Allemagne : du nouveau pour l'injection de biométhane dans le réseau de distribution
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L'Institut européen de recherche sur l'énergie (EIFER) basé à Karlsruhe entre dans le Cercle des « Biogasmax Friends ». EIFER a présenté le 16 juin à BIOGASMAX le système d'injection de biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel, en cours aujourd'hui en Allemagne. Parmi les 4000 installations de biogaz en activité en Allemagne, une vingtaine injectent déjà du biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel, auxquels se rajoute une vingtaine de sites en projet. Avec le récent cadre législatif adopté début 2009, les installations de biométhane devraient se multiplier dans les années à venir. Les objectifs fixés dans la nouvelle loi de programmation énergétique devraient y concourir : 6 milliards de m3 de biométhane espérés en 2020 (6% de la consommation totale de gaz), 10 milliards en 2030 (10% de la consommation totale).
Les récentes lois (fin 2008 / début 2009) sur l'électricité renouvelable (EEG), sur l'accès au réseau de gaz (GasNZV), sur la rémunération du réseau de gaz (GasNEV) et sur la chaleur renouvelable (EEWärmeG) apportent un cadre réglementaire et législatif déterminant. Cet ensemble législatif apporte une série de mesures qui permettent de promouvoir davantage la filière du biométhane comme carburant et son injection dans le réseau de distribution de gaz naturel.
Afin de renforcer l'efficacité énergétique des systèmes de méthanisation, les lois visent à généraliser l'usage du biogaz dans tout le secteur énergétique (chaleur et carburants notamment) et non plus seulement pour la production d'électricité. Il s'agit aussi d'encourager le recours aux substrats les plus pertinents du point de vue environnemental, une liste identifiant les substrats pouvant prétendre au bonus "NaWaRo" a été établie à cette fin. De même, le bonus technologique a été supprimé pour les installations de fermentation sèche (près du tiers des substrats utilisés pour la production de biogaz sont des cultures énergétiques aujourd'hui en Allemagne).
Concernant précisément le biométhane, les clients qui en achètent et qui le valorisent en cogénération peuvent accéder aux tarifs biogaz. Les process d'épuration du biogaz les plus performants sont également incités, par l'octroi d'une aide supplémentaire (le « bonus technologique ») : le process doit limiter les émissions de méthane à moins de 0,5%, l'énergie consommée y doit être inférieure à 0,5 kWh/m3 de biogaz, utilisation de chaleur renouvelable ou de gaz de mine, ...
Enfin les lois sur la chaleur renouvelable (EEWärmeG) et sur l'accès et la rémunération du réseau de gaz (GasNZV et GasNEV), complètent le dispositif de soutien au biométhane. La loi sur la chaleur renouvelable impose un quota de chaleur renouvelable pour les bâtiments neufs. Si on souhaite remplir cette obligation avec du biométhane, il faut couvrir 30% des besoins de chaleur du bâtiment et utiliser le gaz en cogénération. Au Baden Württemberg, pour les projets de rénovation, le biométhane peut être utilisé aussi en chaudière classique (à hauteur de 10%). Les lois GasNZV et GasNEV précisent quant à elles les modalités techniques, financières et organisationnelles relatives à l'injection du biométhane dans le réseau (responsabilités, partage des coûts, mesures de sécurité...).
Sur la base de ce nouveau cadre réglementaire, la filière se structure. Les projets sont portés essentiellement par les opérateurs de réseaux qui sont aussi fournisseurs (Eon, les Stadtwerke...) et qui souhaitent proposer des offres de gaz vert, rendues obligatoire par la réglementation thermique. Des nouveaux acteurs apparaissent tels les épurateurs de biogaz brut, le biogashändler qui revendent et acheminent le biométhane.
Diaporama disponible en téléchargement (sous rubrique rapports techniques) :
www.biogasmax.eu