent à l'entrée de la ville de Ouazzane.

Au cours de deux mois les Français perdirent 85 postes au moins, dans 25 tribus allant de Bni Massara à l'ouest jusque Mtalssa à l'est. Les Rifains récupèrent un grand butin de guerre: 500 canons lourds et légers, des mortiers, des mitrailleuses, des milliers d'obus, de fusils, de cartouche, des grenades, sans parler du matériel médical et téléphonique. Les soldats français étaient constitués de beaucoup de Marocains, Algériens et quelques Sénégélais, en plus de nombreux officiers franaçais. Les marocains et algériens furent libérés, certains choisirent de travailler pour le camp des moujahidines.
C'est à suite de cette prise de guerre qu'Abdelkrim lança l'attaque de l'ile de Nekour, les obus fusent de toutes part, finalement les fortifications de l'ennemi sont détruites, d'où partaient les coups de canon vers le littoral rifain. En 1923 déjà les Rifains avaient tenté de prendre en vain Badis dans la tribu des Ibeqoyen mais ils n'avaient alors pas de canon, face aux cuirassés espagnols.
 
Fès.. et Tanger

Après mûre réflexion ordre fut donné de ne pas occuper les grandes villes marocaines: Fès, Taza et Ouazzane car ce serait préjudiciable ou non stratégique en l'état pour la cause rifaine.
La marche des moujahidines fut stoppée pour constituer une ligne défensive:
- pour contenir les troubles éventuels à la suite du retrait français (les tribus pourraient entrer dans l'anarchie et massacrer les populations de ces villes)
- Abdelkrim essayait par tous les moyens de séparer les deux alliés de peur de se retrouver entre le marteau français et l'enclume espagnole
- il fallait consolider les acquis et gérer les tribus fraîchement ralliées: le gros des combattants engagés étaient les bataillons rifains de l'armée régulière de la république du Rif, et les volontaires
- l'absence de soulèvement général et de ralliement aux moujahidines posait problème: ce sont à elles de se révolter et de se joindre aux moujahidines. On note à l'inverse les révoltes récurrentes de tribus localement contre les moujahidines rifains, révoltes incitées souvent par l'ennemi comme on l'a vu avec Raïssouni. On note aussi les appels incessants d'Abdelkrim au sultan et aux tribus des zones françaises: le sultan quant à lui appelait au jihad contre les moujahidines rifains et à chasser le "rebelle" Abdelkrim..
- le frère d'Abdelkrim se charge de l'organisation des postes et tribus: du matériel militaire et des munitions sont acheminés vers la côte méditerranéenne face à la menace maritime

Face à la débâcle française, c'est un choc politique en France. En juillet 1925 les gouvernements français et espagnols concluent un accord pour entamer une action politique et militaire commune contre le mouvement rifain. Le frère d'Abdelkrim envoie une lettre aux parlementaires français pour tenter d'empêcher le ralliement français aux Espagnols: dans cette lettre on appelle à la justice, on dénonce l'action de Lyautey, ainsi que les mensonges de la presse parisienne (le fameux rôle des médias dans les conflits ne date pas d'hier).

Abdelkrim décide de reprendre l'offensive. S'il renonce à prendre Fès pour le moment, il lance les manœuvres pour une nouvelle mission: prendre Tanger où plusieurs résidents étrangers sont installés. Avec la prise de Tanger Abdelkrim pense que le monde entier pourra voir enfin voir ce qui se passe dans le Rif et il pourra réitérer sa demande à la Ligue des Nations à Genève. Il charge son frère de rassembler une armée pour cette nouvelle bataille. L'armée rifaine arrive aux postes espagnols des tribus de Bni Amsaouer et Al Fahss. Quatre postes capitulent en une semaine.

Malheureusement les choses changèrent après la coordination entre l'Espagne et la France, après l'éviction de Lyautey. Un commandement unifié d'Etat-major est créé, avec pour chef le maréchal Pétain. Ce dernier a effectué une inspection des lieux, sur terre et sur mer et par voie aérienne. Il examine en outre toutes les batailles qui avaient eu entre les deux parties et conclue que le secret de la force rifaine et sa solidité morale, réside dans la tribu de Bni Ouriaghel, capitale de l'Emir Mohamed Abdelkrim Al Khattabi. Et pour en finir avec la guerre du Rif il faudrait créer des troubles au sein de cette tribu.
 
Batailles finales

Les deux pays préparent une gigantesque flotte constitué de 60 navires y compris des porte-avions vers le port de Nekour, pour conquérir le cœur militaire et politique de la puissance rifaine. Mais le port rifain était admirablement fortifié et bien défendu par les hommes et leur matériel de guerre, notamment les canons, les mitrailleuses, les mortiers, et même les mines que les Rifains fabriquaient en utilisant les bombes larguées par les avions ennemis et qui n'explosaient pas.

Une terrible bataille s'engagea à l'arrivée de la flotte mais l'ennemi échoua dans sa première tentative. L'ennemi se retira vers Temsamane, dans le port de Sidi Driss mais la encore l'ennemi échoua. Le lendemain la flotte se dirigea vers un petit port dans la tribu des Ibequoyen. Les Rifains avaient négligé sa fortification et les ennemis réussissent à s'infiltrer. Les moujahidines ne réussisent pas à les repousser: seulement 30% des moujahidines possédaient des armes à feu, les autres avaient des armes blanches et des grandes: la plus grande quantité était envoyé dans vers la région de Tanger. Abdelkrim frère décide alors d'arrêter l'offensive à Tanger et arrivent à Ait Ouriaghel avec tous les guerriers rifains à sa disposition. Contre-offensive rifaine mais l'ennemi recevait d'importants renforts en flux continu par voie maritime, et pénétrait par d'autres points désormais. Et surtout il utilisait des gaz toxiques en grande quantité. A chaque fois que les Rifains venaient à bout des ennemis les renforts arrivaient par voie maritime.
 
L'ennemi effectuait des raids aériens en utilisant des gaz toxiques et des bombes incendiaires pour décimer les Rifains, leurs villages, leur bétail et leurs cultures. Les Rifains réussirent même à utiliser les bombes chimiques restées intactes pour les utiliser contres ses envoyeurs. A noter le grand rôle joué pendant la guerre par Mohamed Tamsamani de Trougouth, douar Ait Boudaoud qui travaillait dans une aciérie de Tanger: il fut chargé par Abdelkrim de construire un atelier de réparation des armes récupérées ou achetées au marché noir dans les usines espagnoles. Il améliora même les grenades espagnoles et françaises. Toutes les armes utilisées par les ennemis et que les Rifains récupèrent, même chimiques, M. Temsamani sût les utiliser pour les guerriers rifains.

Mais il est trop tard. L'ennemi dévaste le Rif sous les bombes de son armada. Sous deux fronts espagnol et français les moujahidines doivent se replier, la tribu Beni Ouriaghel est encerclée, les Rifains perdent le contrôle de la situation. Les Espagnols se trouvent même à 15km de la résidence de l'Emir Abdelkrim. Devant cette situation intolérable l'émir décide de capituler pour sauver le peuple rifain de ce déferlement militaire comme le Maghreb n'en avait pas connu depuis Hannibal. La guerre du Rif va prendre fin.

Abdelkrim décide de choisir de se rendre aux Français convaincu que ceux-ci se comporteraient avec considération à l'inverse des Espagnols qui le haïssaient et lui en voulaient d'avoir conduit une résistance farouche et inouïe des Rifains, qui tua des milliers d'Espagnols, soldats, officiers, commandants, et l'obligea à dépenser la quasi totalité de son budget de guerre. Un matin l'émir se dirige avec un groupe de moujahidines vers Targuist où il écrit sa lettre de reddition. Il sollicite du gouvernement français la protection de sa famille restée à Kammoune car les Espagnols prévoient d'occuper cette localité. Un contingent français s'y rend. Le gouvernement français envoie un télégraphe à au gouvernement espagnol le sommant de cesser son attaque sur Kamoune, afin de prévenir un choc entre les armées des deux pays. Les Français restent à Kammoune 24heures le temps de ramasser les affaires de l'émir et sa famille, et faciliter un déplacement de beaucoup de Rifains vers Targuist, fuyant la vengeance espagnole. Abdelkrim, cible personnelle de la vengeance espagnole, a pu sauver in extremis sa famille, ses proches et lui-même.
 
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